Le MAR et l’UDSR

Renaissance d’un mouvement populaire de gauche

10 juin 2005

Les représentants de deux composantes de l’Alliance, Jean-Paul Panechou (Mouvement Alternatif Réunion), Hugues Payet et Emmanuel Hoarau (UDSR), ’tous profondément socialistes et profondément Européens’ ont livré hier leur point de vue sur le résultat du référendum du 29 mai et ses conséquences : changement gouvernemental, éviction de Fabius.

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L’analyse ne fait pas de doute. Hugues Payet (UDSR) rappelle : "Nous avons toujours été très sceptiques en voyant que Valéry Giscard d’Estaing charpente la construction de l’Union européenne, car il est connu pour son libéralisme. Sa Constitution, compliquée, lourde, obscure possédait déjà l’aval du MEDEF et accordait la primauté à l’économique plutôt qu’au social en voulant instaurer la concurrence libre et non faussée". La prise de position de personnalités comme Paul Vergès ou Henri Emmanuelli a selon eux soulevé le combat pour le “non” engagé, entre autres par les petits mouvements. Pour Hugues Payet, "le “non” à 60% à La Réunion prouve qu’on ne peut pas faire avaler n’importe quoi aux Réunionnais".

Pour une union de toute la gauche

Emmanuel Hoarau (UDSR) déclare que "malgré l’annonce bétonnée d’un “oui” pré-verrouillé à cause de la mainmise de l’État et d’allié de circonstance transformé en propagateur du “oui” officiel, le “non” l’a emporté. L’escroquerie du “oui” de gauche n’a pas trompé les électeurs de gauche. Le “oui” de droite n’était pas compatible avec le “oui” de gauche. Ce “non” massif, hurlé par la France d’en-bas est un bras d’honneur à la classe politique".
Il n’en tire qu’une leçon : "Nous devons bâtir aujourd’hui un projet pour La Réunion. Demain, il faut un rassemblement de toutes les forces de gauche pour que la France revienne à gauche à la présidentielle, aux législatives, aux municipales. Nous avons besoin de toutes les forces de gauche, et ceux qui pensent récolter seuls se trompent et trompent les électeurs de gauche qui aspirent à un changement. Nous appelons au rassemblement de toutes les sensibilités de gauche sur la base d’un projet commun au niveau national, et sur la base d’un projet réunionnais établi par l’ensembles des Réunionnais sur le socle des forces de gauche ouvertes à tous ceux qui ne nous ont pas encore rejoint". Le message est passé trois fois. Le Collectif du “non” enclenche une réflexion collégiale.
Jean-Paul Panechou (MAR) salue "la grandeur des électeurs pour ce vote qu’ils ont fait en toute responsabilité. C’est aussi un vote de souffrance, de doute, pour donner un coup d’arrêt à la classe politique. Na pi doumoun kouyon. C’est toute une jeunesse qui s’est mobilisée, c’est l’avenir qui s’inquiétait du “oui” et du “non”. Ils se sont appropriés la politique. Nous sommes satisfaits du résultat. Avec 24 communes sur 24 pour le “non”, La Réunion retrouve un élan populaire de gauche".

Guerre intestine

Tous les trois regrettent que Chirac n’ait rien entendu et recommence en reprenant les mêmes. L’éviction de Laurent Fabius de la Direction du Parti socialiste les déçoit. Pour Jean-Paul Panechou, "le PS, au lieu de créer l’unité sur la force du peuple se perd dans des batailles internes". Hugues Payet souligne pour finir que "Gilbert Annette, premier à mener le courant Fabius à La Réunion, a voté pour l’éviction de Fabius de la DIrection du Parti socialiste. Quelle cohérence ? Lebreton, lui, a voté contre cette éviction".

Eiffel


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