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Lutte pour la liberté de la presse
Des journalistes américains dénoncent la duplicité des télés qui mettent en cause la démocratie dans leur pays
15 mai 2003
Récemment paru, le livre ’Black List’, coordonné par Kristina Borjesson, ancienne journaliste à CBS et CNN, soulève le problème de la complicité entre les médias les plus lus ou écoutés et les dirigeants des États-Unis. Ce n’est pas le premier ouvrage à dénoncer cette situation. Mais sa particularité est d’avoir été écrit par quinze journalistes d’investigation qui racontent les pressions exercées par leurs rédactions.
En décrivant l’évolution inquiétante des médias américains, ’Black List’ met en évidence les menaces grandissantes qui pèsent sur la liberté d’informer. L’ouvrage s’attache à démontrer que les principaux opresseurs ne sont pas les États, mais les groupes capitalistes qui contrôlent ces médias.
Cette réflexion intéressante met le doigt sur le type d’information privilégié par les médias dominants : le superficiel, la diversion plutôt que les débats importants et le divertissement. Cette réalité est d’ailleurs trop souvent présente dans notre pays.
’Black List’ est une nouvelle illustration de la pertinence de l’Observatoire mondial des médias. Ce projet est défendu notamment par ’le Monde diplomatique’. Présenté lors du dernier Forum social de Porto Alegre, il vise à rendre à la presse son rôle de contre-pouvoir indispensable pour l’existence d’une démocratie.
Dans un entretien paru dans ’le Figaro’, Kristina Borjesson revient particulièrement sur la dangereuse complicité entre les médias dominants et la Maison-Blanche marquée par les autocensures sur la fraude qui a permis l’élection de George Bush et sur les raisons de la guerre contre le peuple irakien.
• D’après "Black List", les médias américains sont bien loin aujourd’hui des gloires du Watergate ?
Kristina Borjesson - Ce livre dénonce en effet la censure dont sont victimes les journalistes d’investigation qui mettent en cause les grandes entreprises ou le pouvoir. Ne vous méprenez pas, je ne considère pas l’ensemble des médias comme des groupes cupides. Ce sont des entreprises comme les autres, qui programment des émissions en espérant qu’elles seront rentables, et qui sont également responsables devant leurs actionnaires.
Le problème, c’est lorsque l’enquête journalistique, qui constitue d’après moi un service public, se met à présenter un danger pour ces grandes entreprises, pour le gouvernement ou pour les intérêts économiques des groupes de médias en question. On ne peut pas négliger les conflits d’intérêt inhérents à ce type de situation et les pressions qui s’ensuivent à l’égard de journalistes qui mettent le doigt sur des informations compromettantes.
• Portez-vous le même regard critique sur la couverture de la guerre en Irak ?
À chaque étape de l’avant-guerre, la presse n’a pas enquêté sur les véritables motivations de Donald Rumsfeld, Dick Cheney, George Bush et les autres. Elle ne l’a pas fait lorsque Bush a d’abord justifié sa décision en associant Saddam Hussein à Al-Qaïda, puis aux armes de destruction massive, ni enfin lorsqu’il l’a légitimée en parlant de « guerre de libération » du peuple irakien. Si les journalistes avaient dénoncé les motivations de l’Administration, leur accès au pouvoir aurait tourné court et leurs médias auraient été discrédités. Du coup, ils se sont mués en sténographes du pouvoir, lequel a pu contrôler le message diffusé par les médias. C’est la même dérive à laquelle on a assisté au lendemain du 11 septembre. Il n’y a eu aucune investigation sur la responsabilité des États-Unis dans ce qui a conduit à cette catastrophe. La presse américaine a seulement écrit, en substance, que ces gens étaient jaloux de notre mode de vie ! Elle n’a pas enquêté sur les responsabilités des États-Unis au Proche-Orient, sur les liens économiques entre Ben Laden et la famille Bush...
Si la plupart des terroristes étaient saoudiens, pourquoi n’est-on pas parti en guerre contre l’Arabie saoudite plutôt que contre Saddam Hussein ?
• En généralisant ainsi votre analyse des médias américains, vous condamnez des journaux comme le "New York Times" qui ont toujours été très critiques vis-à-vis de la politique étrangère américaine. N’êtes-vous pas un peu alarmiste ?
Je ne suis pas alarmiste, je tire une sonnette d’alarme. Oui, le "New York Times" écrit de très bons articles. La presse écrite jouit en effet de davantage de liberté d’action. Mais d’après moi, ce qui ne passe pas à la télévision ne compte pas, en raison de la puissance des images. L’audience d’un article du "Times" et celle d’un reportage d’ABC ne sont pas comparables.
• Comme au Vietnam, plusieurs centaines de journalistes ont été embarqués ("embedded") auprès des troupes anglo-américaines. Considérez-vous qu’il s’agit d’un progrès ou d’un recul pour le reportage de guerre ?
Au niveau visuel, ce fut sans aucun doute un progrès de voir en direct les soldats tirer, pris dans des tempêtes de sable... Mais il ne fallait pas s’attendre à voir ces journalistes faire preuve d’objectivité. Du coup, les chaînes américaines ne nous ont pas montré l’aspect sale de la guerre, là où les bombes sont tombées. Il était plus facile d’interroger des généraux américains plutôt que les populations locale ; recourir à des interprètes est moins esthétique à la télévision. À cet égard, les chaînes de télévision étaient interchangeables, même si Fox News est plus à droite que CNN.
En termes d’images, ce fut une guerre édulcorée qui faisait davantage penser à un jeu vidéo, où les opposants ne pouvaient s’exprimer sans être complètement discrédités pour faute patriotique. Ça aussi, c’est une forme de censure.
• À vous lire, les journalistes sont en partie responsables de l’élection de George Bush en novembre 2000. Pourquoi ?
Ils savaient qu’ils ne pouvaient franchir une certaine limite. C’est pour cela que l’enquête de Greg Palast, qui raconte son expérience dans "Black List", n’a pas été publiée à temps. Le journaliste de CBS révélait que Jeb Bush, le gouverneur de l’État de Floride et frère du président, avait ordonné à la commission électorale de rayer de ses listes 58.000 électeurs. Si cela avait été connu à l’époque, imaginez les conséquences... La productrice de CBS n’a pas voulu diffuser l’enquête. Elle avait effectué ses vérifications en appelant le cabinet de Jeb Bush...
• Qu’est-ce qui a déclenché cette attitude des médias américains ?
C’est la guerre du Vietnam qui a créé ce réflexe de contrôle. Car les images que les journalistes envoyaient du front étaient d’une grande violence. C’est la première fois qu’une administration perdait le contrôle de son opinion publique.
Quinze grands journalistes américains brisent la loi du silence |
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« Ils étaient les enfants du Watergate. Ils travaillaient pour CBS, "Newsweek" ou CNN. Un jour, ils ont traversé le miroir. Leurs adversaires les ont harcelés. Ils ont refusé de se soumettre. Les intimidations ont redoublé. Sous la pression, leur rédaction les a lâchés. Leur seul crime : avoir enquêté là où il ne fallait pas. Sentant soudain le soufre, ils ont dû quitter le confort des télévisions et des journaux qui "font" l’opinion ». Ces phrases figurent en 4ème de couverture de "Black List" paru en France. Ce livre a été un "best-seller" aux Etats-Unis, grâce au bouche-à-oreille et à Internet. "Ces livres d’enquête que l’on enterre", "Quand l’Amérique gazait ses déserteurs", "L’histoire que personne ne voulait entendre", "Retour sur une élection truquée", "L’enquête télé entre grand spectacle et grands procès", "Enquêtes interdites", "Allez creuser où je vous le dirai" : ces chapitres sont autant de témoignages de journalistes, primés pour leur écrits et mis à l’écart par leur direction, sur la dangereuse évolution des médias dominants américains. Avec la guerre en Irak, les journalistes américains « se sont mués en sténographes du pouvoir », rappelle d’ailleurs Kristina Borjesson. |
Infos pratiques |
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"Black List : Quinze grands journalistes américains brisent la loi du silence", de Kristina Borjesson
Date de publication en France : avril 2003 Nombre de pages : 456 Format : 154 x 240 ISBN : 2-912485-51-7 Édité en France par "Les arènes", 33 rue Linné, 75005 Paris. Tél : 01 43 31 29 25 E-mail : [email protected] |
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