Paroles d’écrivains

26 juillet 2006

o Adonis, Poète arabe d’origine syrienne a vécu au Liban

"Avec ses 17 communautés religieuses dont aucune n’est majoritaire, le Liban qui est bombardé sous nos yeux est peut-être le seul pays du Moyen-Orient où un projet de société laïque peut s’imposer. Les autres États arabes ne cesseront jamais d’être des théocraties, même s’ils se plient parfois superficiellement à quelques normes démocratiques. Tout simplement parce que leurs racines sont uniculturelles - c’est-à-dire musulmanes. De la même façon, la démocratie israélienne ne peut se fonder sur le pluralisme culturel et religieux. C’est en parfaite contradiction avec son principe fondateur, qui est d’être un État-Nation pour tous les Juifs du monde - et seulement pour eux. L’établissement d’une démocratie libanaise serait une transgression radicale dans cette partie du monde".
(Sources : “Süddeutsche Zeitung”)

o Amos Oz, Écrivain israélien

"Cette fois-ci, Israël n’envahit pas le Liban. Israël veut détruire le Hezbollah, se protéger contre ses attaques quotidiennes. Il faut soutenir sans réserve ces opérations de défense tant qu’elles ne visent que le parti chiite et tant qu’elles épargnent le plus possible de civils. Ce qui est difficile, parce que le Hezbollah se cache souvent derrière des civils".
(Sources : “Frankfurter Allgemeine Zeitung”)

o Mario Vagas Llosa, Écrivain péruvien

"J’ai souvent écrit que la première visite que j’ai faite en Israël, il y a plus de trente ans, avait été une des expériences les plus émouvantes de ma vie. Et je continue de penser que bâtir un pays moderne à partir de rien, un pays démocratique, avec des gens de langues, de cultures et de coutumes si différentes, est un projet extraordinaire. Israël doit son ascendant sur la région non à son armée ultramoderne mais à sa supériorité morale et politique. Cela dit, comme il arrive souvent aux pays surpuissants militairement, Israël est devenu arrogant. Au point de penser aujourd’hui, comme certains de ses dirigeants, comme Ariel Sharon, que la solution peut être imposée par la force, sous la forme d’un diktat et sans négociation".
(Sources : “El Pais”)

o Fifi Abou Dib, Journaliste et Écrivain libanais

"La vie est belle.
D’autres pays ont des ouragans, des volcans cracheurs de lave, des tsunamis, des tremblements de terre, des canicules. Nous, nous avons des voisins. Au répertoire des catastrophes, voilà un intrus qui ferait sourire...
Tant de guerres nous sont déjà passées dessus. Comme d’autres ont des structures antisismiques, nous avons les structures psychiques idoines. Chaque fibre de nos muscles, chaque méandre de notre cerveau, chaque pixel de mémoire de notre peau sait qu’il est vital de résister. Pour soi et pour les siens.
Alors, il faut ne pas perdre son humour, rester élégant. Sans espoir, sans désespoir, ne pas oublier que le bonheur est possible. Ne pas oublier que la vie est une pute et la traiter comme telle. Lui mentir : comme tu es belle. Parce que la vie est belle tant qu’on l’a".


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