Oxfam France - Agir ici appelle la France à porter au niveau européen les recommandations du rapport Taubira

4 juillet 2008

Alors que la France prend aujourd’hui la présidence du Conseil de l’Union européenne, Oxfam France - Agir ici salue les conclusions et recommandations du rapport Taubira sur les Accords de partenariat économique (APE) et invite Nicolas Sarkozy à porter ces recommandations auprès des autres Etats membres du Conseil de l’Union européenne, en vue de faire des APE de véritables outils au service du développement.
Le rapport Taubira souligne la nécessité de revoir en profondeur la finalité des Accords de partenariat économique (APE) ainsi que le mandat confié à la Commission européenne dans ses négociations commerciales avec les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP).
« Protéger le droit à l’alimentation, servir le développement des pays ACP et non les intérêts commerciaux de l’Europe, établir une véritable relation de partenariat entre l’Union européenne et ces 76 pays, dont la plupart figurent parmi les plus pauvres du monde : ces revendications, exprimées dans le rapport Taubira, correspondent aux messages que nous portons depuis le début des négociations », rappelle Jean-Denis Crola, porte parole d’Oxfam France - Agir ici.
Le rapport Taubira propose notamment de revoir le calendrier et l’ampleur de l’ouverture du marché des pays ACP, pierre angulaire des négociations et source majeure de mécontentement de la part des pays ACP. Le rapport appelle également à une plus grande transparence dans le processus de négociation et demande que l’attribution de l’aide européenne soit dissociée des négociations commerciales.
« Les négociations sont menées à huis clos, alors que les accords finaux engageront la vie de millions de personnes », dénonce Jean-Denis Crola. « Les pressions démesurées exercées par la Commission européenne, telles que le chantage sur l’aide publique au développement ou les menaces d’augmentation des droits de douanes, sont inadmissibles. »
Les négociations des APE font la Une des medias depuis de nombreux mois dans les pays ACP. « Paysans, artisans, entrepreneurs, nul dans ces pays n’ignore les conséquences des accords sur leurs moyens de subsistance, leurs économies, sur la pauvreté et sur la faim. Nul n’ignore non plus les méthodes utilisés par la Commission européenne pour imposer son point de vue et ses intérêts aux pays ACP : pressions, paternalisme, menaces... », rappelle Jean-Denis Crola.
En 2000, l’Europe s’était engagée à Cotonou à conclure des accords qui serviraient les intérêts des régions les plus pauvres en matière de développement. En avril dernier, Nicolas Sarkozy réaffirmait ces objectifs dans sa lettre de mission à Christiane Taubira. La France, en prenant la présidence de l’Union européenne, peut et doit agir afin de réorienter les négociations des APE. Avec le rapport Taubira, elle dispose désormais d’un outil pour le faire.


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