La campagne du référendum en France : appel de l’ANER

Pour une Europe de progrès : “non” au Traité constitutionnel

5 avril 2005

L’Association nationale des élus communistes et républicains (ANER) est à l’initiative d’un appel solennel au peuple français afin qu’il dise majoritairement “non” au Traité constitutionnel, ouvrant un nouveau chemin pour une Europe de progrès. Dans son édition d’hier, “l’Humanité” a publié le texte de l’appel que nous reproduisons ci-après.

(Page 6)

Élus des villes et villages de France, des régions et des départements, parlementaires, nous avons décidé de lancer un appel solennel à notre peuple.
Dans quelques semaines, nous aurons à nous prononcer par référendum pour ou contre la Constitution européenne qui nous est proposée.
Une telle question peut paraître éloignée de vos préoccupations. Nous sommes profondément convaincus qu’elle concerne, au contraire, très directement votre vie quotidienne, l’avenir des territoires et des services publics, la place et le rôle de l’Europe dans le monde.
Face à la mondialisation libérale et aux firmes multinationales, l’Europe que nous voulons doit permettre aux peuples qui la composent de vivre mieux.
Elle doit permettre le développement économique et de l’emploi, de la formation, de la culture et de la recherche, la réduction du chômage, de la précarité et de l’exclusion, l’augmentation des salaires, traitements et retraites, l’amélioration du cadre de vie, l’égalité entre les hommes et les femmes, le droit de vote pour tous ses résidents.
Elle doit assurer l’aménagement équilibré des territoires ruraux et urbains notamment par la mobilisation des moyens financiers indispensables (réforme de la fiscalité et du crédit) et par l’extension et la modernisation des services publics.
Elle doit être un espace de progrès social, de démocratie, de développement durable, de coopération et de paix entre les peuples du monde.

Chacune, chacun peut le constater : ce n’est pas l’Europe d’aujourd’hui.
Or, le contenu de la Constitution proposée ne ferait qu’aggraver la situation actuelle.
En effet, son objectif fondamental affirme que l’Union européenne est "un marché unique où la concurrence est libre et non faussée".
Ce principe est déjà en œuvre dans les faits avec la politique du gouvernement Chirac-Raffarin entièrement dévoué au MEDEF.
Nous en vivons les conséquences : délocalisations, précarité, pressions sur les salaires, régressions sociales dans tous les domaines, destruction des services publics, privatisations, suppressions de bureaux de poste, réductions des dépenses publiques et donc des moyens pour la santé, l’école, les transports, l’environnement, baisse de l’impôt sur la fortune et les hauts revenus, transferts de dépenses sur les collectivités locales donc sur les impôts locaux, etc.
Mais ce principe, s’il était inscrit dans la Constitution, deviendrait la règle pour tous les pays d’Europe et ne pourrait plus être remis en cause. Il ouvrirait la voie à des mesures encore plus régressives comme la directive Bolkestein qui autorise l’application du droit du travail du pays d’origine d’une entreprise et non celui du pays de son implantation.

Ce n’est pas l’avenir que nous voulons. Ce n’est pas l’Europe dont ont besoin les peuples du monde, qui veulent des coopérations et non des mises en concurrence, qui ont besoin de la paix et sont soucieux de l’avenir de la planète.
C’est pourquoi nous qui connaissons bien votre vie, nous qui sommes en permanence à vos côtés nous dirons résolument “non” à cette constitution et nous vous appelons à vous rassembler massivement et à agir autour de vous car faire triompher le “non” à la Constitution, ce sera dire “non” à la politique actuelle et ouvrir un nouveau chemin pour une autre Europe.
Ensemble, élus, personnalités, associations, citoyens, en faisant gagner le “non” à ce projet de Constitution, nous pouvons engager un grand débat public pour faire avancer un projet européen de justice sociale, de solidarité et de paix.


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