Thierry, agent polyvalent dans le secteur privé

Quelles sont les garanties de ce projet ?

26 mai 2005

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Thierry, un jeune père de famille, est agent polyvalent au sein d’une entreprise privée. Il a suivi un cursus professionnel. Après un stage de création d’entreprise, il a ouvert sa petite entreprise avec peu de moyens. Il a mis "la clé sous la porte" car les charges sociales étaient trop lourdes. Bien que pro européen, il votera “non” ce dimanche. "Ce projet de Traité constitutionnel européen est flou".
Thierry réfléchit à "l’avenir" de ses enfants. Aujourd’hui, sa femme est à la recherche d’un emploi. Sa famille bénéficie de prestations sociales et peut vivre décemment. "À La Réunion et au sein des pays européens, le taux de chômages tant à s’accroître", note-il. Pour lui, il serait primordial de consolider les économies des différents pays de l’Union européenne et de les harmoniser par la suite. Avec la libre circulation des hommes, les entreprises nationales bénéficieront "d’une main-d’œuvre à bas prix", dit-il.
"Par ailleurs, l’économie de notre île est vulnérable", observe-t-il. Avec la libre circulation des marchandises, "notre économie sera pénalisée". Les personnes achèteront les marchandises les moins chères. "Les penseurs de ce projet ont-ils pensé aux petits artisans, aux petites entreprises des RUP", s’interroge-t-il. Pour Thierry, ce projet n’accorde aucune garantie aux plus démunis, aux Droits des Hommes, des enfants. "On en parle mais que sommairement", souligne-t-il.

Jean-Fabrice Nativel


Non, mais !

o Cohérence
Pour Harlem Désir, l’ancien président de SOS-Racisme devenu secrétaire national du PS, les "partisans du “non” sont complètement incohérents". "Entre le “non” de Besancenot et celui de De Villiers, entre celui de Le Pen et celui de Marie-George Buffet auxquels se sont ajoutés quelques socialistes...", dit-il.
Voilà enfin quelqu’un au PS qui reconnaît qu’il y a une différence entre les “non” de Besancenot, Marie-George Buffet, Emmanuelli, Fabius et le “non” des autres.
Cela dit, il souligne tout de même la parfaite cohérence du “oui” de Chirac, de Jospin, de Raffarin, de Harlem Désir, de Sarkozy ou de François Hollande.
C’est bien ce que tout le monde pensait depuis le début. C’est la même chose. “Bonnet blanc ou blanc bonnet” !
La preuve ?
C’est que tout ce monde du “oui” ne veut pas que les Français sanctionnent la politique de Chirac et Raffarin le 29 mai, leur demandant d’attendre 2007 !
C’est bien qu’ils ont partie liée.

o "Un grand petit pays"
Cette expression - "un grand petit pays" - est prêté à Mao Tsé Toung à qui André Malraux, à l’occasion d’une de ses visites en Chine, tentait de convaincre que la France était un grand pays. Malraux, dit-on, en avait été ulcéré. Le Général encore plus.
Mais que diraient-ils aujourd’hui à entendre les partisans du “oui” dire que la France ne pourrait rien toute seule, qu’elle est trop petite pour faire face à la concurrence des "grands ensembles", même qu’elle est tellement petite qu’il faudrait qu’elle se vende, corps et âme, à un de ces grands ensembles...
La “grandeur” aurait-elle fichu le camp ?

o Figé pas figé ?
Pour Harlem Désir comme pour tous les partisans du “oui”, l’actuel projet de Constitution européenne "n’est pas plus figé dans le marbre que les précédents". On pourra toujours discuter et l’améliorer, disent-ils.
Soit.
Mais alors pourquoi lorsque les partisans du “non” disent qu’il faut le rejeter le 29 mai et le renégocier après, ils prétendent que cela ne sera pas possible.
En fait, à les entendre, si le “oui” gagne, cela sera modifiable, mais si le “non” l’emporte, cela ne serait plus modifiable ! Allez comprendre !


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