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Entretien avec “l’Humanité”
28 mai 2005
Voici un entretien paru dans “l’Humanité” hier avec le président du Conseil régional de La Réunion et député au Parlement européen, tête de la liste ’Pour défendre l’Outre-mer dans une Europe élargie’.
(Page 3)
Lors de la dernière campagne des Européennes, vous aviez souligné que "grâce à l’Outre-mer, l’UE est présente sur tous les océans. Il y a là un atout considérable pour son avenir". Pour ajouter aussitôt : "mais le seul langage que l’on nous adresse est : pensez à l’argent que vous donne l’Europe. En ajoutant une condition, celle de notre docilité"... Un constat que la campagne en cours évoque inévitablement.
- Paul Vergès. De tous les regroupements continentaux, l’UE est la seule présente sur toutes les parties du monde. Un héritage de son histoire coloniale. C’est notamment grâce à cette présence dans le Pacifique, l’océan Indien, l’Atlantique, la mer des Caraïbes que l’UE est la première puissance maritime du monde avec la zone économique des 200 miles. C’est grâce à cette "ceinture intertropicale planétaire" que l’UE est dans une position privilégiée pour faire avancer la recherche sur les changements climatiques, qui pèsera sur l’existence des hommes au cours des siècles à venir. C’est aussi grâce aux régions ultra-périphériques, notamment la Guyane et La Réunion, que la biodiversité de l’UE est l’une des plus riches du monde. C’est grâce à la position équatoriale de Kourou en Guyane que la France et l’UE sont en position favorable pour le lancement des fusées dans leur compétition avec les États-Unis, la Russie et la Chine. Enfin, et c’est une évidence trop souvent sous estimée, la présence de l’Outre-mer est porteuse d’une diversité culturelle dont le maintien est un enjeu majeur dans l’évolution actuelle de l’humanité.
Le déploiement de l’UE aux quatre coins du globe est un avantage considérable pour affronter les principaux enjeux de civilisation auxquels l’humanité est confrontée. Au lieu de se féliciter de ces apports, on a systématiquement entendu des orateurs n’exalter que des financements venus de l’UE. Présentés non sous l’angle de la solidarité nécessaire à l’égard de régions en retard de développement, mais comme une menace, sous forme de chantage au crédit : "si vous ne votez pas “oui”, vous n’aurez plus les aides"... Proclamer que le projet de Constitution dans sa Charte des droits fondamentaux exalte les valeurs démocratiques et, dans la campagne, tenir des propos qui en sont la violation concrète, ne peut pas ne pas avoir de conséquence sur l’attitude des personnes ainsi interpellées.
Sur RFO, Jacques Chirac a assuré que s’il existe encore une agriculture outre-mer, notamment dans le domaine de la banane et de la filière canne-sucre rhum, c’est pour l’essentiel grâce aux aides européennes. Que vous inspire cette affirmation ?
- Paul Vergès. L’histoire montre que l’agriculture de nos pays fut orientée en fonction des besoins de leur métropole. À La Réunion, ce furent successivement les grandes périodes de la culture des épices et du café, puis de la quasi monoculture de la canne. Aux Antilles, la banane... Nos régions sont en droit d’attendre que ces choix, faits par la France au départ et poursuivis par l’Europe, ne soient pas aujourd’hui menacés par des mesures de l’UE désireuse de s’aligner sur les normes posées par l’OMC. C’est tout le problème de la réforme de “l’OCM Banane” et de “l’OCM Sucre”, porteuse de menaces de déstabilisation des économies et des sociétés de nos îles.
L’extrême diversité de l’Outre-mer n’implique-t-elle pas une diversité des réponses en ce qui concerne les relations tant avec la métropole qu’avec les institutions européennes ?
- Paul Vergès. Les régions d’Outre-mer ont des analogies et des différences. Le partage d’une histoire commune, marquée par des siècles d’esclavage et la colonisation, fait que nous sommes des peuples nés d’un crime contre l’humanité et cela n’est pas sans conséquences sur la structuration de nos identités. Mais la différence dans la composition du peuplement des Antilles et de La Réunion a eu des conséquences considérables à tous les niveaux... Aucun peuple de l’Outre-mer n’est réductible à un autre.
Par ailleurs, nous sommes dans des environnements géographiques différents, et cela conduit à proposer des solutions différentes pour chacune des différentes régions. Ainsi les négociations relatives aux APE (Accord de Partenariat Économique), promus par l’UE, impliquent des solutions adaptées pour La Réunion dans l’océan Indien, la Martinique et la Guadeloupe dans les Caraïbes et la Guyane qui se trouve dans une Amérique en évolution rapide sur tous les plans. Il conviendra de trouver le juste équilibre entre l’application des normes européennes et les spécificités découlant de notre histoire. C’est ce contenu particulier qui se retrouve nié par les promoteurs de la Constitution qui ramènent tout à des considérations financières. Ceux qui ont tant parlé d’argent doivent méditer ce mot d’ordre populaire à La Réunion : "nous ne sommes ni plus, ni moins... Respectez nous !".
Entretien réalisé par Jean Chatain
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