Pour un monde H.Q.A. (haute qualité amoureuse)

18 juillet 2008

Dans le cadre de la bataille pour un développement durable, nous vous avons invité vendredi dernier à voir les films diffusés ces jours-ci à La Réunion avec l’opération “Regards sur le monde” de la Région, avec des conférences-débats, un festival de cinéma, des documentaires télévisés et des expositions. Nous avions mis en avant le film “Nous resterons sur Terre” de Pierre Barougier et Olivier Bourgeois, dont la version définitive est prévue pour dans quelques mois.
Jusqu’au 22 juillet, restent programmés le célèbre film de Davis Guggenheim avec Al Gore, “Une vérité qui dérange”, à voir vraiment, et celui d’Erwin Wagenhofer intitulé en anglais “We feed the world” (“Nous nourrissons le monde”, la devise de Pioneer, leader mondial des vendeurs de semences), et intitulé en français “Le marché de la faim”. (1)

Celui-ci est aussi à voir absolument car il dénonce et démontre clairement - en particulier par la voix de Jean Ziegler - le crime commis chaque jour contre l’humanité par les tenants du système capitaliste, responsables de la mort de 30.000 enfants, souffrant de sous-alimentation et de misère. Alors que dans le même temps les plus riches accumulent du fric, des villas-chateaux-forts, des voitures de luxe et des vacances dans des hôtels à des milliers d’euros la nuit...
D’ailleurs dans ce film, le PDG de Nestlé, la plus grande entreprise multinationale de l’agro-alimentaire dans le monde, est d’un cynisme incroyable : « une entreprise n’a pas de cœur », dit-il pour justifier sa recherche vorace et illimitée de profits financiers. Sans l’abolition d’un tel système, pour un partage équitable des revenus sur toute la Terre, ce crime va continuer.

Un autre film présenté dans le cadre de ce festival mérite d’être vu : “Un jour sur Terre”. (2) Sorti en octobre dernier et réalisé par le britannique Alastaire Fothergill, ce documentaire hors du commun nous transporte pendant une heure et demi de l’océan Arctique au printemps à l’Antarctique en plein hiver. Pendant ce voyage hallucinant, on prend conscience des menaces mortelles qui pèsent sur une bonne partie des êtres vivants, dont l’humanité, même si l’on ne voit jamais une seule personne dans cette traversée de la planète du Nord au Sud.
Pourtant, les rapports entre les animaux présentés dans ce film font penser à certaines tragédies de l’humanité - comme les souffrances lors des migrations - et aux rapports entre les humains. Comme il n’y a pas de pacte de justice et de paix entre eux, ni de ressources à partager. c’est la guerre permanente des plus forts contre les plus faibles. Et à l’image du loup qui sème le chaos dans le troupeau de caribous pour y dévorer le plus fragile, on y retrouve la tactique des exploiteurs et des oppresseurs, qui passent leur temps à semer la division dans le monde des exploités et des opprimés.

Au moment où l’on nous parle de l’importance du combat pour protéger notre environnement et pour sauvegarder l’équilibre de notre écosystème, ces films nous montrent qu’il ne faut jamais oublier ni minimiser les aspects sociaux, culturels et politiques de ce combat. Construire un monde dit H.Q.E. (haute qualité environnementale) est inséparable d’un monde H.Q.S. (haute qualité sociale), c’est-à-dire équitable et harmonieux sur le plan socio-économique. C’est également inséparable d’un monde H.Q.C. (haute qualité culturelle) et H.Q.P. (haute qualité politique), avec des citoyens libres et responsables, acteurs du développement durable et solidaire. Et pourquoi ne pas bâtir un monde H.Q.A. (haute qualité amoureuse) ?

Roger Orlu 

* Envoyez vos critiques, remarques et contributions afin que nous philosophions ensemble...! [email protected]

(1) Pour connaître les diverses manifestations culturelles organisées dans le cadre de “Regards sur le monde”, consulter le site www.regionreunion.com
(2)Voir le site officiel du film : http://www.unjoursurterre-lefilm.com/


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