Jean-Pierre Técher (Agir contre le Chômage à La Réunion)

Pour une Europe plus sociale et humaine

24 mai 2005

(pages 4 & 5)

Le Traité de constitution européenne serait la panacée à tous nos maux. Il n’aurait que des vertus et à partir du 29 mai, si le “oui” l’emporte, nous raserions gratis. C’est en tout cas ce qu’affirment, texte en main, les partisans du “oui”. En effet, l’article I.3 sur les objectifs, stipule que l’union à pour but de : "promouvoir la paix, le bien être des peuples, le progrès social, le plein emploi, la justice, la solidarité. Elle combat l’exclusion, la pauvreté et protège les Droits de l’Homme". Que demande le peuple ? Le problème c’est que le même traité stipule aussi que ces principes énoncés ne constituent aucune charge supplémentaire pour l’union. Alors comment va-t-on lutter contre l’exclusion, la pauvreté, et promouvoir le plein emploi ? Par la libre concurrence “non” faussée ! Nous avons compris ! Nous voyons ces dernières années ce que le libéralisme à fait en termes de recul, de régression sociale et ce n’est qu’un avant-goût de ce qui nous attend si d’aventure, le “oui” l’emporte le 29 mai prochain. Car en réalité, le problème ne se pose pas pour "l’Europe d’en haut" à savoir les grandes entreprises, les financiers, "les gros zozos" comme le baron Ernest Antoine Seillière le Président du M.E.D.E.F. et tous ceux qui se rangent sous son pavillon. Je m’adresse, moi, aux salariés, aux précaires, aux chômeurs, aux exclus, aux S.D.F., aux handicapés, aux vieilles personnes, à toutes celles et ceux qui trinquent, qui triment, qui vivent sans cesse dans le stress, l’angoisse, la déprime, se demandant comment ils vont faire pour se sortir de l’impasse dans laquelle la libre concurrence “non” faussée les enferme et les enfermera davantage s’ils se laissaient duper par l’aventure du “oui”. On comprend pourquoi les partisans du “oui” s’affolent, perdent les pédales, dramatisent, menacent, an“non”cent l’apocalypse si le “non” sort vainqueur ! C’est ainsi que Chirac, Raffarin et consort parle de "crise politique et économique" que la France sortirait affaiblie, isolée par la victoire du “non” et qu’il n’y aurait pas de plan B. tout cela est ridicule, lamentable, mesquin. Mais les électeurs ne se laisseront plus duper. Ils sont vaccinés par les promesses électorales qui ne durent que le temps des campagnes... Le bon thermomètre pour eux c’est la galère qu’ils vivent tous les jours. Chirac, Raffarin, en représentants du bon peuple qu’ils sont, n’arrêtent pas de répéter que : "le Traité sur la constitution européenne n’a rien à voir avec la politique menée en France". Pourquoi avoir honte et peur de ce qu’on a fait pour le peuple ? Pourquoi ne pas au contraire assumer ses choix ? Reconnaître que la politique menée est mauvaise ? Pourquoi esquiver, éluder et miser sur le fait que le bon peuple à la mémoire courte, qu’il oubliera les souffrances qu’on le fait subir ? En tout cas si le “non” l’emporte et c’est ce que je souhaite, une immense espérance naîtra du cœur de toutes celles et tous ceux qui réclament à cor et à cri depuis des années, la construction d’une Europe plus sociale, plus humaine, plus fraternelle. Cela est possible à condition d’empêcher que ce traité entre en application et c’est possible en allant voter “non” le 29 mai prochain. Pour une fois qu’on nous demande notre avis, il faut la saisir. Nous n’en aurons pas d’autre. Alors comportons nous en citoyens responsables et allons voter en masse pour empêcher que cette jungle qu’on nous propose n’entre pas en application.

Pour A.C. Réunion,
Jean-Pierre Técher


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