Nombreuses victimes à Urumqi, capitale de la province du Xinjiang

Nouvel attentat meurtrier en Chine

23 mai 2014, par Céline Tabou

Urumqi, capitale de la province du Xinjiang, a été le théâtre d’un attentat terroriste, jeudi 22 mai, faisant plus d’une trentaine de morts. Un premier bilan fait état de 31 morts et 94 blessés.

Les Ouïghours, musulmans turcophones, représentent la principale ethnie du Xinjiang, région semi-désertique, riche en ressources minières. Avec le développement de la politique rurale, les Han, ethnie majoritaire, ont afflué par millions ces dernières décennies dans la région, créant des tensions interethniques. Face à cette arrivée massive, les Ouïghours se disent harcelés par les autorités, victimes d’une sévère politique répressive à l’encontre de leur religion et de leur culture et écartés du développement économique du pays.

Des explosifs lancés

L’attaque est attribuée à l’ethnie ouïghour. L’agence de presse Xinhua a indiqué que deux véhicules tout terrain ont foncé dans un marché en plein air. Leurs occupants ont lancé des explosifs dans la foule. L’un des véhicules a explosé, selon Xinhua, citant un témoin qui aurait entendu « une douzaine de déflagrations ».

Via les réseaux sociaux, les médias ont prit connaissance de l’ampleur de l’attentat. Un blogueur a déclaré sur Weibo, qu’« il y a eu plusieurs explosions puissantes sur le marché du matin devant le Palais de la culture d’Urumqi », ajoutant qu’il avait vu la scène à moins de 100 mètres, a indiqué l’Agence France Presse.

Ce dernier a expliqué avoir vu « des flammes et d’épaisses fumées noires, les véhicules et les étals étaient la proie du feu, tandis que les vendeurs fuyaient en tous sens, abandonnant leurs marchandises derrière eux ».

Dans un communiqué de presse, publié sur le site de Xinhua, le président Xi Jinping « s’est engagé à punir sévèrement les terroristes et à n’épargner aucun effort pour maintenir la stabilité à la suite des explosions ». Ce dernier a annoncé l’intensification des patrouilles et des contrôles de police, « près des lieux susceptibles d’être la cible d’attaques terroristes et prévenir les répercussions ».

Recrudescence de la violence

Depuis plus d’un an, la violence s’est accrue dans la « Région autonome ouïghoure », appellation officiel de la province du Xinjiang, où 39 personnes ont été interpellées pour avoir diffusé des « vidéos terroristes », a indiqué Pékin. Elles ont toutes écopé de lourdes peines d’emprisonnement, allant jusqu’à 15 ans.

L’atmosphère est de plus en plus tendue au Xinjiang, où des personnes de l’ethnie ouïghoure, qualifiées de « terroristes » par les autorités, ont décidé de durcir leur mouvement séparatiste depuis les émeutes de 2009. En parallèle, Pékin a resserré sa politique sécuritaire. Le dernier évènement tragique, date du 30 avril, lorsque assaillants armés de couteaux et d’explosifs avaient lancé une attaque à la gare d’Urumqi, tuant une personne et en blessant 79.

De nombreux faits ont marqué ce début d’année, avec en mars, la tuerie commise à l’arme blanche par un commando d’assaillants dans la gare de Kunming, au Yunnan faisant 29 morts et 143 blessés. Ou encore l’attentat de la place Tian An Men, à Pékin.

Le gouvernement accuse le Parti islamiste du Turkestan (TIP) et le Mouvement islamique du Turkestan oriental (Etim), groupuscules radicaux et séparatistes, d’inspirer et d’orchestrer ces violences. Mais plusieurs experts s’interrogent sur l’influence du TIP en Chine, car aucune revendication n’a été faite.

Céline Tabou

Chine

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