CGTR-FSU-SUD Éducation, ensemble

Pour un “non” syndical

26 mai 2005

Les organisations syndicales CGTR, FSU et SUD éducation rejettent ensemble le Traité constitutionnel. Un “non” syndical qui s’oppose radicalement à la logique du tout marché. Ci-dessous le texte qu’ils ont rédigé ensemble, pour appeler les salariés à réagir.

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Des luttes de grande ampleur se développent en Europe, en France et à La Réunion. Elles concernent les retraites, la sécurité sociale, la protection sociale, l’emploi, les salaires, le temps de travail, la non-discrimination, l’égalité hommes-femmes, les conditions d’indemnisation du chômage... Mais aussi la définition et le rôle dévolu aux services publics en Europe, les droits économiques et sociaux des salariés dans les processus de restructuration, l’octroi et le contrôle des fonds publics. L’Euromanifestation du 19 mars dernier à Bruxelles, rassemblant 75.000 manifestants de France, d’Allemagne, des Pays-Bas, d’Espagne, de Pologne, de Belgique construit l’Europe sociale que nous voulons.

Les enjeux du Traité constitutionnel

Les implications du “tout marché” et la réaffirmation de la place centrale donnée à la concurrence restent prééminentes en particulier dans la partie III, la plus longue du texte. Il donne une valeur constitutionnelle à des choix économiques et sociaux que nous combattons. C’est potentiellement dévastateur pour les droits sociaux, pour l’emploi et la cohésion économique et sociale de l’ensemble européen.
Les services publics ne figurent ni dans les valeurs, ni dans les objectifs de l’Union. Par contre, l’introduction du "service d’intérêt économique général" introduit la concurrence comme la règle et le service pour tous, l’exception.
Il est indispensable d’obtenir une directive sur les services publics qui définisse ceux-ci au niveau européen et garantisse leur avenir en Europe, hors des règles traditionnelles du marché. La Charte des droits fondamentaux, adoptée au Sommet de Nice, a été intégrée dans une version corrigée par les chefs d’État, mais les principes proclamés dans cette charte sont contredits par les orientations économiques inscrites à la partie III du traité.

Des directives européennes dangereuses : agissons ensemble

Parallèlement au devenir du Traité constitutionnel, des dizaines d’autres textes, directives ou règlements, dont la plupart restent ignorés des salariés, sont actuellement en discussion et pourraient être mis en œuvre. Certains de ces textes sont très dangereux et suivent en tout point une logique de déréglementation, comme le projet de directive sur les services dans le marché intérieur (directive Bolkestein) ou la révision de la directive du "temps de travail" qui fait la part belle à la flexibilité sur plusieurs aspects. Son application aurait pour conséquence de détériorer la sécurité et la santé des salariés d’Europe, de leur faire perdre la maîtrise de leur temps et d’inciter au dumping social.
Les organisations syndicales de La Réunion, CGTR, FSU, SUD, se prononcent pour le rejet de ce Traité constitutionnel. Nous nous engageons à développer les débats dans les entreprises et les services publics, et appelons tous les salariés à participer au référendum et à voter “non”. Au-delà du référendum, nous refusons la construction libérale actuelle de l’Europe. Nous affirmons notre volonté de construire une Europe sociale qui garantit et étend les droits des salariés et les besoins humains.


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