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Podemos fait marcher 100.000 personnes

Mobilisation contre l’austérité en Espagne

lundi 2 février 2015, par Céline Tabou


Gonflé à bloc par la victoire du parti anti-austérité Syriza en Grèce, le parti anti libéral, Podemos (Nous pouvons), a réussi son pari de réunir des milliers de personnes dans les rues de Madrid, samedi 31 janvier.


Près de 100.000 personnes ont crié « Oui, c’est possible ! » pour un changement en Espagne. Le petit parti espagnol a montré sa force en réussissant sa « Marche pour le changement », rassemblant 300.000 participants selon Podemos, 100.000 pour la police. En dépit de cette bataille des chiffres, « le vent du changement a commencé à souffler sur l’Europe », a déclaré Pablo Iglesias, le leader du parti, devant une foule dense réunie place de la Puerta del Sol dans le centre de Madrid.

Une ligne politique entendue

Après un défilé parti de la place Cibeles, la foule s’est retrouvée à la place de la Puerta del Sol, où le leader de Podemos, Pablo Iglesias, a dénoncé la haute finance, l’austérité et la corruption. Ce dernier a accusé l’“establishment” d’être corrompue, pour son équipe la “caste” dirigeante a laissé le peuple dans une situation « d’humiliation et d’appauvrissement ».
Plusieurs discours contre les “privilégiés” se sont succédé samedi 31 janvier. « Les privilégiés ont rompu le pacte de coexistence », a lancé Iñigo Errejon, 31 ans, le numéro deux de Podemos. « Nous sommes venus célébrer le fait qu’en 2015, le peuple va récupérer la souveraineté !", a-t-il assuré.
Cette marche rappelle celle du 15 mai 2011, jour de la création du « mouvement des indignés » contre l’austérité qui a marqué l’Histoire de l’Espagne pendant trois ans. Dès l’annonce de cette marche, Podemos souhaité faire de ce rassemblement une démonstration de forces à quelques mois des élections municipales et régionales en mai et des élections législatives en novembre.
Le parti a créé la surprise en mai 2014, cinq mois après sa création, en obtenant 1,2 million de voix, et cinq députés européens. Depuis, Podemos grimpe dans les sondages, dépassant le Parti socialiste et même les conservateurs du Parti populaire au pouvoir. Sa ligne politique est quasi identique à celle de Syriza. Tous deux luttent contre la politique d’austérité imposée par la troïka, mais également la corruption qui touche toutes les strates de la société.

Besoin de changement

« Le problème c’est un modèle de pays qui fait travailler l’Etat contre la société », et la « minorité (qui) engraissait ses comptes bancaires pendant que la majorité voyait les siens fondre », a expliqué Pablo Iglesias, ajoutant que « Ca c’est la corruption ». Pour Blanca Salazar, une aide gériatrique de 53 ans, au chômage depuis trois ans, interrogée par l’Agence France Presse, « je crois que le changement tant attendu, depuis si longtemps, va enfin se produire ».
« Nous voulons changer les choses en partant de la base. J’espère que Podemos pourra changer le système », a expliqué à l’AFP, Juan Francisco Pacheco, 47 ans, au chômage depuis deux ans. Pour Sergio Dominguez, 33 ans, mécanicien dans l’aéronautique, au chômage depuis trois ans. « cette marche doit enlever la peur aux gens. Syriza a ouvert le chemin ». « Ce n’est pas une manifestation, c’est une fête », a assuré de son côté un des dirigeants du parti, Inigo Errejon.
Cette volonté de changement se fait ressentir depuis plusieurs années chez les Espagnols, qui grèvent régulièrement dans le pays depuis 2010. Année durant laquelle, une grève générale a été lancé par les deux principaux syndicats, quelques mois après l’arrivée au pouvoir du socialiste José Luis Zapatero, qui a engagé une refonte totale du marché du travail pour réduire le déficit budgétaire.
La marche de samedi signifie pour Podemos « la fin à l’empire de la finance internationale qui oublie l’humain et poser la question d’une restructuration de la dette », d’après le quotidien Libération. Pour Jean-Luc Mélenchon, dirigeant du Parti de gauche en France et allié de Podemos et Syriza, « ce qui s’est passé en Grèce est historique. Tout le monde sait que la suivante, c’est l’Espagne », a-t-il assuré au quotidien en ligne Publico.


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