Société

Théo Klein : le devoir de critiquer l’absence de politique d’Ariel Sharon

Pour sauvegarder l’État d’Israël

19 novembre 2003

Théo Klein est avocat aux barreaux de Paris et d’Israël. Ancien résistant durant la Seconde Guerre mondiale, il a été président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), de 1983 à 1989, et président fondateur du Congrès juif européen. Dans les colonnes de ’l’Humanité’, il donne son point de vue sur l’incendie du lycée de Gagny et sur les réactions qui ont suivi. En ce qui concerne l’incendie criminel du lycée juif de Gagny, Théo Klein déclare notamment : « je n’exclus pas du vandalisme commis par des jeunes qui ne savent pas vraiment contre quoi ils agissent, sinon qu’il s’agit de détruire et de réagir contre une société qui vous a oubliés ».

Que pensez-vous des intellectuels français juifs qui dénoncent le retour de l’antisémitisme ?
Pour moi, parler d’antisémitisme, c’est, dans une certaine mesure, détourner le problème. Or, ce n’est pas nous le problème. Le problème se situe entre Palestiniens et Israéliens. Et il appartient à chacun d’entre nous de réagir sur ce conflit. Comme il appartient à la société française de corriger les erreurs commises en matière d’intégration.
Pour le reste, je voudrais dire que j’ai le malheureux privilège d’avoir vécu ce que j’appelle vraiment un antisémitisme des années trente à quarante, l’Occupation, le régime de Vichy... Ces intellectuels ont eu la chance de ne pas connaître cela et je pense qu’ils n’ont pas à le connaître à l’heure actuelle. Mais je comprends que, peut-être, ils aient du mal à bien faire la différence. Ils ont le sentiment pour la première fois de leur vie d’être attaqués en tant que juif. Et certains d’entre eux ne savent pas très bien ce que c’est que d’être juif. Ils n’ont pas un fond culturel qui alimente leur identité. Je regrette leur réaction, ce n’est pas la mienne, mais c’est la liberté de chacun de s’exprimer.

En parlant de liberté d’expression, vous condamnez la politique de Sharon en Israël...
Je pense que non seulement on a le droit de critiquer la politique du gouvernement Sharon (ou l’absence de politique qui se résume aux représailles) mais on en a aussi le devoir. Le devoir si on veut apporter une aide réelle au développement de l’État d’Israël et à sa sauvegarde.

Les Philippines envisagent un retrait d’Irak si la situation empire
La présidente Gloria Arroyo a déclaré hier que les Philippines envisageaient de retirer rapidement leur contingent d’Irak si sa sécurité était menacée. « Nous allons surveiller de près l’évolution directement sur le terrain et nous nous assurerons que nos compatriotes resteront hors d’atteinte et seront évacués immédiatement si cela est rendu nécessaire par un changement de la situation », a dit la présidente des Philippines dans un communiqué. Le pays a déjà envoyé 178 soldats, policiers et travailleurs sociaux en Irak où ils servent avec les forces polonaises dans le Sud. Le gouvernement a promis de porter les effectifs à 500 d’ici le début de l’an prochain. Un porte-parole de l’armée avait déclaré la semaine dernière, après l’attentat meurtrier contre les Italiens de Nassiriyah, que les Philippines maintiendraient leur présence en Irak et y enverraient les renforts promis. La présidente Gloria Arroyo a été un des plus fervents partisans du déclenchement de la guerre contre l’Irak.

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