Conséquences du changement climatique

Moscou vit sa plus forte canicule depuis 130 ans

30 juillet 2010, par Céline Tabou

Les Moscovites vivent la plus importante vague de chaleur de ce mois de juillet depuis le début des statistiques météorologiques il y a 130 ans. La température en ville a atteint 36,7 degrés Celsius. Depuis le début du mois, les Moscovites souffrent de la chaleur.

Selon les prévisions, les températures pourraient atteindre les 40 degrés dans la capitale, et la chaleur ne va pas s’atténuer dans les jours à venir. Le Centre météorologique de Russie a indiqué que la température moyenne des quinze premiers jours du mois dépassait de 6,2 degrés, la normale à cette période de l’année.

Le pays est figé par une chaleur sans fin

Usines arrêtées, récoltes perdues, noyades par centaines, habitants indisposés par la fumée de tourbières en feu, la Russie vit au ralenti. Le plus inquiétant pour le pays est la situation de l’agriculture, 23 régions sur 83, particulièrement dans la partie européenne du pays, ont été touchées par la perte de récoltes.
Le Ministère de l’Agriculture a annoncé que près d’un tiers des cultures dans ces régions, parmi lesquelles les zones de terres noires, étaient totalement perdues. Ces terres permettent à la Russie d’être l’un des plus gros exportateurs de céréales mondiaux. Vladimir Poutine a annoncé que des fonds allaient être débloqués pour aider les agriculteurs.
Cette canicule va entraîner un ralentissement de l’économie russe, tant dans le domaine de l’agriculture que de l’industrie. En effet, des usines ont été arrêtées, dont les usines automobiles GAZ, qui ont envoyé les salairés en vacances jusqu’au 6 août.

Noyade, incendies et pollution

La canicule a entraîné une forte hausse des cas de noyade. Selon les chiffres du Ministère des Situations d’urgence cité par l’agence Ria-Novosti, 958 personnes sont mortes noyées depuis le début du mois de juillet. Selon les mêmes statistiques, 1.244 personnes s’étaient noyées en juin.
De plus, la vague de chaleur a provoqué des feux de tourbières dus à la pollution atmosphérique à Moscou. Celle-ci a dépassé, mercredi 27 juillet, jusqu’à dix fois la norme, a annoncé l’Observatoire de la qualité de l’air dans la capitale russe à l’AFP.
D’après Alexandre Tchetchaline, un responsable du Ministère de la Santé, cité par l’AFP, cette fumée « est l’équivalent de la fumée d’un paquet et demi ou deux paquets de cigarettes en trois ou quatre heures d’exposition ». Ce dernier a ajouté que cette forte concentration pouvait provoquer le développement de maladies chroniques.
Les conditions extrêmes provoquent des incendies, a indiqué une porte-parole du Ministère des Situations d’urgence, Irina Andrianova. Ceux-ci sont très difficiles à éteindre car la « tourbe naturellement présente dans les sols se consume sur des mètres de profondeur ».
La canicule que vivent les Russes est un exemple parmi d’autres du changement climatique. Le prochain Sommet de Cancun devra prendre en compte les nouvelles catastrophes arrivées depuis le début d’année dans le monde, et mettre en place une politique environnementale rapide et efficace.

Céline Tabou

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