Référendum, l’horreur médiatique

25 mai 2005

(page 6)

La déferlante médiatique du parti du “oui” occupe les temps d’antenne !
Tous les matins, sur France Inter, Bernard Guetta, Stéphane Paoli ont le privilège de parler seuls durant quelques minutes pour “instruire” nos pauvres cerveaux ignorants, des “bienfaits” de cette Constitution. C’est encore pire sur d’autres radios et télés...
Ces temps de propagande ne sont pas décomptés des temps d’antenne du “oui”.
Dans ce débat, les partisans du “non” ne disposent d’aucune tribune de ce genre où ils pourraient s’exprimer dans les mêmes conditions. Ils peuvent bien-sûr défendre leurs arguments, mais seulement dans des émissions radio-télévisées où les invités sont habilement choisis, et où les arbitres sont visiblement partisans du “oui”. Il s’agit d’un match truqué !
Quand à la presse écrite nationale, même constat !
Tous les grands titres nationaux du “Nouvel Observateur” au “Figaro” en passant par “Libération”, sont favorables au parti du “oui”. Face à ce bulldozer médiatique, “le Monde Diplomatique” et “l’Humanité” favorables au “non”, ont la fonction de cette presse confidentielle, qui dans les États totalitaires circule sous le manteau...
Comme le “non” résiste, les célébrités sorties de leur retraite sont invitées à parader au Trocadéro et dans les médias, comme si leur bonne tête valait argument. Avec eux tous les promoteurs de la pensée unique, l’aréopage de l’hôtel Luteccia (1) s’affichent, réceptionnent dans les salons parisiens, pensant peut-être impressionner le bas peuple... Résultat : un flop ! Le “non” reste haut perché dans les sondages.
On tente alors la pédagogie. Les partisans du “oui” jouent le rôle des maîtres ! Les élèves sont évidemment les partisans du “non”... Quel mépris !!
Mais comme cela n’y suffit pas, la propagande d’État est mobilisée. Le président occupe des heures de temps d’antenne. Quant à l’exposé des motifs qui accompagne la Constitution européenne envoyé à tous les Français, il s’agit d’un texte de propagande mensongère en faveur du “oui”. Chacun peut s’en rendre compte ! Les arguments du “non” sont complètement absents de ce document officiel, financé par des fonds publics et donc aussi par les partisans du “non”. C’est une véritable escroquerie !
De surcroît, la campagne télévisée officielle n’accordera que 15 minutes environ au “non” de gauche, 75 minutes au “non” de droite, et 90 minutes au parti du “oui”.
Ainsi les élus favorables au “non”, représentant 68% des électeurs verts, 50% des électeurs socialistes, toute la gauche ouvrière communiste et alter-mondialiste, seront exclus de fait de la campagne officielle...
Drôle de démocratie !
Il y a dans l’air comme une odeur... Certains ont l’odorat plus sensible que d’autres à la bête immonde ?

D. Le Strat

(1) Lire “Ces architectes en France du social-libéralisme” “Manière de voir N°72”. On apprend que dès 1982, persuadés de représenter l’élite, l’aile droite du PS, des journalistes célèbres, des responsables de la CFDT, se réunissent à l’hôtel Lutécia, avec les PDG de Danone, Saint-Gobain, BSN et autres poids lourd de l’industrie. Ils élaborent ce que l’on nommera la pensée unique, qui fait passer les progressistes pour des conservateurs, les luttes sociales pour de l’immobilisme, et le marché pour une valeur de gauche.


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