La Chine ambitionne de retrouver sa place d’avant l’ère coloniale et les dirigeants américains paniquent

Pourquoi les États-Unis agressent-ils la Chine ?

9 août 2022, par Ary Yée-Chong-Tchi-Kan

La visite de Mme Pelosi à Taïwan est un acte de guerre qui aurait pu déboucher sur un carnage, sans le sang-froid des dirigeants chinois. L’histoire retiendra qu’à cet instant précis, Mme Tsaï Ing Wen a facilité l’opération de la belligérante, transportée et escortée par des militaires américains. Pas sûr que cette tentative de diviser la Chine sauvera les États-Unis du déclin.

Visite sans autorisation de Nancy Pelosi dans l’espace territorial de la Chine.

Par exemple, tous les moyens ont été utilisés pour salir la réputation de la Chine et torpiller les JO d’hiver de Beijing, en février 2022. Le Comité Olympique a résisté. Finalement, ce fut une grande performance organisationnelle, sportive et diplomatique. Les sportifs originaires de Taïwan ont pu partager la réussite commune, sous le drapeau Chine-Taïwan. Il en est du sport comme de l’économie ou tout autre domaine : l’exercice d’une seule Chine a boosté la prospérité commune, chinoise et mondiale.

Que la Chine ambitionne de retrouver sa place d’avant l’ère coloniale et les dirigeants américains paniquent. Jugez-en.

La nouvelle doctrine américaine

Depuis l’arrivée de Trump au pouvoir, les États-Unis remettent en cause les accords conclus entre Richard Nixon et Mao Zedong, après la rencontre historique du 21 février 1972. La nouvelle doctrine a été énoncée par le secrétaire d’État Mike Pompéo, ancien directeur de la CIA, le 23 juillet 2020, à la Bibliothèque Présidentielle, au Musée Richard Nixon. Le titre de son allocution : « Le Parti communiste Chinois et l’avenir du monde libre ». Il délivre un sentiment de dépit sans nuance : « Qu’a gagné le peuple américain 50 ans après l’ouverture du dialogue avec la Chine ? »

Il répond lui-même :

« Écoutez, il faut se rendre à l’évidence. Nous devons admettre une vérité douloureuse qui doit nous guider dans les années et les décennies à venir. En effet, si nous voulons un 21e siècle libre, et non le siècle chinois dont rêve Xi Jinping, l’ancien paradigme du dialogue aveugle avec la Chine ne nous conduira tout simplement à rien. Nous ne devons pas continuer et nous ne devons pas y revenir. Comme l’a dit très clairement le président Trump, il nous faut une stratégie qui protège l’économie américaine et, en fait, notre mode de vie… ». Mike Pompeo

Pas besoin d’être psychanalyste pour noter l’expression d’un échec.

Cela ressemble étrangement à un athlète véreux qui s’est fait dépasser en pleine compétition. Au lieu de se remettre en cause, il va chercher des complicités pour briser la jambe de son concurrent et maintenir sa suprématie. Mike Pompéo évalue les difficultés de la tâche et énonce les moyens en ces termes.

« Nous ne pouvons donc pas faire face seuls à ce défi. Les Nations unies, l’OTAN, les pays du G7, le G20, nos capacités économiques, diplomatiques et militaires combinées sont sûrement suffisantes pour relever ce défi si nous les utilisons avec clarté et avec beaucoup de courage. Le moment est peut-être venu pour un nouveau groupement de nations partageant les mêmes idées, une nouvelle alliance de démocraties. » Mike Pompeo

Le décor est planté. Même l’ONU est impliquée dans cette guerre d’un genre nouveau !

La farce de la « nouvelle alliance des démocraties »

C’est le 11 août 2021 que Biden lance son invitation à un « Sommet du monde libre », pour la fin de l’année. Ce jour-là, il n’est pas préoccupé par l’arrivée des Talibans à Kaboul, le 15 août, mais par la Chine ! Le mois suivant, le 15 septembre 2021, la France apprend que Biden a chipé son contrat de sous-marins avec l’Australie, pour constituer une alliance anti-chinoise AUKUS (Australie-Angleterre-US) dont elle est exclue. Pour encercler la Chine, on se tire dans le dos dans le G7 avec une balle de 56 milliards.

Et, le 9 décembre 2021, le Sommet se tient comme prévu ; les échanges ont eu lieu en virtuel mais rendez-vous a été donné pour une rencontre physique, en 2022 aux États-Unis pour faire le point sur les projets en matière de « démocratie ». Extrait du communiqué du 11 août :

« Après une année de consultation, de coordination et d’action, le président Biden invitera les dirigeants du monde entier à se réunir une nouvelle fois pour présenter les progrès réalisés par rapport à leurs engagements. »

C’est dans ce contexte de guerre ouverte contre la Chine qu’il faut comprendre le déplacement de Mme Pelosi. Les discours tonitruants sur la démocratie cachent une invitation publique faite aux autorités de Taïwan de se rendre aux États-Unis, pour servir de caution à la division du territoire chinois, internationalement reconnu. Quand on connaît la nouvelle doctrine des dirigeants américains et leurs interventions belliqueuses partout dans le monde, les Réunionnais doivent soutenir la partie chinoise et dénoncer les actes de guerres qui mettent en péril la paix mondiale.

Les signes du déclin américain

Dans son discours introductif du 9 décembre 2021, Biden a le toupet d’annoncer un important soutien financier aux médias libres et aux journalistes lanceurs d’alertes. Ce serait honnête, s’il n’y avait pas le cas de Julien Assange, journaliste libre, créateur de WikiLeaks et lanceur d’alertes qui croupit dans les prisons anglaises, sur plainte des États-Unis ou bien Edward Snowden, réfugié en Russie, après avoir décrit l’espionnage généralisé par la NSA. L’un est Australien et l’autre est Américain. Ce sont 2 activistes persécutés au cœur du « monde libre ».
Et, c’est également aux États-Unis que des citoyens en colère envahissent le Capitole et font la sieste dans le bureau de Mme Pelosi ! C’est dans ce pays que la Cour Suprême vient d’ordonner que tout citoyen américain est libre de porter des armes dans l’espace public. Avis aux amateurs de carnages !

Au lieu de s’occuper de son pays qui va à la dérive, la grande Démocrate Mme Pelosi fait 11 000 km, pénètre sans autorisation l’espace territorial de la Chine, internationalement reconnu, pour défier ses dirigeants. Cet acte de guerre qui ne dit pas son nom a provoqué les exercices militaires de l’armée populaire de libération (APL) qui préfigurent un contrôle strict des entrées et sorties de l’espace aérien et maritime chinois. Comment va réagir l’enclave taïwanaise ? Finalement, il n’est pas sûr que cette agression est une prouesse qui va sauver les États-Unis du déclin historique. Déjà 170 États ont réitéré leur soutien au principe d’une seule Chine.

Ary Yee-Chong-Tchi-Kan

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