APRÈS LE RÉFÉRENDUM DU 29 MAI

Réactions syndicales

31 mai 2005

(page 5)

o UNATOS

Un “non” pour la démocratie

La victoire du “non” est une victoire de plus pour la démocratie, les Français ne veulent plus de la politique du gouvernement et ils n’ont plus confiance à la politique d’avenir proposée par Chirac et Raffarin. Ce résultat ne veut pas dire que ne nous ne voulons pas de l’Europe mais que contrairement à la politique de casse sociale menée jusqu’à présent, nous voulons d’une Europe qui entende les revendications de la population, une Europe sociale, une Europe solidaire et une Europe de paix, et nous espérons que ce sera dans ce sens que nous construirons l’Europe de demain, mais sans ces politiques aujourd’hui au pouvoir qui n’ont jamais entendu ni les salariés, ni les chômeurs, ni les précaires, ni les retraités et qui bradent à tout va la sécurité sociale, la retraite, l’éducation et les services publics.

Christian Picard,
secrétaire académique de l’UNATOS


o F.O.

Le peuple s’est exprimé

En trois fois et en trois ans, les citoyens sanctionnent les pouvoirs publics. Cette campagne électorale a montré le caractère responsable du citoyen. Plus que jamais, il faut lutter contre le dumping social et fiscal. Les pouvoirs publics et le patronat doivent prendre en compte les inquiétudes des Réunionnais : le chômage et le développement de la précarité. On s’étonne que le vote en faveur du “non” avoisine les 60%. Le peuple s’est exprimé pour une nouvelle réorientation politique.

Éric Marguerite,
secrétaire général


oFédération CGTR fonction publique territoriale

Pour une amélioration de la qualité de vie

On a informé le personnel communal. Toutes les mesures prises par les gouvernements précédents et l’actuel ont soulevé le mécontentement de la population et des travailleurs. On doit peser sur les décisions européennes pour une amélioration de la qualité de vie et du SMIC européen, pour la préservation et le développement du service public européen et la mise à niveau des mesures sociales par le haut.

Freddy Semerle,
secrétaire général


o Max Banon, syndicaliste à la CGTR

Un “non” de résistance et de propositions

On félicite les travailleurs du public et du privé, les retraités et les sans emplois. Ce “non” est un “non” de résistance et de propositions. On est attaché à trois points : l’harmonisation sociale par le haut, la défense du service public (son maintien et son développement), l’arrêt total de l’esprit Bolkestein "la concurrence libre et non faussée". Les travailleurs doivent continuer à se mobiliser pour imposer une réelle négociation. La Réunion a besoin d’un vrai développement économique. Ceux et celles qui ont défendu le “oui” en utilisant les pressions et les mensonges doivent revoir leur copie. Rien ne sera plus comme avant à l’exemple du Tampon où la démocratie s’est imposée. Aujourd’hui, les gens peuvent s’exprimer librement.

Max Banon


o Michel Zerwetz, trésorier du SNES

Le “non” pour l’ouverture d’une autre voie

Ce dimanche, les électeurs ont voté pour dire ça suffit et on ne veut pas ce genre de politique. On ne voit pas comment un gouvernement de droite pourra mener une autre politique. J’attends de voir ce que proposera le Parti socialiste. Le “non” a le mérite d’ouvrir une autre voie sur une nouvelle façon de voir et de faire.

Michel Zerwetz


o Éric Soundrom, du collectif des exploitants agricoles

Un “non” pour une Europe plus sociale et solidaire

Le fait que plus d’un Réunionnais sur deux se soient déplacés pour voter sur le Traité constitutionnel montre que ces derniers, contrairement aux autres régions d’Outre-mer où le taux de participation est faible, se sont sentis pleinement impliqués par le débat européen. Et là on peut se féliciter de l’engagement des hommes politiques toutes tendances confondues qui ont su mobiliser leur électorat.
Quant au vote massif en faveur du “non”, s’il peut s’expliquer par un malaise au niveau national, il traduit surtout une volonté des Réunionnais en faveur d’une Europe plus sociale et solidaire qui réponde aux attentes des peuples, et moins technocratique.
Dans ce débat, l’agriculture a tenu un grand rôle avec d’un côté les avancées apportées par l’Europe en termes d’infrastructures et de l’autre leur crainte avec le projet de réforme de l’OCM-Sucre qui vise à baisser le prix du sucre de 37%. Le vote massif des agriculteurs en faveur du “non” n’était pas destiné à se tirer une balle dans le pied comme on voudrait le faire entendre, mais de rediscuter un traité qui prenne en compte les difficultés de la profession notamment avec l’élargissement de l’Union européenne à 25 pays pour un budget équivalent.
Aujourd’hui, certains agitent le spectre du largage et nos prochaines difficultés à faire entendre la voix des planteurs et éleveurs de La Réunion au niveau de l’UE. Je crois que les agriculteurs de France et de La Réunion ont compris que l’élargissement de l’Europe à 25 allait pénaliser leur développement. Et nous verrons le 22 juin 2005, quelles seront les nouvelles propositions de la Commission européenne de Bruxelles pour la réforme de l’OCM-Sucre.
Aujourd’hui les Français et les Réunionnais se sont exprimés en masse pour une autre Europe, et il appartient à nos gouvernants de tenter de redéfinir avec nos partenaires européens les contours d’un traité acceptable pour tous.

Éric Soundrom


o Éric Soret (FSU Réunion)

Un “non” syndical de lutte et de résistance

C’est une victoire qui donne de l’espérance au mouvement social. Le “non” syndical a pris une part dans cette victoire. Beaucoup de militants se sont investis dans la campagne et je les en remercie. La lutte continue pour amplifier ce coup d’arrêt à la politique ultra-libérale, exprimé dimanche.
C’est la première fois que FSU Réunion s’engageait dans une campagne référendaire avec d’autres organisations syndicales, des associations comme ATTAC et aussi des citoyens.
Ce n’est pas seulement la victoire de partis politiques, mais c’est aussi la victoire du mouvement social de mécontentement qui s’est exprimé depuis 2003. Nous continuerons à porter l’exigence d’une Europe sociale, d’un SMIC européen avec une harmonisation sociale par le haut et à défendre l’idée de service public en Europe. Dans le cadre d’une renégociation, nous resterons attentifs aux positons pour que tout ce qu’on a dénoncé dans cette campagne soit pris en compte dans la réécriture, notamment en termes de droit au travail, de santé, d’éducation, d’égalité... pour de réels droits fondamentaux. Le taux de participation a dépassé toutes les espérances, et le résultat ne souffre d’aucune contestation. C’est un “non” de résistance, de lutte.

Éric Soret


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