Discours du Premier ministre israélien devant le Congrès des États-Unis

Rien ne va plus entre Barack Obama et Benjamin Netanyahu

5 mars 2015, par Céline Tabou

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a défié Barack Obama devant le Congrès américain, dans un discours prononcé mardi 3 mars au Capitole. Ce dernier a estimé que les négociations en cours entre Washington et Téhéran n’empêcheraient pas l’Iran de se doter de l’arme nucléaire.

Le discours du Premier ministre d’Israël devant le Congrès des États-Unis est un élément supplémentaire dans la mésentente grandissante entre le président américain Barack Obama et Benjamin Netanyahu, candidat à sa succession. L’actuel Premier ministre a exporté la campagne électorale aux Etats-Unis, rendant la relation entre les deux pays partisane. Une position que refuse de prendre Barack Obama qui ne tient pas à interférer dans cette élection et ne cache pas sa volonté d’un changement de Premier ministre.

Le dossier iranien au centre du désamour

« S’agissant de l’Iran et du groupe État islamique, l’ennemi de ton ennemi est mon ennemi. (…) Vaincre État islamique et laisser l’Iran se doter de l’arme nucléaire, c’est gagner une bataille et perdre la guerre. Nous ne pouvons pas laisser cela arriver », a déclaré Benjamin Netanyahu, devant les membres du Congrès américain, composé en majeure partie de républicains.

Le Premier ministre israélien a mené une charge sévère contre Téhéran, assurant qu’il s’agit d’un « régime plus radical que jamais », qui a “dévoré” l’Irak, la Syrie, le Liban et le Yémen. Ce dernier a assuré, selon Le Monde, que la bataille en Irak entre l’Etat islamique et l’Iran a pour objectif de départager celui qui imposera « l’islamisme » et « la terreur ».

Pour Benjamin Netanyahu, un tel contexte permettra à l’Iran d’associer « l’islamisme militant à l’arme nucléaire ». Ces propos ont été très mal vus par l’administration Obama, qui négocie depuis plusieurs semaines avec Téhéran pour une sortie de crise du nucléaire iranien, en Suisse.

En effet, les deux parties sont proches d’un accord visant à garantir la dimension exclusivement civile et pacifique du programme nucléaire de l’Iran, en échange d’une levée des sanctions qui étouffent l’économie iranienne. Dans un communiqué, publié mercredi 4 mars, le président iranien Hassan Rohani a indiqué que le « monde voit avec satisfaction les progrès dans les négociations (…) et seul un régime d’agression et d’occupation est mécontent et en colère ».

La relation israélo-américaine effritée

La décision de Benjamin Netanyahu de s’adresser au Congrès sur invitation du parti Républicain et du président de la Chambre des représentants John Boehner, aura été le premier camouflet. Camouflet auquel, le président américain a décidé de répondre en ne l’invitant pas à la Maison-Blanche. Par la suite, 55 démocrates ont décidé de boycotter le discours au Congrès, et le Vice-président Joe Biden, a également marqué sa désapprobation en n’assistant pas au discours.

Le second camouflet, qui a envenimé la situation, est l’invitation des élus démocrates refusée par le Premier ministre israélien. Ces postures ont rendu la visite du chef du gouvernement partisane et pro-républicain. Troisième camouflet, jugé destructeur par Susan Rice, conseillère à la sécurité nationale de Barack Obama, est la crise de confiance entre les deux Etats. La Maison-Blanche a décidé de ne plus partager les détails des pourparlers avec Israël craignant que Benjamin Netanyahu ne révèle publiquement des détails “sélectifs” de l’accord et qu’il les « sortent de leur contexte ».
Le discours de Benjamin Netanyahu est jugé inacceptable pour le président américain, qui s’est insurgé : « En ce qui concerne le cœur du problème, c’est-à-dire empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire (…), le Premier ministre n’a pas fait de propositions alternatives viables ».

De son côté, le président iranien Hassan Rohani a réagit, mercredi 4 mars, au discours du Premier ministre israélien, assurant que « ce régime qui est lui-même le plus criminel et (…) terroriste prétend parler de paix et de dangers futurs alors qu’il est lui-même la source du principal danger pour la région », selon l’agence de presse Isna.

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