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Lutte contre la mondialisation ultra-libérale
Préparation de la conférence de l’O.M.C. à Cancun : des propositions alternatives d’agriculteurs
30 août 2003
Dans ’Témoignages’ d’hier, nous avons évoqué l’action du Réseau des organisations paysannes et des producteurs de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA). Ce dernier estime que les subventions sont un outil indispensable pour que les paysans puissent vivre dignement et remplir une mission essentielle : nourrir leur pays. Dans son action, le ROPPA s’appuie sur un document signé le 21 mai dernier par des organisations d’agriculteurs de 32 pays du Nord et du Sud : la Déclaration de Dakar. Ce document donne une idée de la mobilisation des forces vives plusieurs mois déjà avant la conférence ministérielle de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) à Cancun. Il est aussi porteur d’une alternative à la mondialisation ultra-libérale. Nous le reproduisons ci-après.
Réunis à Dakar du 19 au 21 mai 2003 à quelques mois de l’échéance cruciale des négociations de l’OMC à Cancun, des représentant(e)s d’organisations paysannes et de producteurs agricoles d’Afrique, d’Amériques, d’Asie et d’Europe publient la déclaration suivante :
Les conceptions à l’OMC : le monde à l’envers
La "libéralisation" du commerce agricole et la dérégulation, impulsées par l’OMC, le FMI, les accords de libre-échange,.... sont source d’importants dégâts dans le monde entier : faim, chômage, inégalités, pauvreté, dégradation des ressources naturelles s’accroissent dans le monde rural, en particulier dans le Sud. Les paysan(ne)s sont contraints à l’exode rural et à l’émigration. De plus en plus, l’industrie agro-alimentaire transnationale les remplace et accapare leurs terres.
En soumettant les agricultures aux prix mondiaux, l’OMC part d’un a priori démenti par les faits : un marché mondial qui donnerait des résultats valables, uniformes pour tous les pays. Les prix agricoles sont instables, chroniquement déprimés et tendent à se dégrader à long terme.
L’OMC vise à interdire la protection à l’importation, instrument disponible pour tous, y compris les pays pauvres. Elle favorise par contre des instruments de protection disponibles uniquement pour les pays riches (aides découplées de la production inscrites dans la boîte verte de l’OMC). Cela permet notamment un blanchiment du dumping. La priorité des priorités de l’OMC, c’est la baisse des prix agricoles : elle le fait de deux façons :
- sur le plan intérieur, par la baisse des tarifs douaniers, le démantèlement de l’organisation des marchés intérieurs ;
- sur le plan extérieur, par la priorité à l’exportation, qui déprime les prix payés aux agriculteurs.
L’OMC pousse à une concurrence extrême entre tous les producteurs : les producteurs y perdent ; les consommateurs n’y gagnent pas : la baisse des prix agricoles profite surtout à l’industrie agro-alimentaire et la grande distribution.
L’OMC affaiblit les plus faibles, au profit des plus forts.
Pour des politiques agricoles fondées sur des droits
La politique agricole met en jeu des droits humains fondamentaux et des attentes des populations, en particulier pour les femmes :
- le droit à l’alimentation (saine, culturellement adaptée....),
- le droit à produire celle-ci,
- l’accès aux ressources (terre, semences, eau, crédit…),
- le respect de l’environnement (modes de productions durables, biodiversité),
- l’équité (droit à des revenus décents).
Le marché ne peut assurer le respect de ces droits. C’est la responsabilité des pouvoirs publics, à l’échelle locale, d’un pays ou d’un groupe de pays. C’est la base de la souveraineté alimentaire. Pour assurer ces droits en agriculture, des instruments sont indispensables, en particulier une protection à l’importation et la maîtrise de l’offre. Les prix agricoles doivent couvrir les coûts de production, y compris une rémunération décente de l’agriculteur.
Des ressources financières doivent être disponibles pour assurer des niveaux suffisants d’infrastructures et de services, particulièrement dans les pays du Sud.
L’objectif d’exportation ne doit pas être prioritaire par rapport aux droits fondamentaux, que ce soit dans le pays même ou vis-à-vis des autres pays.
Pour un commerce international solidaire
Le commerce est nécessaire, mais n’a pas la prééminence sur les droits fondamentaux.
La première exigence de solidarité est d’éviter que des exportations viennent déstabiliser les marchés internes d’autres pays. La priorité est à donner à l’approvisionnement du marché intérieur. L’accès au marché doit se faire sans dérégulation du marché du pays importateur. Il faut viser l’élimination de toutes les formes de dumping.
Les subventions en agriculture, attribuées sur base des droits et attentes des populations, sont légitimes, à condition qu’elles ne servent pas à promouvoir des exportations.
Les règles du commerce ne peuvent pas empêcher un pays de favoriser un système de production durable, basé sur des exploitations familiales. Il faut une concertation et un effort de maîtrise de l’offre sur les marchés internationaux, en particulier des actions communes de la part des pays producteurs et consommateurs pour stabiliser les marchés et assurer des prix équitables pour les produits essentiellement destinés à l’exportation (café, cacao...). Les accords d’importation préférentiels peuvent également jouer un rôle positif, notamment pour des petits pays à économie vulnérable.
Les choix légitimes des populations qui refusent par exemple les OGM, les hormones,... doivent être prioritaires par rapport aux intérêts des firmes commerciales et être respectés par les règles du commerce international.
Face aux risques liés à la négociation actuelle à l’OMC, et pour défendre les choix énoncés ci-dessus, la mobilisation la plus large possible des organisations paysannes et des autres organisations de la société civile est nécessaire et urgente.
Appel est fait aux gouvernements de refuser les conceptions et les propositions actuelles à l’OMC, et de défendre à Cancun le principe de souveraineté alimentaire.
En France, les syndicats agricoles reçus par les ministres du Commerce extérieur et de l’Agriculture |
O.M.C. : des propositions « parfaitement inacceptables pour l’Union européenne » |
Au sujet des négociations en cours à l’OMC, le ministre de l’Agriculture, Hervé Gaymard a déclaré devant la Conférence des ambassadeurs que « Paris n’acceptera pas l’accord en l’état ». Auparavant, il a tenté de rassurer les organisations agricoles lors d’une réunion de concertation à Bercy, en présence du ministre du Commerce extérieur, François Loos. Hervé Gaymard a assuré devant les ambassadeurs de France que Paris se montrerait très vigilant sur le respect du mandat accordé à l’exécutif européen pour négocier. « La France se montrera particulièrement vigilante sur le respect du mandat de négociation confié par le Conseil à la commission », a-t-il déclaré.
Il a souligné que le projet actuel confirmait la formule d’un accord cadre non chiffré et que certaines propositions du texte étaient « parfaitement inacceptables pour l’Union européenne ». Il a notamment cité la « fixation d’une date pour la suppression des subventions à l’exportation » de produits agricoles. Devant les ambassadeurs, le ministre a exhorté les États-Unis à « s’engager » sur la suppression des mesures de soutien à leurs exportations agricoles. Devant la trentaine de syndicalistes agricoles, députés et sénateurs réunis à Bercy, Hervé Gaymard a exprimé la même position, insistant sur le fait que l’accord final devait réellement prendre en compte les besoins des pays dits "les moins avancés" (PMA). Il a déploré que le projet d’accord traite tous les pays du Sud de façon identique, sans distinguer les plus vulnérables d’entre eux des pays émergents exportateurs de produits agricoles. La plupart des syndicats agricoles conviés à Bercy ont estimé que le respect strict du mandat confié aux commissaires européens au commerce extérieur et à l’agriculture, Pascal Lamy et Franz Fischler, était un minimum. « Nous ne sommes pas rassurés par le compromis, ce texte sur la table nous apparaît extrêmement dangereux pour l’agriculture et nous comptons sur les ministres pour qu’on reste bien dans le cadre du mandat », a dit Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA. Il a rappelé qu’aux yeux des agriculteurs, le « rouleau compresseur » de la mondialisation des produits agricoles et alimentaires était « plus que jamais une absurdité ». La Coordination rurale a également dénoncé le dogme du développement du commerce, qui lui semble « archaïque », et a demandé que « la même logique que l’exception culturelle » soit appliquée à l’agriculture. L’opposition la plus vive est venue du porte-parole de la Confédération paysanne José Bové, qui a appelé le gouvernement français à refuser de signer le projet d’accord du prochain sommet de Cancun. « Pour qu’il y ait un accord à Cancun, il faut un accord sur tout et si un seul pays refuse il n’y pas d’accord. Je souhaite que ce soit la France qui refuse de signer », a-t-il déclaré. Enfin, convié également à la réunion, le MEDEF, par la voix de Xavier Compain, a estimé que le marathon de Luxembourg du 26 juin réformant la politique agricole commune avait « viré au sprint libéral ». |
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