Développer une coopération décentralisée entre la Ville de Saint-Louis et l’Afrique du Sud

Cette rencontre est intervenue à l’issue d’une mission conjointe de trois jours en Afrique du Sud de l’Association Coopération Réunion/Afrique du Sud et de la Mairie de Saint-Louis en vue de développer une coopération décentralisée de la Ville du Sud de La Réunion et l’Afrique du Sud. Reçue avec les honneurs du Chef tribal Mandla Mandela, petits-fils de Nelson Mandela (candidat de l’ANC aux prochaines élections législatives sud-africaines en avril 2009) ainsi que le Maire de Umtata, M. Mlali, la délégation réunionnaise s’est rendue à Mvezo, le village natal de la famille Mandela, et a eu l’occasion de voir les prestations culturelles des danseurs et chanteurs traditionnels Xhosa (ethnie de la Province). Un protocole d’accord de coopération culturelle internationale a été signé entre le Chef Mandla Mandela, la Ville de Saint-Louis et l’Association RSA en vue d’accueillir en mai prochain une forte délégation conduite par M. Mandela en personne.

D’un point de vue des relations politiques, une autre rencontre d’importance a eu lieu le jeudi 12 mars à Pretoria avec le Chef des Relations Internationales de l’ANC (au pouvoir), M. Ebrahim Ebrahim (compagnon de route de Nelson Mandela, lui aussi incarcéré pendant plus de dix ans sous les pires heures du régime de l’Apartheid). Cette rencontre fut l’occasion pour le Maire de Saint-Louis de rappeler au leader de l’ANC l’implication des militants réunionnais dans la lutte contre l’Apartheid. Cette rencontre a lieu au moment où la campagne pour les élections présidentielles a commencé en Afrique du Sud et dans laquelle l’actuel leader de l’ANC, Jacob Zuma, part favori comme successeur de M. Thabo Mbeki.

Cette entrevue fut aussi l’occasion pour l’Association Coopération Réunion/Afrique du Sud de reformuler son souhait d’ouvrir un Consulat d’Afrique du Sud à La Réunion. Une demande qui, selon M. Ebrahim Ebrahim, suscite tout l’intérêt de la diplomatie sud-africaine et qui devrait aboutir très prochainement après les élections présidentielles.

Un acteur majeur de la coopération avec l’Afrique du Sud : l’Association Coopération Réunion/Afrique du Sud (RSA)

Créée en 2005 par des représentants du monde politique et économique de La Réunion, l’association RSA, présidée par Christophe Rocheland et Richard Apavou, milite pour la réinstallation du Consulat sud-africain à La Réunion fermée depuis la fin de l’Apartheid. Outre la célébration de la Fête nationale sud-africaine tous les 27 avril (Freedom day), les actions de l’association ont été principalement jusqu’à présent un travail de lobbying auprès de Paris et de Pretoria pour l’ouverture de ce Consulat. Aussi, d’un point de vue culturel, RSA participe à la promotion culturelle de La Réunion en Afrique du Sud (participation à un Festival de poésie de Danyel Waro et Davy Sicard à Durban en 2007). Selon Christophe Rocheland, « La Réunion a un gros retard à rattraper d’un point de vue de ses relations internationales, nous œuvrons avec un acteur majeur sur le plan régional et mondial en montrant à nos frères sud-africains nos atouts, notre stabilité, notre identité africaine et multiculturelle, c’est un véritable travail de diplomatie qui inaugure des perspectives intéressantes pour notre île ». Sur le plan économique, c’est le Vice-président Richard Apavou qui est en charge des actions de sensibilisation des acteurs sud-africains et réunionnais au renforcement des liens économiques. « L’Ile de La Réunion, en plein débat sur la baisse du pouvoir d’achat, a tout intérêt à s’approvisionner en Afrique du Sud car ce pays possède le même niveau de vie et la même qualité de production qu’en Europe à 3 heures d’avion de notre île, pour un coût d’achat défiant toute concurrence », a déclaré Richard Apavou à “Témoignages”. Pour le vice-président de l’Association, à tous les niveaux, La Réunion doit se rapprocher du géant sud-africain, notamment d’un point de vue touristique. « Alors que l’île Maurice accueille près de 80.000 touristes sud-africains, La Réunion, avec un renforcement de sa promotion touristique vers ce pays, pourrait capter ce flux qui existe déjà en direction de Maurice ».