Conférence de presse de P.S.R.

’Non à Raffarin, non à la Constitution européenne’

12 février 2005

Les responsables de Priorité socialiste Réunion ont appelé hier tous les élus à soutenir les grands projets, notamment le tram-train.

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"Nous disons oui à l’Europe, mais non au traité ultralibéral". Les responsables de Priorité socialiste Réunion restent "attachés à l’Europe de ses fondateurs", qu’ils ne retrouvent pas dans le projet de Constitution européenne. Alors, ils disent “non” et encouragent d’autres socialistes à les rejoindre dans ce “non”, comme ils l’ont précisé hier dans une conférence de presse.
"Notre souhait est d’aboutir à la réécriture du traité", précisait hier Daniel Cadet. "Nous sommes conscients qu’il faut une constitution, mais pas celle qu’on nous propose". Ils s’insurgent évidemment contre la désormais célèbre circulaire Bolkenstein, qui remet en cause la protection sociale.
Selon les responsables de PSR, "dire non à la Constitution, c’est aussi dire non à ceux qui soutiennent ce traité". En premier lieu au gouvernement français actuel : "Pour nous, la politique Raffarin est la traduction de ce qui se fait en Europe". Manifestement, on ne peut pas trouver pire critique actuellement dans la bouche des militants de PSR...
Sans surprise, Denise Delorme est revenue sur les soubresauts sociaux récents, dénonçant "la casse sociale (qui) s’accentue, pour faire passer le plus grand nombre de choses devant le Parlement, et privatiser le plus grand nombre de services publics."
La remise en question des 35 heures avec le slogan “travailler plus pour gagner plus” ? Denise Delorme s’insurge contre cette mascarade : "C’est le patron qui a la main sur les heures supplémentaires. Il n’existe pas de notion de liberté pour un employé. C’est le droit du travail qu’on essaie de retoucher".
Tenant compte de l’échéance électorale (il reste deux ans avant l’élection présidentielle), Denise Delorme constate que certains, comme l’UDF François Bayrou, vont se pencher sur les classes moyennes qui ont été "enfoncées" depuis 2002. PSR ne veut pas être en reste : "Ma définition d’un homme ou d’une femme politique, explique Denise Delorme, c’est de faire en sorte que la population soit moins malheureuse. Or, actuellement, notre moral n’est pas au beau fixe ; nous vivons une situation de mal-être".

Une journée “île morte”

Très logiquement, les militants de PSR avaient commencé leur conférence de presse en affirmant leur "adhésion aux grands projets" de la Région. Critiquant à mots couverts les déclarations politiciennes fracassantes, Éric Delorme a estimé que "La solidarité des élus doit être totale. Les projets comme la Route des Tamarins, la Route du Littoral, ou le tram-train s’imposent".
On n’en attendait pas moins de l’une des sept composantes de l’Alliance. L’équipe de PSR a hier insisté lourdement sur sa volonté de voir les élus des Conseils général et régional travailler ensemble sur ces dossiers d’intérêt majeur pour l’île, et ne pas se distraire en querelles stériles. À bon entendeur, salut...
Daniel Cadet a également évoqué un sujet déjà défriché par “Témoignages” : la nécessaire réorganisation de l’île, qui a gardé ses 24 communes malgré un accroissement démographique record. "Il est urgent de travailler ensemble sur ce dossier, en cohérence".
Même approche pour le débat sur l’emploi local. "Nous devons passer des paroles aux actes. Nous, à PSR, nous proposons de prendre contact avec les différents acteurs" devant constituer une “équipe Réunion emploi”, a insisté Daniel Cadet, citant l’exemple d’Air Austral qui effectue actuellement un recrutement départemental.
Il a brièvement salué la carrière internationale du très populaire handballeur Jackson Richardson, pour évoquer les "difficultés de reconversion" de ces grands sportifs, pourtant munis de diplômes officiels mais éprouvant de grandes difficultés à les faire valoir à La Réunion.
Enfin, répondant à la question d’un journaliste à propos de la venue prochaine de la ministre de l’Outre-mer, l’équipe de PSR a appelé les Réunionnais à une journée “île morte”. Brigitte Girardin ne sera pas aussi bien reçue que Marie-George Buffet.

Nastassia


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