Graves conséquences pour les femmes

Services de garde d’enfants abordables et de qualité inaccessibles dans de nombreux pays riches

18 juin 2021

Selon un nouveau rapport de l’UNICEF, le Luxembourg, l’Islande, la Suède, la Norvège et l’Allemagne sont les mieux classés parmi les 41 pays de l’OCDE et de l’UE en matière de services de garde d’enfants, alors que la France se retrouve en 19e position. Ceci rappelle tout le potentiel que représente le secteur de l’aide à la personne, notamment la petite enfance, s’il est une priorité des politiques publiques.

Où en sont les pays riches en matière de garde d’enfants ? - publié par le Bureau de la recherche d’UNICEF - Innocenti, classe les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l’Union européenne (UE) en fonction de leurs politiques nationales en matière de garde d’enfants et de congé parental. Ces politiques portent notamment sur l’accessibilité, le coût financier et la qualité des services de garde pour les enfants entre la naissance et l’âge scolaire.
Des services de garde d’enfants abordables et de qualité sont inaccessibles dans bon nombre des pays les plus riches du monde, affirme UNICEF dans un nouveau rapport publié aujourd’hui. Le Luxembourg, l’Islande, la Suède, la Norvège et l’Allemagne sont les mieux classés parmi les pays à revenu élevé en matière de services de garde d’enfants. La Slovaquie, les États-Unis, Chypre, la Suisse et l’Australie sont les moins bien classés.
Les pays les mieux classés dans le classement du rapport combinent accessibilité financière et qualité des services de garde d’enfants organisés. Dans le même temps, ils proposent des congés longs et bien rémunérés aux mères et aux pères, donnant ainsi aux parents le choix de la manière de s’occuper de leurs enfants.

Jusqu’à la moitié des revenus pour payer la crèche

En effet, si un congé bien conçu aide les parents pendant les premiers moments de la vie d’un enfant, une fois que ce soutien prend fin et que les parents sont prêts à reprendre le travail, la garde d’enfants peut aider les parents à trouver un équilibre entre la prise en charge de leurs enfants, le travail rémunéré et la prise en charge de leur propre bien-être. Pourtant, la fin des congés payés coïncide rarement avec le début des droits à des services de garde d’enfants abordables, laissant les familles se battre pour combler ce vide.

Le manque de services de garde d’enfants abordables est également un obstacle majeur pour les parents, ce qui aggrave les inégalités socio-économiques au sein des pays. Dans les ménages à hauts revenus, près de la moitié des enfants de moins de 3 ans fréquentent les services d’éducation et d’accueil de la petite enfance, contre moins d’un sur trois dans les ménages à faibles revenus. En Irlande, en Nouvelle-Zélande et en Suisse, un couple disposant d’un revenu moyen doit dépenser entre un tiers et la moitié de son salaire pour payer la garde de deux enfants. Alors que la plupart des pays riches subventionnent largement la garde d’enfants pour les familles vulnérables, les parents isolés à faible revenu en Slovaquie, à Chypre et aux États-Unis doivent tout de même débourser jusqu’à la moitié de leur salaire.

La France est classée 7e concernant l’accès aux services d’accueil du jeune enfant. Cependant les inégalités liées à cet accès sont particulièrement marquées dans le pays : en 2017, 76,5 % des ménages à haut revenu avaient recours à ces services, contre seulement 31,6 % des ménages modestes. Dans le cadre de la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté adoptée en 2018, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures visant à renforcer l’accessibilité des services d’accueil du jeune enfant pour les familles en situations de précarité. UNICEF France encourage la poursuite de ces efforts mais rappelle que le renforcement de l’accès aux modes d’accueil ne doit pas se faire au détriment de leur qualité, toute aussi importante pour le bien-être et le développement de l’enfant.

UNICEF pour un congé parental d’au moins 6 mois

Le rapport note que les fermetures de structures d’accueil liées à la COVID-19 ont plongé les familles de jeunes enfants dans des circonstances encore plus difficiles. De nombreux parents ont eu du mal à concilier la garde des enfants et les responsabilités liées à leur emploi, tandis que d’autres ont entièrement perdu leur emploi.

UNICEF plaide en faveur d’un congé parental payé d’au moins six mois et d’un accès universel à des services de garde d’enfants de qualité et abordables, de la naissance à l’entrée en première année d’école. UNICEF travaille avec les gouvernements, la société civile, les universitaires et le secteur privé - qui joue un rôle important pour influencer les politiques - pour plaider en faveur d’un plus grand investissement dans les familles.

« Pour donner aux enfants le meilleur départ dans la vie, nous devons aider les parents à construire l’environnement nourricier et aimant qui est si essentiel à l’apprentissage, au bien-être émotionnel et au développement social des enfants », a déclaré Henrietta Fore, directrice générale d’UNICEF. « L’investissement des gouvernements dans des politiques favorables à la famille, notamment en matière de garde d’enfants, permet aux parents de disposer du temps, des ressources et des services nécessaires pour soutenir leurs enfants à chaque étape de leur développement. »

A la Une de l’actu

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La pès kabo

5 juillet, par Christian Fontaine

Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)


+ Lus