Irak

Profondes divergences sur l’avenir du pays

Réunion des membres du Conseil de sécurité

15 septembre 2003

Les cinq pays avec droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie) n’ont pas réussi samedi à Genève à résoudre leurs profondes divergences sur l’avenir de l’Irak, se contentant de réaffirmer que le pouvoir devra revenir un jour aux Irakiens eux-mêmes. Les Cinq « partagent le souhait de transférer le pouvoir au peuple irakien dès que possible », a déclaré Kofi Annan, qui avait pris l’initiative de cette rencontre des cinq chefs de la diplomatie (États-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Chine). Il n’a cependant pas fixé de délai.
Or, dans les heures précédentes, la France et les États Unis avaient étalé au grand jour leur désaccord sur ce point. Colin Powell avait rejeté sèchement comme « irréaliste » la proposition de son homologue français Dominique de Villepin de tenir des élections en Irak au début de l’année prochaine. Les discussions, a indiqué Kofi Annan, ont aussi porté sur « la future force multinationale » que les États-Unis souhaitent créer en Irak, sous mandat de l’ONU mais sous commandement américain, afin de faire endosser à d’autres pays une partie de leur fardeau militaire et financier.
À l’issue d’une rencontre qui aura duré finalement quatre heures, soit deux de plus que prévu, les ministres ont pris grand soin devant la presse de minimiser leurs désaccords. Colin Powell s’est déclaré « encouragé » tout en admettant « qu’il y avait encore quelques divergences et difficultés à résoudre ». Tout en insistant sur le « principe de souveraineté » des Irakiens sur leur propre pays, Dominique de Villepin a reconnu « qu’il fallait une approche graduelle » de la passation de pouvoir.
De toute manière, a fait valoir Kofi Annan, la réunion « n’avait pas pour objet de mettre au point des solutions spécifiques » pour l’avenir de l’Irak, les discussions sur le projet américain de résolution devant se poursuivre à New York, au Conseil de sécurité.

Riposte irakienne contre des soldats américains
Un soldat américain a été tué et trois autres blessés hier dans une attaque à l’explosif à Falloujah, perpétrée pour venger la mort, vendredi, de plusieurs membres des forces de sécurité irakiennes. Une foule en colère, dont des membres de tribus fortement armés, avait promis samedi de venger neuf de ses membres de sécurité tués vendredi par des tirs américains. Ils voulaient faire « couler le sang des tueurs américains ». L’armée américaine a reconnu samedi son implication dans cet "incident" et présenté ses excuses pour la fusillade qui a fait 12 morts.

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