Bonne nouvelle pour le “non”

Raffarin chef de campagne du “oui”

29 mars 2005

Le Premier ministre a annoncé qu’il mènera la campagne d’explication en faveur du “oui”. C’est en encouragement à ceux et celles qui veulent faire du référendum un vote-sanction contre la politique gouvernementale. Cela d’autant plus que Jean-Pierre Raffarin a mis en garde publiquement le ministre de l’Intérieur qui se voit déjà prendre sa place.

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Pressé par les partisans du “oui” à gauche comme à droite de prendre part à la campagne, Jacques Chirac se fait attendre. Le chef de l’État laisse entendre qu’il interviendra et depuis quelques jours on attend une proclamation. Mais le Président de la République se fait attendre. Car, tant que les sondages - officiels comme officieux, ceux des instituts comme ceux des renseignements généraux - donneront le “non” gagnant, l’hôte de l’Élysée prendra garde que l’on associe son nom à la défaite.
De son côté, tout en menant campagne, Nicolas Sarkozy pour les mêmes raisons que celles du chef de l’État, ne veut pas prendre la tête de la bataille.
Aussi, se dévouant, Jean-Pierre Raffarin a annoncé vendredi dernier sur TF1 qu’il sera "chef de la campagne d’explication" que le gouvernement entend mener pour faire triompher le “oui”. "La victoire a besoin de l’union", a dit le Premier ministre. Une décision qui n’est pas appréciée où l’on ne souhaite pas que la campagne référendaire se fasse sur le bilan catastrophique de la politique gouvernementale que personnifie justement Jean-Pierre Raffarin. L’arrivée de ce dernier comme chef de campagne va compliquer la tâche du PS.
Or, en même temps qu’il annonçait sa décision, le Premier ministre a admonesté une volée de bois vert à ceux de son camp qui se voient déjà prendre sa place. "Je suis un bon garçon, mais je n’aime pas qu’on me marche sur les pieds", a-t-il dit avant d’ajouter : "Je lis ici ou là qu’il y a des candidats à ma succession (...) Les jeux perso ne sont pas des jeux d’avenir. La valeur d’un gouvernement, ce n’est pas le talent de tel ou tel, c’est la capacité d’action de toute une équipe. Tous ceux qui ne jouent pas le jeu de l’équipe freinent l’action et de ce point de vue-là sont coupables." Ces remarques visent implicitement le ministre de l’Intérieur, Dominique de Villepin qui s’est déjà placé comme un successeur potentiel de Raffarin.
Une nouvelle polémique - après celle opposant le chef du gouvernement à Nicolas Sarkozy - qui n’arrange pas les affaires de l’UMP et du camp du “oui”.

J. M.


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