
C’était un 30 juin
30 juin, par1993- La disparition de Lucet Langenier. Elle a été brutale, prématurée et a frappé douloureusement non seulement sa famille mais aussi ses (…)
Débat sur Antenne Réunion
18 mai 2005
Antenne-Réunion recevait hier soir en seconde partie de journal les trois députés de l’Outre-mer français au Parlement européen, Margie Sudre (PPE), Jean-Claude Fruteau (groupe socialiste) et Paul Vergès (GUE/NGL), où chacun a donné les raisons de son positionnement devant le traité constitutionnel soumis au référendum du 29 mai.
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Il est difficile à chaud de procéder à une analyse détaillée de tous les arguments. Il peut être plus rapide d’en discerner les grands thèmes.
Pour le “oui”, Margie Sudre et Jean-Claude Fruteau, tous deux d’accord pour dissocier le "cadre" de la Constitution européenne des politiques gouvernementales qui en sont les applications. Pour le “non”, Paul Vergès a surtout démontré le rôle de ce traité dans la construction du monde qui se dessine sous nos yeux.
Extraits : "Si nous en restions aux traités antérieurs, nous serions condamnés à la paralysie", dit d’abord Margie Sudre. Jean-Claude Fruteau acquiesse quelques minutes plus tard : "Il s’agit de savoir si ce texte est meilleur que les traités actuels" et sa réponse est définitivement “oui” parce que "ce texte est le plus social des traités que nous avons eus jusqu’à maintenant et le plus démocratique"...
Ainsi, les partisans du “oui”, qui ont tous approuvé les traités antérieurs sans les soumettre à débat (Maastricht, Nice...), disent aujourd’hui que ces traités étaient “paralysants”, non sociaux - en un mot : mauvais - mais qu’il faudrait adopter le nouveau texte, dont ils disent dans le même temps qu’il est le prolongement et la reprise des traités antérieurs, parce qu’il est amélioré par des "valeurs sociales et démocratiques"...!
Affirmations sans preuves
C’est un peu difficile à suivre et ceux qui s’engagent dans la défense de tels arguments procèdent beaucoup par acte de foi. "Ma Bible est là !", a même dit Margie Sudre, après avoir affirmé l’existence de "mesures plus fortes dans cette Constitution" ; Jean-Claude Fruteau quant à lui s’accroche aux "objectifs sociaux de l’Europe", sans en faire la démonstration et sans dire un mot des directives européennes qui veulent refondre le temps de travail, casser les services publics ou encore baisser le prix du sucre dans des proportions que ne supporteront pas les 75% de petits et moyens planteurs de La Réunion.
Dans le registre de l’acte de foi toujours, Jean-Claude Fruteau estime que le statut de RUP tel qu’il est rédigé dans le nouveau Traité constitutionnel continuera de nous protéger des mouvements de la mondialisation. Et l’instant d’après, il dit le contraire en rappelant que les décisions devront se prendre à 25 et qu’on a peu de chance d’être soutenu "si on leur claque la porte au nez".
En disant cela, il passe sous silence le fait que le “oui” ne changera rien à la règle de l’unanimité. Les peuples devraient dire “oui” pour ne fâcher personne, en somme. Surtout pas les maîtres du monde.
"Pour quelles politiques ?"
Pour Paul Vergès, le “non” est d’abord le moyen de refuser "la mise en place brutale" de ce qu’il a décrit comme "le début d’une nouvelle période historique", celle de la mondialisation, de la globalisation des marchés.
"Ce texte va tenter de mettre l’organisation politique, mais surtout économique et sociale des 25, 27 pays européens - peut-être 30 demain - en harmonie avec la mondialisation".
Les interventions suivantes de Paul Vergès ont beaucoup illustré ce propos, avec les mesures “d’harmonisation” prise par le gouvernement Raffarin. Observant que "la moitié du peuple de France dit “non”", il a illustré "l’intimité" des politiques de l’Union européenne et de l’OMC - à la direction générale de laquelle doit accéder l’ancien commissaire européen pour le Commerce, Pascal Lamy - par les mesures qui frappent ici les employés journaliers communaux, les planteurs menacés de ruine et les risques qui menacent d’autres catégories sociales.
"Nous allons vivre un siècle où les États vont se regrouper dans de grandes structures d’intégration", a-t-il dit en citant, outre l’Union européenne, l’ALENA, le MERCOSUR, l’ASEAN, la SADC... etc. "Pour quelles politiques ?"
Le “non” pour aller vers l’"Europe sociale et démocratique"
La question du 29 mai est là : que peuvent dire les peuples, que peuvent-ils faire pour inspirer une alternative à la politique dictée par les orientations ultralibérales des maîtres de ce monde ?
Pour Margie Sudre, il n’y a pas d’alternative : elle l’a dit de façon alambiquée en passant par l’effondrement de l’Union soviétique, comme si c’était la fin de l’Histoire...
Jean-Claude Fruteau, comme les socialistes du “oui”, repousse l’alternative au changement de gouvernement national. "Il s’agit de brosser le cadre...", a-t-il dit du référendum.
"Le cadre européen permet le démantèlement des services publics", lui renvoie en écho Paul Vergès, en soulignant que ce texte n’a pas une vraie valeur de Constitution. "Les textes constitutionnels proclament des valeurs fondamentales. Celui-là parle de banques, de concurrence...".
Entre le “oui” libéral-triomphant de Margie Sudre et le “oui” timoré de Jean-Claude Fruteau - "ne claquons pas la porte... ne sautons pas dans l’inconnu...", il n’y a que des variations de style. Sur le fond, ils ont déjà prouvé que, une fois le “cadre” posé, ils font exactement la même chose.
Veut-on continuer dans cette voie ou "alerter tout le monde face au danger qui menace La Réunion et les générations futures"... ? Veut-on saisir le référendum pour s’orienter vers l’"Europe sociale et démocratique" qu’espère Paul Vergès ? C’est à quoi il faudra répondre le 29 mai.
P. David
Selon un nouveau sondage
Le “non” à la Constitution à 53 %
À moins de deux semaines du référendum sur la Constitution européenne du 29 mai, le “non” est donné à nouveau gagnant avec 53% (+5 points) des intentions de vote, le “oui” obtenant 47% (-5), selon un sondage de l’institut TNS Sofres/Unilog pour “Le Monde”, RTL et LCI, publié hier.
Ce sondage a été réalisé du 11 au 13 mai. Le “non” était à 48% et le “oui” à 52% lors du précédent sondage du même institut, réalisé les 9 et 10 mai. Il s’agit du quatrième sondage consécutif depuis samedi à donner le non victorieux.
Un sondage Ifop pour Wanadoo publié samedi donnait le “non” à 54% des intentions de vote (+4).
Un sondage CSA France 3/France Info/Le Parisien, réalisé les 14 et 16 mai et publié lundi donne 51% (+2) des intentions de vote au “non”, le “oui” perdant deux points à 49% par rapport à la précédente enquête des 7 et 9 mai.
Le “non” obtient également 51% dans un sondage Ipsos/Le Figaro/Europe 1, réalisé les 13 et 14 mai et publié lui aussi lundi. Il progresse de 1 point par rapport à une enquête réalisée les 6 et 7 mai et de 4 points par rapport à celle des 29 et 30 avril. Le “oui” baisse aussi bien à gauche qu’à droite, souligne Ipsos. Au sein de la gauche parlementaire, il perd deux points par rapport à la précédente enquête à 41% et au sein de la droite parlementaire, il perd quatre points à 72%.
Le “non” majoritaire à 59%
dans l’électorat de gauche
Dans la nouvelle enquête Sofres, 25% des personnes interrogées n’ont pas exprimé d’opinion contre 27% lors du sondage précédent.
Le “non” est majoritaire à 59% dans l’électorat de gauche (EXG, PCF, PS, MRC), avec 54% pour les sympathisants socialistes et 89% pour les communistes. À droite c’est l’inverse : le “oui” domine en moyenne à 61% sur l’ensemble de l’électorat (UDF, UMP, RPF, FN, MNR), dont 72% à l’UMP et 75% à l’UDF. Seules les personnes se disant proches du FN ou du MNR sont pour le “non” à 87%.
Ce résultat confirme une inversion de tendance alors que le “oui” avait semblé reprendre un petit avantage depuis la fin avril après une longue série - amorcée à la mi-mars - d’enquêtes donnant le “non” gagnant.
Pour le socialiste Laurent Fabius
"Si on veut une Europe sociale et une France sociale, il faut une autre Constitution que celle-là !"
Laurent Fabius, partisan du “non” à la Constitution européenne, a affirmé mardi que si le traité européen était adopté, "cela remettra en cause le modèle social français".
"Si on veut une Europe sociale et une France sociale, il faut une autre Constitution que celle là", a-t-il ajouté sur Canal+/i-télé.
Le numéro 2 du PS a souhaité qu’"on n’utilise pas le bas niveau social des autres pays pour avoir une Europe vers le bas".
Laurent Fabius a fait valoir que si le “oui” l’emporte le 29 mai, "toute une série de projets du gouvernement, qui ont été suspendus provisoirement, des projets extrêmement durs, allaient revenir à la surface".
Par ailleurs, "sur le plan européen, le “non” a déjà obtenu des résultats", a-t-il dit, en estimant que "c’est grâce à la montée du “non” que la directive Bolkestein (ndlr, sur la libéralisation des services) a été suspendue".
"Si le non l’emporte, c’est une ouverture possible vers l’Europe sociale et vers un réexamen du texte" a-t-il ajouté.
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