L’Appel des 200

Pour exister, l’Airbus A380 devrait voter “non”...

13 mai 2005

Dernier argument des partisans du “oui” au Traité constitutionnel : l’A380, qui serait un exemple pour voter “oui”. Les signataires de l’Appel des 200 rappellent à ce sujet quelques vérités.

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Airbus est un programme né de la coopération entre 3 États : France, Allemagne et Grande-Bretagne. Ces 3 États ont décidé de financer une industrie aéronautique européenne (c’est-à-dire à l’opposé des règles de concurrence libre et non faussée présentées 33 fois dans le Traité constitutionnel), en dehors de toute concurrence.
Ce sont des industries nationales (Sud-Aviation, puis SNIAS, DASA et anglaises) qui réaliseront le programme. Là aussi, pas de mise en concurrence.
Les programmes (Concorde, A300,...) étaient appuyés par les compagnies aériennes nationales de ces 3 pays. Là aussi, pas de mise en concurrence.
Enfin, pendant 30 ans, les aides directes ou non des États ont permis à cette industrie aéronautique d’exister et de se développer. 30 années d’investissements publics pour arriver à maturité. On est aux antipodes du libéralisme, des actionnaires exigeant une rentabilité à 2 chiffres, de la mise en concurrence et de la rentabilité immédiate.
Pour finir, dans les nombreuses périodes de vaches maigres qu’ont connues notamment les usines toulousaines, la volonté des États (suite aux luttes des salariés) a été de garder cette industrie à tout prix : les salariés ont donc fabriqué des télés (téléavia), des frigos (frigéavia), des caravanes (caravellair) pour maintenir le potentiel humain et technique. En attendant des jours meilleurs.
Si, dès le début, les règles gravées dans le marbre de la concurrence libre et non faussée avaient été appliquées, il n’y aurait actuellement ni d’A380, ni d’industrie aéronautique civile européenne.
Comme l’a écrit un ancien de la CGT d’Airbus, si l’A380 pouvait voter, il voterait “non” au Traité constitutionnel.

http://appeldes200.net

Airbus A380

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