
Cycle de Doha
OMC : Un accord agricole entraînerait une crise alimentaire
Résultat d’une étude du cabinet Monagri
1er avril 2009

Un accord à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans le domaine agricole sans mise en œuvre d’une régulation mondiale pour éviter les effets déstabilisateurs de la volatilité des prix agricoles sera à l’origine d’une grave crise alimentaire dans le monde, prévient une étude du cabinet français Momagri. Alors que la reprise des négociations du cycle de Doha va être présentée au G20 qui regroupe les 20 pays les plus puissants du monde, qui se réunit jeudi prochain, les résultats d’une étude économique menée par ce ’think tank’ démontrent le contraire.
Selon Mme Dominique Lasserre, conseillère à Momagri, une libéralisation non régulée de l’agriculture aboutirait lors des quinze prochaines années à une chute brutale des revenus des agriculteurs des pays les plus pauvres (-60%), à une baisse durable dans les pays émergents importateurs (Chine et Inde -0% à 40%) et à une érosion tendancielle pour les pays développés (avec des creux sur plusieurs années à-30%).
« Un accord sans mesure de régulation sera à l’origine d’une crise alimentaire autrement plus dangereuse que la crise financière actuelle », a-t-elle insisté, ajoutant que les gouvernements seront obligés de recourir à des mesures protectionnistes pour protéger leurs peuples des "collapsus" alimentaires.
Un gagnant : les fonds d’investissement
La situation actuelle, en cas d’accord dans le domaine agricole, ne fournira qu’un gagnant : les fonds d’investissement qui achètent des millions d’hectares, notamment en Afrique. « Ce seront eux les grands gagnants qui bénéficieront pleinement de l’abaissement des barrières douanières et des soutiens internes, pour capter une part toujours croissante de l’approvisionnement alimentaire. Et, cela, tout en renforçant le caractère spéculatif de l’alimentation », alerte le cabinet français.
« Un appauvrissement, voire la disparition des économies agricoles, non seulement dans les pays pauvres à forte croissance démographique qui en ont le plus besoin, mais également des pays riches, comme l’Europe et les Etats- Unis », résulterait aussi de cette situation.
« Ces derniers pays, incapables, à terme, de soutenir l’hyper volatilité des prix et des revenus de leurs agriculteurs, subiront un affaiblissement de leurs potentiels productifs qui affecteront la sécurité alimentaire mondiale », prévient l’étude.
Pour une gouvernance mondiale de l’agriculture
Le cabinet préconise une gouvernance mondiale de l’agriculture qui favorise l’objectif de sécurité alimentaire dans un marché libre.
Il précise qu’en dehors des périodes de crises, il est essentiel de disposer de politiques stabilisatrices à l’échelle internationale sinon les revenus des agriculteurs risquent de créer des situations irréversibles.
Momagri est un groupe de réflexion d’origine française créé en 2005 et qui coopère avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Fonds monétaire international (FMI).
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