
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Christiane Taubira, présidente du Comité de soutien à la liste de l’Alliance pour l’Outre-mer
12 juin 2004
Christiane Taubira, présidente du comité de soutien à la liste de l’Alliance, elle-même tête de liste en Île de France, est venue hier à La Réunion expliquer que le moment est historique : ces élections européennes marquent, pour l’Outre-mer, une ’rupture féconde’, parce que, pour la première fois, l’Outre-mer a eu le ’courage de laisser son empreinte dans l’Histoire’ et de s’imposer au monde. Et à Paris...
À la veille du scrutin des européennes en Guadeloupe, Martinique, Guyane, Saint-Pierre et Miquelon, Polynésie, à deux jours du vote à La Réunion, à Mayotte, en Calédonie et à Wallis et Futuna, Christiane Taubira, présidente du Comité de soutien à la liste Alliance pour l’Outre-mer, est venue hier témoigner personnellement de son encouragement à cette liste.
Certes, elle est présidente du Comité de soutien à cette liste, mais elle est aussi candidate tête de liste dans la circonscription de l’Île de France. Elle n’a pourtant pas hésité à faire deux fois 11 heures de voyage et à passer une journée dans notre île. C’est dire son attachement aux valeurs portées par le concept de l’Alliance.
"C’est extrêmement important d’être présente, physiquement, dans cette campagne", a-t-elle expliqué hier à la presse, soulignant que cela a été "un honneur" pour elle d’être choisie pour présidente du comité de soutien à la liste conduite par Paul Vergès. "Il a nourri ma compréhension du monde", souligne-t-elle.
Pour elle, Paul Vergès fait partie de ces hommes qui ont eu rendez-vous avec des grands moments de l’Histoire, et qui ont su réussir ces rendez-vous : la guerre, la résistance, la décolonisation, la départementalisation... Des hommes qui ont fait "des choix difficiles, aux conséquences tout aussi difficiles, et non seulement pour eux, mais pour leur peuple".
"J’ai découvert Paul Vergès comme officier de la résistance française". Cela a été une sorte de “révélation” pour cette Guyanaise, qui, comme tant d’ultra-marins et d’anciens colonisés, souffraient de "l’insignifiance du néant" dans lequel les avaient plongés les colonisateurs, avant “d’acquérir la nationalité française”. Insignifiance infligée également pour l’Histoire et pour l’identité de ces peuples, victimes d’une "non participation au monde".
Paul Vergès est de ceux, poursuit Christiane Taubira, qui ont eu "le courage de l’action". Ce qu’il a fait lui a permis de "reprendre pied au monde. Paul Vergès appartient à mon Panthéon". Il lui a "tenu la main dans ce chemin" qu’elle "continue à creuser".
Dans une "Guyane hurlant sa souffrance", elle dit n’avoir pas eu "de grand rendez-vous avec l’Histoire". Ce qui ne l’a pas empêchée de se questionner "sur sa place et sur sa propre intervention".
Il y a eu pourtant des "moments forts", comme lorsqu’elle a fait voter la loi reconnaissant l’esclavage comme crime contre l’humanité. Ou en 2002, lorsqu’elle s’est présentée à la présidence de la République. Une candidature symbole d’un "cri de dignité de l’outre-mer" et de tous les autres dominés de ce monde, portant sur ses épaules "les attentes collectives" de tous ces peuples.
Aujourd’hui, c’est un "grand rendez-vous historique. C’est une césure par rapport à la France, à l’Europe. C’est une rupture féconde. Nous sommes chez nous, nous sommes entre nous, nous sommes face au monde. Il y a longtemps que nous n’avons pas voulu, ensemble, quelque chose". Ensemble, comme en 1946 (départementalisation).
Cette rupture "nous place en face de responsabilités qu’il nous faudra assumer". Un “nous” englobant Réunionnais, Guyanais, Guadeloupéens, Martiniquais, Polynésiens, Calédoniens, Mahorais, et les populations de Wallis et Futuna et Saint-Pierre et Miquelon...
"Nous avons notre propre voix. Nous n’avons pas besoin de patron de l’Outre-mer". Et ceux qui croyaient pouvoir assumer les choix pour notre avenir doivent aujourd’hui comprendre que l’outre-mer a des "personnalité ayant de l’expérience, des compétences incontestables". L’outre-mer a le "courage de laisser son empreinte dans l’histoire", de s’imposer au monde. Avec tout ce que cela entraîne : la possibilité de "nous interroger sur notre sort, sur le sort des nôtres et des autres, sur nos destins, sur nos capacités".
L’Outre-mer, "rencontre entre tous les peuples, toutes les cultures" a en elle "l’instinct de l’altérité, de l’acceptation des différences... Tout cela est en nous". Comme est en chaque ultra-marin cette "habitude de l’adversité, c’est notre histoire".
Et de conclure : "Avec Paul Vergès, on fait de la politique avec une très très grande majuscule. On fait de la géostratégie. Et aussi de la polémique"...
D. B.
Paul Vergès : "L’Outre-mer construit sa destinée"
Ouvrant la conférence de presse, Paul Vergès a jeté un regard sur l’avenir, avec l’éclairage du passé. À nouveau, comme ce fut le cas en 1946 au sortir de la guerre avec la départementalisation - même si l’on peut en faire un bilan contrasté -, l’outre-mer est face à une situation en bouleversement. Il y a l’Europe, qui continue à se construire, il y a les regroupements régionaux dans le monde entier et dans notre zone (comme la SADC et le COMESA).
Et il y a une échéance - les 12 et 13 juin - dans cette circonscription, la seule dans laquelle "le soleil ne se couche jamais", circonscription des "derniers reste de l’Empire", créée dans ce qui était au départ "une tragédie" et qui se termine aujourd’hui "en farce". Et en une occasion unique pour que cet Outre-mer "défende sa dignité, arrête de se faire traiter comme ça par Paris".
Un Outre-mer qui a décidé de "s’unir dans l’Alliance, union des diversités et dans le respect des uns et des autres, partageant un but commun". Ce but ne sera pas atteint le 13 juin au soir, mais c’est quelque chose qui "durera encore longtemps comme référence". Histoire de porter la contradiction à ces "aborigènes métropolitains" qui, devant "les exotiques" se demandent "comment ces derniers vont s’exprimer".
Et, ironise Paul Vergès, en face de Christiane Taubira, "meilleur orateur de l’assemblée nationale", certains députés ont dû éprouver "un sentiment d’admiration et de frustration"...
Que peuvent ressentir aujourd’hui, d’autres "aborigènes métropolitains", devant ce qui se passe autour du concept de l’Alliance et de sa liste ? Quand, par exemple, Aimé Césaire sort de sa réserve - ce qu’il n’avait pas fait depuis une dizaine d’années - et devient président d’honneur du comité de soutien à la liste ? Ou que Maryse Condé ou Ernest Moutoussamy, Oscar Temaru (Polynésie) apportent leur soutien à ce mouvement historique qui voit "l’outre-mer construire sa destinée, sans les interventions paternalistes et la tentation hégémonique de Paris".
Une destinée qui aura à affronter des défis importants : le règlement sucrier, la survie de la banane, le maintien des aides européennes à leur niveau actuel suite à l’élargissement, l’éventualité de la “sortie” de la Martinique des régions d’objectif 1 (les plus aidées car les plus en retard de développement)...
D. B.
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