Après la Grèce, un nouveau chef de gouvernement tombe

Silvio Berlusconi démissionne

10 novembre 2011, par Céline Tabou

Le gouvernement de Silvio Berlusconi a été mis en minorité le 8 novembre à la Chambre des députés lors du vote sur le bilan 2010 de l’État italien. Face à ce vote de défiance, « Il Cavaliere » a annoncé : « Nous approuvons les mesures économiques [promises à l’Union européenne] et nous démissionnons ».

L’annonce de la démission de Silvio Berlusconi a ravi « les marchés » qui ne lui faisaient plus confiance pour appliquer les réformes. La tension reste palpable sur les places financières européennes, mais en Asie et aux États-Unis, la clôture s’est faite à la hausse.

Démissionner simplement

Dans une interview accordée à "La Stampa" publiée hier, Silvio Berlusconi a annoncé : « Je ne me représenterai pas, et même, je me sens libéré ». Toutefois, ce dernier souhaite remettre le flambeau à son dauphin, Angelino Alfano, à qui il a déjà confié les rênes de son parti comme secrétaire général du Peuple de la Liberté (PDL, centre-droit). Oubliées ses frasques et dérives budgétaires, « Il Cavaliere » a clairement annoncé la nécessité de rassurer les marchés et mettre en place des mesures sociales afin de relancer la croissance et l’emploi. « Avant, nous devons donner des réponses immédiates aux marchés. Nous ne pouvons plus attendre pour approuver les mesures décidées, je me suis engagé auprès de l’Europe, et avant de partir, je veux tenir ma promesse », a-t-il expliqué.

Ajoutant qu’il démissionnera d’ici la fin du mois, l’actuel chef de l’État a insisté sur l’importance d’aller vite, « plus vite nous agissons, plus vite nous sortons de ce manège infernal, de cette situation incroyable, avec les marchés qui poussent ». En accord avec le chef de l’État, Giorgio Napolitano, il remettra son mandat dès que le Parlement aura adopté des mesures budgétaires et économiques promises à l’Union européenne, probablement d’ici la fin novembre, a indiqué l’“Agence France Presse”.

1.900 milliards de dettes

Le départ de Silvio Berlusconi n’aura pas d’effets sur l’économie du pays, mais a pour l’instant soulagé les marchés. Olivier Roth, trader chez Close Brothers Seydler AG, a expliqué sur BFMTV que « Silvio Berlusconi a montré ses dernières semaines qu’il n’y a pas de stabilité avec lui. Par exemple sur les mesures de sauvetage qui sont demandées par les marchés financiers ». Cette instabilité a conduit à la méfiance des investisseurs qui ont boudé le pays et mis la barre très haut sur les taux d’intérêt, soit plus de 6% de taux d’intérêt pour ses emprunts sur « les marchés ».

Avant la crise politique, la croissance de l’Italie était de 0,1% en 2011, c’est le plus bas taux des 27 pays membres de l’Union européenne. La démission de Berlusconi ne met pas le pays à l’abri, car les économistes annoncent la récession et craignent que la troisième économie de l’Union européenne s’effondre, entraînant avec elle ses voisins. Car l’Europe n’a pas les moyens de renflouer un pays de cette dimension, faisant courir le risque d’un éclatement du bloc et pourrait replonger l’économie mondiale dans la récession.

Céline Tabou


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