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par le Dr Raymond Vergès

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Réduire l’écart entre l’aide et le développement pour faire face aux besoins immédiats

Le secrétaire général de l’ONU au Sommet de l’Union africaine

vendredi 2 février 2018

Une hausse des besoins induits par les conflits en Afrique et au Proche-Orient, associée à un accroissement des chocs climatiques, qui malmènent les plus vulnérables partout, ont donné un nouveau caractère urgent aux appels à la communauté internationale à ne plus seulement œuvrer à mettre fin aux besoins humanitaires, mais à les réduire au fil du temps, a déclaré dimanche le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres.

En s’adressant à un panel de haut niveau, en marge du Sommet de l’Union africaine, qui s’est ouvert la semaine dernière dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, M. Guterres a souligné que cette nouvelle manière de travailler ne voulait pas dire passer du financement du développement à celui des programmes humanitaires ou vice-versa.

« Il s’agit de reconnaître les objectifs communs et d’optimiser les ressources et capacités existantes pour aider toutes les personnes dans des situations de risque, de vulnérabilité et de crise. Il s’agit de mieux s’atteler ensemble à réduire les besoins humanitaires sur le moyen à long termes », a déclaré le patron des Nations unies, en mettant en avant cet objectif comme l’une des principales conclusions du Sommet humanitaire mondial de 2016, selon un communiqué des Nations unies.

Deux ans après que la communauté internationale a souligné les changements nécessaires pour alléger les souffrances, réduire les risques et atténuer la vulnérabilité, M. Guterres a déclaré qu’il est clair que la réduction de la fracture entre l’humanitaire et le développement prendra du temps et nécessitera divers acteurs, y compris ceux n’appartenant pas au système onusien.

« Nous devons nous recentrer sur les résultats et prendre nos responsabilités en exprimant clairement les décisions collectives », a-t-il déclaré.

Face à une hausse des besoins induits par les conflits en Syrie, au Yémen, en République démocratique du Congo (RDC), au Soudan du Sud et ailleurs, le Secrétaire général des Nations unies a déclaré avoir relancé une diplomatie de la paix, incluant la médiation, pour prévenir les conflits et y mettre fin.

S’agissant des chocs climatiques plus fréquents et plus intenses, qui engendrent également des besoins humanitaires record et qui ont un très fort impact sur les plus vulnérables, la communauté internationale doit redoubler d’efforts pour faire face au changement climatique ainsi que pour renforcer la résiliences des populations impactées par la sécheresse, les inondations et autres catastrophes.

« Nous avons une obligation morale de mieux faire et nous avons les instruments et le savoir pour tenir cette obligation », a déclaré le Secrétaire général en soulignant : « Nous devons éliminer les cloisonnements qui ont existé pendant trop longtemps entre les acteurs humanitaires et ceux du développement ».

Il a déclaré que l’expérience de pays comme l’Éthiopie, l’Ouganda, le Yémen et la Somalie, où cette nouvelle approche fonctionne, donnait quatre leçons précieuses :

Les Nations unies et les partenaires au développement doivent renforcer les capacités des acteurs nationaux et locaux pour répondre efficacement aux besoins et faire face aux risques et à la vulnérabilité ;

Ils doivent collectivement commencer par une compréhension communes des défis puis partager les données, les informations et les analyses ;

Ils doivent procéder à une planification commune et éclairée de la gestion des risques avec les gouvernements et tous les partenaires, pour toucher les plus isolés ;

Restructurer l’architecture de financement pour promouvoir la prévisibilité, la flexibilité et les financements pluriannuels, tout en poussant les institutions de financement internationales et les acteurs du secteur privé, y compris les acteurs des assurances à développer des solutions innovantes.

En soulignant que la communauté internationale consacrait plus d’énergie et de ressources au règlement des crises qu’à leur prévention, le Secrétaire général a indiqué que l’ONU devait conserver un engagement stratégique dans une « culture de prévention » et s’est engagée à travailler avec l’Afrique « pour mettre fin aux souffrances et rétablir la dignité de chaque personne ».


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