
Un effort supplémentaire de 5 milliards d’euros nécessaire cette année
27 juinLa dette française atteint 114% du PIB au premier trimestre, soit près de 48.800 euros par Français. De fait, des crédits initialement prévus « ne (…)
Conférence de Rome 3-5 juin 2008
3 juin 2008
Des 3 au 5 juin va se tenir à Rome, au siège de la FAO - organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture - un « conférence de haut niveau sur la sécurité alimentaire », confrontant les logiques de marché aux conséquences du changement climatique. Jusqu’à quel point les “décideurs” de ce monde vont-ils être capables de se mettre d’accord sur l’essentiel ?
Que peut-il sortir de la rencontre de Rome organisée par la FAO ? Le meilleur comme le pire - le pire étant, dans la situation présente, qu’il n’en sorte rien du tout, parce que les participants se seraient montrés incapables de surmonter des logiques profondément antagoniques. Près de 850 millions de personnes dans le monde souffrent de la faim et, parmi elles, près de 820 millions vivent dans des pays en développement, qui seront aussi les plus affectés par les effets du changement climatique.
Déjà, avant même le début de la rencontre - à laquelle sont conviés de nombreux chefs d’État et de gouvernement, de ministres de l’Agriculture, des Forêts, des Pêches, de l’Élevage, de l’Eau, de l’Énergie et de l’Environnement - c’est - pour certains médias - la présence de tel ou tel dirigeant étranger, plutôt que les problématiques mises en débat, qui commence à focaliser les attentions. Quand un événement mondial de cette importance commence par de telles diversions, il y a de grands risques que les débats les plus importants et les décisions qui pourraient en sortir aient aussi du mal à se faire entendre.
A la suite de la 34ème session de la Conférence de la FAO qui s’est tenue en novembre 2007, une série de réunions d’experts ont été programmées de février à avril 2008, complétées par des consultations d’acteurs divers dans les domaines du changement climatique et de la bioénergie - qui sont les deux thèmes majeurs de la rencontre de Rome. Plus dans le détail, 8 groupes d’experts ont produit des documents et recommandations sur les thèmes :
- biodiversité pour l’alimentation et l’agriculture ;
- politiques, marchés et commerce des bioénergies et sécurité alimentaire ;
- perspectives mondiales sur l’énergie et la sécurité alimentaire ;
- changement climatique, eau et sécurité alimentaire ;
- ravageurs et maladies transfrontières liés au climat ;
- changement climatique et gestion des risques de catastrophes ;
- adaptation et atténuation du changement climatique ;
- changement climatique, pêches et aquaculture.
La rencontre des 3, 4 et 5 juin est organisée avec le concours du Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole Internationale (GCRAI), du Fonds International de Développement Agricole (FIDA) et du Programme Alimentaire Mondial (PAM), avec le parrainage des gouvernements d’Espagne, d’Italie, de Norvège et de Suède.
Les objectifs fixés par la FAO sont de rendre plus apparents et plus intelligibles les liens entre sécurité alimentaire, changement climatique et bioénergie.
Concrètement, la rencontre devrait déboucher sur deux types d’accord : un sur les mesures à prendre pour des politiques et programmes de sécurité alimentaire tenant compte du changement climatique ; un autre sur les mesures à prendre pour des politiques et programmes durables de bioénergie, tenant compte de la sécurité alimentaire et du développement rural.
Mais il y a de grands risques que cette façon de poser les problèmes ménage, voire exonère les logiques capitalistiques à l’œuvre sur les deux plans : dans la fragilisation de l’agriculture au niveau mondial comme dans “l’échappatoire” que constitue la production extensive de bioénergie. Pourquoi, en effet, continuer à privilégier les bioénergies plutôt que les énergies renouvelables naturelles dans les réponses à apporter aux changements climatiques ? C’est uniquement parce que les premières permettent de monstrueux profits spéculatifs, tandis que les secondes - qui investissent dans le long terme - n’intéressent toujours pas, au niveau où elles devraient le faire, les grands ensembles industriels de la planète.
Un autre risque majeur, dans ce type de rencontre, est celui que font courir les lobbies agroalimentaires les plus puissants - du type Monsanto, Dow Chemicals ou Mosaic - qui détiennent les brevets sur des semences, des pesticides et des engrais, et ne manquent jamais une occasion d’entraîner dans leur logique des masses de petits producteurs agricoles aux abois. Ils disposent, à l’échelle de la planète, des moyens de détourner l’appel du Directeur général de la FAO, Jacques Diouf, à « dynamiser l’agriculture ».
Alors qu’une réponse adaptée serait de consolider la production agricole mondiale par une aide beaucoup plus conséquente, évaluée à 30 milliards de dollars (près de 20 milliards d’euros), les pays les plus riches ne concèdent actuellement que 1 milliard d’aide aux pays en développement. Dans le même temps, l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économique, regroupant 30 pays parmi les plus développés) verse chaque année à ses agriculteurs 350 milliards de dollars.
De nombreux écueils, on le voit, guettent le Sommet de Rome, en dépit de la tournure très solennelle de “Sommet mondial de la sécurité alimentaire” qu’ont cherché à lui conférer les organisateurs. Outre la présence confirmée de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement, ils ont reçu l’assurance de la venue du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon. Mais la question principale reste celle de la portée mondiale réelle des mesures qui sortiront de cette rencontre.
P. David
Les thèmes en débat
• L’agriculture, les forêts et les pêches sont au cœur du débat sur le changement climatique et la bioénergie. Elles contribuent pour 30% de toutes les émissions de gaz à effet de serre et donc, partiellement, au changement climatique, mais en sont également d’importants agents d’atténuation et d’adaptation. L’utilisation de biocarburants en tant que moyen de réduire les émissions de carbone et d’acquérir une plus grande autonomie vis-à-vis des combustibles fossiles a des incidences cruciales sur la sécurité alimentaire, ainsi que sur les utilisations actuelles et futures des terres. Le changement climatique associé à la demande croissante de biocarburants fabriqués à partir de cultures vivrières réduit la disponibilité de terres, d’eau et de biodiversité pour la production alimentaire et se répercute sur les prix des denrées. Il faut examiner les synergies et compromis à opérer pour garantir aussi bien la sécurité alimentaire que la protection de l’environnement.
• De nombreux petits agriculteurs travaillent sur des terres marginales des tropiques, zone la plus vulnérable aux phénomènes du changement climatique tels que l’intensification de la sécheresse. Pour ces populations, une chute des revenus tirés de leurs petites parcelles est dramatique, car elles ne disposent pas de la marge nécessaire pour s’adapter à l’évolution des conditions. Le changement climatique mettra en péril la conformité des terres aux différents types de cultures, d’animaux, de poissons et de pâturages. Il aura également un impact sur la santé et la productivité des forêts, l’incidence des ravageurs et des maladies, la biodiversité et les écosystèmes. Certaines exploitations disparaîtront du fait de l’aridité grandissante, de l’épuisement de la nappe phréatique, de la salinisation et du relèvement du niveau des océans.
• La bioénergie est à la fois source d’opportunités et de risques.
Elle peut contribuer aux revenus ruraux, alimenter les ménages ruraux en électricité et constituer une source de chaleur, et atténuer le changement climatique - en remplaçant les combustibles fossiles et les émissions de CO2 dans l’atmosphère. Cependant, si la production des biocarburants se fait dans une optique non durable, elle contribue négativement à l’atténuation du changement climatique. La demande croissante de biocarburants liquides fait grimper les prix des denrées de base et des aliments.
Dans de nombreuses parties du globe, les cultures vivrières sont désormais en compétition avec les cultures énergétiques pour la terre, l’eau et d’autres ressources. Les responsables politiques ont la charge difficile de calculer comment réagir le mieux possible aux nouvelles opportunités, tout en s’assurant que les populations puissent continuer à cultiver ou à acheter leur nourriture en quantités suffisantes.
En 2007, des phénomènes météorologiques extrêmes, en particulier des inondations, ont frappé 197 millions de personnes, pour la plupart dans les pays en développement. Ces phénomènes et les catastrophes qui en dérivent sont de plus en plus fréquents sous l’effet du changement climatique et ont un grave impact sur les disponibilités alimentaires. La gestion des risques de catastrophes peut aider à réduire cet impact, notamment par des mesures d’évaluation et de prévention des risques, des systèmes d’alerte rapide et des initiatives améliorées de planification préalable.
(Source : FAO)
La dette française atteint 114% du PIB au premier trimestre, soit près de 48.800 euros par Français. De fait, des crédits initialement prévus « ne (…)
Mézami, mon bann dalon, mi panss zot i rapèl la mortalité, laba dann Moris, lo gran kiltirèl épi politik Dev Virashwamy ; li lé mor na pwin lontan (…)
Des associations de défense de l’environnement et des citoyens sinistrés ont annoncé avoir déposé un recours pour obliger le gouvernement à (…)
En 2021, 595kg de déchets par personne sont collectés à La Réunion, soit davantage que dans l’Hexagone (548 kg/pers.). La Réunion se situe au 29e (…)
Dan noute kiltir popilèr néna bonpé kozman pou dir sa la éspass dann tan lontan… Mi koné pa pou koué, mé mwin néna dan l’idé k’ni viv in pé an (…)
Le Parti socialiste reproche au Premier ministre, François Bayrou d’avoir refusé de déposer un projet de loi sur les retraites permettant au (…)
Les élus de Guadeloupe ont adopté des résolutions « sur la fusion des deux collectivités, sur les compétences et l’autonomie fiscale », le 17 juin (…)
Le Président des Etats-Unis, Donald Trump a ordonné le bombardement de trois sites nucléaires en Iran, dans la nuit du 21 juin 2025. Dans une (…)
Des manifestants, réunis le 23 juin devant les institutions européennes, ont demandé la suspension de l’accord d’association liant l’UE à Israël. (…)
Normalien et énarque, chercheur en philosophie politique, Bruno Guigue est professeur invité à l’Université normale de la Chine du Sud (Canton) et (…)
L’État poursuit son engagement en faveur de la transition énergétique et de la décarbonation de l’électricité à La Réunion. À l’issue d’un appel à (…)
Le 16 juin 2025, le Tribunal administratif de Paris a suspendu en référé l’arrêté du 26 février 2025 ordonnant le blocage de 17 sites (…)