Le Collectif réunionnais du “non”

P.R.S. : À défaut de voir les partis remanier l’Europe, l’Europe remaniera les partis !

22 avril 2005

Nous continuons la publication des discours prononcés le vendredi 8 avril dernier au meeting de la salle Candin à Saint-Denis et que nous ont fait parvenir les représentants des organisations membres du Collectif réunionnais pour le “non”. Aujourd’hui, voici de larges extraits de l’intervention de Jean-Hugues Savigny, secrétaire fédéral du Parti socialiste, relais de PRS (Pour la République sociale, de Jean-Luc Mélenchon). Les intertitres sont de “Témoignages”.

(page 2)

Voyez-vous, mes amis, mes camarades, je ne pense pas vous apprendre quelque chose si je vous dis que lors de notre consultation interne, le 1er décembre dernier, le “oui” l’a emporté au niveau national... et même ici ! Ça m’avait retourné à l’époque, mais aujourd’hui ça va un peu mieux, les sondages sont favorables au “non” et puis... il y a vous ! (...) Donc si j’ai bien compris, la bataille n’est pas terminée !
J’ai choisi de ne pas me taire. Se taire serait, selon moi, une non-assistance à société en danger ! (...) Excusez-moi donc de vous parler des affaires intérieures du PS, mais je ne pouvais vraiment pas ne pas le faire aujourd’hui tellement j’ai mal à mon parti, je pense qu’il s’égare, je pense que sa Direction a abdiqué dans cette bataille. 2007 aveuglerait-il à ce point ?

Des concessions exorbitantes

Si, comme il se dit, la Constitution est un compromis entre libéralisme et socialisme (un compromis auquel des socialistes français, non élus par les autres socialistes, ont certes participé), c’est qu’il y a, à notre crédit (...) des victoires mais aussi notre débit (...) des concessions également. Quand alors on admet avoir concédé, c’est qu’on n’est pas pleinement satisfait !
Et quand une nouvelle occasion se présente - sauf si la part de concessions est franchement faible -, on va à la bataille ! Quand bien même on froisserait Giscard et sa bande !
Pour moi, les concessions sont exorbitantes !

Folle course

Ce n’est pas parce que sont évoqués ici et là le plein-emploi, la charte de droits sociaux, la démocratie, les services publics (enfin, la version minimaliste européenne : services d’intérêt général et services d’intérêt économique général) qu’il faille s’en satisfaire !
Ce ne sont là que des arguments de vente... un peu comme dans la publicité, il faut aussi lire les astérisques ! (...) Et vous vous apercevrez vite, très vite, que la politique économique et sociale - qui étrangement y est écrite - est celle des libéraux, des ultra-libéraux,... celle qui participe aujourd’hui à nos maux !
Et cette politique ultra, on veut la couler dans du béton armé pour une durée emphytéotique !
Alors, mes amis, mes camarades, “mett’ encore, na pa’ assez” ? Non...! assez mett’, nana trop ! Seul le “non”, sans le moindre état d’âme, enrayera cette folle course !

Connivence Hollande et Sarkozy

J’espère franchement que la campagne suscitera chez nos militants socialistes une réaction. Il y en a déjà ici quelques-uns, je les salue vivement. J’espère qu’ils continueront à nous rejoindre pour une victoire du “non” qui nous permette au Congrès de 2006, de peser avec vous dans le projet pour le prochain quinquennat,... un projet dans une autre Europe ! Ce serait tout de même plus facile !
Alors tant pis, ou tant mieux si finalement, à défaut de voir les partis remanier l’Europe, l’Europe remanie les partis. Parce que, que dans un élan républicain post 21 avril, on fait avec la droite pour battre l’extrême droite, OK ! mais que Hollande et Sarkozy pratiquent la connivence à ce point..., moi je vous avoue que ça me laisse perplexe pour la suite !

Nou va lève la tête

Mes amis, on veut mettre plein la vue au petit peuple, en lui balançant un texte imbuvable : plus de 300 pages, plus de 400 articles, des protocoles, des annexes... dans un jargon juridique complexe, des renvois nombreux, etc. Une véritable usine à gaz !
On veut qu’il renonce à voter, le forcer à la résignation... On veut qu’il courbe l’échine. Eh bien “non”, on ne courbera pas l’échine !
Nou va lève la tête et bouler cette Constitution. Et pour la bouler, il faut un “non” d’un grand pays, ce sera un “non” français !
Portons-le dès ce soir autour de nous !


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