
C’était un 30 juin
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Paul Vergès sur Radio-Réunion
24 mai 2005
Invité hier des “Matinales” de Radio-Réunion, le député européen Paul Vergès, interrogé d’abord sur l’existence ou non d’un “plan B”, a répondu que c’était une ’question de logique’ : ’Si les gouvernements qui ont approuvé cette Constitution et qui la proposent à leur parlement ou à leur peuple, n’ont prévu que les conséquences du “oui” et pas celles du “non”, cela voudrait dire qu’ils sont irresponsables. Je ne veux pas y croire.’
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Les médias répercutent cependant une forte dramatisation, par les tenants du “oui” : panne de l’Europe ? Affaiblissement de la France ?
Si le “non” l’emporte, que se passe-t-il ? "Si la Constitution est rejetée, nous resterons dans la Constitution d’aujourd’hui. Mais comme l’Europe s’élargit à 27 ou 30, il faudra bien remettre l’ouvrage sur le métier et tenir compte de l’opinion des peuples", a poursuivi Paul Vergès pour qui ce qui se passe aujourd’hui en France et demain sans doute en Hollande, en Angleterre, en Suède... sont "des signaux sociaux" envoyés aux gouvernements.
L’élection allemande en est l’exemple récent le plus flagrant. La région de Rhénanie-Westphalie est un bastion du SPD depuis 39 ans, où le parti social-démocrate outre-Rhin recrute la plus grande part de ses adhérents. Et il a obtenu à peine 37% des suffrages : "Ce séisme va peut-être coûter au parti socialiste allemand la direction du gouvernement", a commenté Paul Vergès, dans un tour d’Europe de la contestation sociale. Faut-il s’étonner de ce qu’elle s’exprime aussi dans ce référendum ?
"Personne ne traduira ce vote “non” comme une volonté du peuple français, hollandais ou allemand de quitter l’Europe : ils en ont été les fondateurs. (...) Cela veut dire qu’il faut faire une autre politique sociale : c’est tout le sens du vote du 29 mai".
Le sens de l’Histoire
Contrairement à ceux qui stigmatisent le vote “non” en disant qu’il mettrait l’Europe “en panne” ou qu’il tirerait en arrière la construction européenne, Paul Vergès a donné une vision constructive et d’une certaine façon futuriste, fondatrice du “non” auquel il se rallie. "Nous en sommes, en ce début du 21ème siècle, à la mise en place sur toute la planète d’un nouveau stade d’organisation économique qui est la réalisation d’un marché unique mondial, après les grandes révolutions nationales et la réalisation d’un marché national à travers toute l’Europe, aux 19ème et 20ème siècles. Les forces productives depuis la seconde guerre mondiale sont capables de dominer un marché mondial : ce sont les multinationales. Elles n’ont pas seulement des méthodes de management ; elles ont aussi une idéologie : c’est le marché et la concurrence qui doit nous permettre de réaliser ce marché mondial. C’est une nouvelle donne et nous n’en sommes qu’au début. Cela remet en cause les organisations économiques et sociales nationales, les conquêtes sociales ; et les travailleurs résistent. C’est à quoi nous assitons : à la mise en place d’un système qui va dominer les débats sociaux, politiques, économiques et culturels".
C’est à l’expression d’un vote "lucide et clairvoyant" qu’a appelé le député au parlement européen. "Il ne faut pas promettre la lune aux gens", a-t-il poursuivi, en puisant dans l’actualité - le prix du sucre, le marché du maire d’Avallon (Yonne), celui de la route des Tamarins chez nous ou les salariés portugais de Constructel, dans le Sud de la France - des exemples posant la problématique de la construction sociale européenne.
"Il y a deux grandes forces en présence : la logique ultra-libérale, qui dit que c’est le marché qui dicte sa loi. La résistance dit : l’économie ne peut être mise uniquement au service de la concurrence et des profits ; elle doit être mise aussi au service des travailleurs et des peuples".
Relation entre le politique et l’économie
"Quand nous sommes au début d’une ère - comme Gœthe à Valmy - et qu’on fixe les buts, avec des grands mots qui dictent le sort des gens - liberté, égalité, fraternité, solidarité - et quand vous voyez ces mots être remplacés par “banque, concurrence...” dans un texte qui se veut fondateur, cela donne tout de suite les objectifs".
De même que Marie-George Buffet, hier matin sur France-Inter, soulignait "le retour du politique" à la faveur de ce débat sur la Constitution, Paul Vergès a replacé le vote européen du 29 mai dans sa dimension mondiale.
"L’avantage du débat actuel est d’amener les opinions et les politiques à voir quelle doit être la relation entre l’économique et le politique. Est-ce que ce doit être les dirigeants de l’économie qui dictent leurs lois aux politiques pour qu’ils rédigent une Constitution pareille ? Ou à l’inverse, est-ce qu’il revient aux politiques de fixer les règles à respecter par l’économie. C’est une bataille d’autant plus difficile qu’elle se mène à l’échelle mondiale. Nous voyons les protestations, à Porto Alegre, à Götteborg, à Gênes. Nous ne voyons pas encore la réalisation d’un projet. Alors qu’avec la libre circulation des capitaux et les marchandises, le capital a pris de l’avance".
La suite de l’entretien a illustré ce propos à partir de divers exemples : sur le débat statutaire de l’Outre-mer au sein de l’Europe (art. IV-440), ou sur les services publics mis "en concurrence" et les conséquences sur notre vie de tous les jours.
P. David
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