Une démarche qui montre l’impasse du système néocolonial

ONU : demande d’inscription de la Guadeloupe sur la liste des pays à décoloniser

25 septembre 2023, par Manuel Marchal

Plusieurs organisations politiques guadeloupéennes participent à la 78e assemblée générale de l’ONU. Elles demandent l’inscription de leur pays sur la liste des territoires à décoloniser, comme la Kanaky Nouvelle Calédonie et la Polynésie. A La Réunion, le même système néocolonial qu’en Guadeloupe s’applique. La décision de l’ONU est donc très attendue.

La Guadeloupe est représentée par une délégation à la 78e assemblée générale de l’ONU. Les délégués sont des membres de plusieurs organisations anti-coloniales : Alyans nasyonal Gwadloup (ANG), Fos pou konstwui nasyon Gwadloup (FKNG), Mouvement international pour les réparations (MIR), Comité d’initiative pour un projet politique alternatif (CIPPA), Comité international du Peuple Noir (CIPN), Union populaire pour la libération de la Guadeloupe (UPLG) et Kolèktif pou sové Gwadloup (KSG).
Ce vendredi 22 septembre à l’ONU, Nathalie Minatchy (ANG) et Jean-Jacob Bicep (UPLG) ont parlé au nom de la Guadeloupe pour revendiquer l’inscription de leur pays sur la liste des pays à décoloniser.

Même système néocolonial qu’à La Réunion

Plusieurs décennies après la vague des indépendances, un Comité spécial de la décolonisation existe encore à l’ONU. La communauté internationale considère que 17 pays ne sont pas décolonisés, dont la Kanaky Nouvelle Calédonie et la Polynésie, encore sous souveraineté de Paris.
En Guadeloupe s’applique le même système néocolonial qu’à La Réunion. L’économie locale a été ruinée par la concurrence avec l’économie française. Les fonds publics transférés sous forme de salaires, de cadeaux fiscaux, et de prestations sociales servent en grande partie à acheter des produits et des services de filiales d’entreprises françaises : l’argent public est recyclé en profit privé. Cette situation ne permet pas le développement du pays. De plus, la Guadeloupe a été plus durement touchée que La Réunion par la politique d’émigration vers la France, ce qui a considérablement accéléré le vieillissement de la population.

Si Paris doit décoloniser la Guadeloupe, quid de La Réunion ?

La décision de l’ONU est donc à suivre avec attention à La Réunion. Car si la communauté internationale considère que Paris doit décoloniser la Guadeloupe, alors la même conclusion devra s’appliquer pour La Réunion.

M.M.

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