Santé

Tous unis contre le SIDA dans notre région !

La Commission de l’océan Indien (COI) et le Système des Nations Unies partenaires

19 novembre 2003

Du 12 au 14 novembre derniers, le Secrétariat général de la COI (Commission de l’océan Indien) a organisé un colloque sur le VIH/SIDA à l’Hôtel Le Coco Beach de Belle Mare à Maurice. Cette activité s’inscrit dans le cadre du protocole d’accord signé entre les organisations du Système des Nations Unies et la COI en février 2002 pour une lutte efficace contre le VIH/SIDA dans la région. Elle a été organisée grâce aux soutiens technique et financier de l’ONUSIDA, du Ministère de la Santé et QL de la République de Maurice, et des associations de lutte contre le VIH/SIDA : RIVE de La Réunion et PILS de Maurice.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par Paul Bérenger, Premier ministre de la République de Maurice. Les autres personnalités, invitées à prendre la parole étaient Wilfrid Bertile, secrétaire général de la COI, Nicolas Ritter, personne vivant avec le VIH/SIDA, porte-parole de PILS et président du réseau est-africain des PVVIH, Rose Gakuba, coordonnatrice résidente du Système des Nations Unies, et Ashok Jugnauth, ministre de la Santé de la République de Maurice.
Pendant ces trois jours, environ 130 participants de la région COI mais aussi de l’Europe et de l’Afrique ont partagé des informations et des expériences avec la participation d’intervenants des cinq îles (représentées par les Docteurs Catherine Gaud, Agnès Chetty, Randria Mamy, Renaud Ng Man Sun, Saumtally, J. Backory…) ainsi que de trois professeurs français spécialistes dans le domaine du VIH/SIDA (les Professeurs Stéphane Blanche, Stanislas Pol de l’Hôpital Necker (Paris) et Érik Oksenhendler de l’Hôpital Saint-Louis (Paris)).

Coopération régionale contre le VIH/SIDA

Le premier jour a été consacré à des rappels concernant le virus et son mode d’action ainsi qu’à la présentation de l’épidémiologie des cinq îles.
Le deuxième jour a laissé la place à des exposés plus techniques sur la transmission mère-enfant, les maladies opportunistes, et les traitements anti-rétroviraux. Ces deux jours ont permis de mettre en avant les avancées faites dans ces domaines mais aussi de parfaire les connaissances de l’assistance, aussi bien au niveau de la prévalence dans notre région que sur les différents traitements ou encore sur l’approche psychosociale (sociologique) de la maladie.
Le dernier jour, cinq ateliers de travail ont été organisés afin de permettre aux participants d’échanger leurs expériences sur les faiblesses et opportunités des différentes îles, et de proposer des solutions à travers la réflexion d’une possible coopération régionale au service de la lutte contre le VIH/SIDA :
• l’Atelier clinicien (et paramédical) animé par le Dr Catherine Gaud (RIVE)
• l’Atelier biologiste animé par le Dr Marie Christine Jaffar Bandjee
• l’Atelier pharmacien animé par Jean-François Marchand (RIVE)
• l’Atelier Association PVVIH/ Société Civile animé par Salvator Niyonsima (GIPA ONUSIDA)
• l’Atelier populations mobiles et vulnérabilité au VIH/SIDA animé par Fenosoa Ratsimanetrimanana (secrétaire exécutif du CNLS malgache) et Farah Razafiarisoa (Bureau international du travail).

Recommandations

Les points forts ci-après de ces recommandations ont été adoptés :
1. Renforcer les capacités techniques pour le suivi clinique et paraclinique des personnes vivant avec le VIH/SIDA aux Comores, Madagascar, Maurice et Seychelles (équipements, formation et échanges).
2. Renforcer la coordination des actions du réseau des ONG/PVVIH, intensifier l’engagement des PVVIH de la région dans la lutte contre le stigma et la discrimination, et organiser un atelier de travail pour définir le partenariat entre les réseaux des PVVIH/ONG et Média de la COI.
3. Effectuer une analyse de la situation sur les populations migrantes de la région, et de leurs vulnérabilités face au VIH/SIDA, et dans un deuxième temps, proposer un projet de prévention à leurs égards.
4. Renforcer les connaissances des pharmaciens de la région, définir les termes pour un achat groupé des anti-rétroviraux entre Maurice et Seychelles dans un premier temps, et ensuite organiser un atelier des pharmaciens gestionnaires des 5 états de la COI en vue de partager leurs expériences et de discuter sur l’éventualité de l’achat groupé élargi aux autres états.
L’atelier a pris fin avec une courte allocution de Fenosoa Ratsimanetrimanana qui a informé de l’organisation du prochain colloque VIH/SIDA de l’océan Indien à Madagascar en 2004.
(source : C.O.I.)

1% de la population malgache atteinte aujourd’hui, 40% demain si rien n’est fait
Madagascar risque une grande catastrophe sanitaire et humaine à cause du VIH/SIDA
L’association RIVE (Réunion Immunodéprimés Vivre et Ecouter) existe depuis 1994. Elle a été créée par le regretté Adrien et le docteur Catherine Gaud, chef de service d’immunologie au CHD de Bellepierre. Ce qui était à l’époque un accompagnement à la mort est devenu avec les nouvelles thérapies « un accompagnement à la vie », nous confiait la présidente de RIVE hier soir lors du tirage d’une tombola organisée pour récolter des fonds et sauver des hommes et des femmes de l’océan Indien.
L’association soutient les personnes vivant avec le VIH/SIDA, dans la vie de tous les jours, à tous les niveaux. Pour cela, elle dispose notamment de lieux de rencontre comme la Maison de la Vie à Bellepierre. Elle mène un travail inter-associatif à La Réunion (avec ARPS et Sid’aventure) et dans l’océan Indien avec toutes les associations qui lui ont succédé : PILS et Vivre+ (Maurice), FIFAJI (Madagascar), FAHA (Seychelles).

Une catastrophe qui peut être évitée

RIVE avait organisé un premier colloque sur le VIH dans l’Océan Indien en 2002 à La Réunion. Cette année, un nouveau colloque s’est tenu à Maurice la semaine dernière sous l’égide de la COI et des Nations Unies. (voir plus haut) Les prochaines rencontres devraient suivre le tour de l’océan pour mieux connaître l’épidémiologie dans la zone, pour mieux lutter. Catherine Gaud, qui a participé à ce colloque, pousse un cri d’alarme : « Madagascar risque un catastrophe sanitaire si rien n’est fait. En effet, plus de 1% de la population est atteinte par le virus du SIDA. C’est le taux de prévalence du Botswana il y a six ans, et aujourd’hui ce pays atteint un taux de 40% . Si on ne se mobilise pas maintenant, c’est ce qui va arriver à Madagascar. Le processus est réversible si on agit. Les traitements permettent par exemple que les mères ne contaminent pas leur enfant ». Dans le reste de la zone, la situation est moins alarmante pour l’instant, quoique « aux Comores on ne sait pas quels sont les chiffres », précise-t-elle. Et « à Maurice ce n’est pas majeur mais le problème de la drogue par voie intraveineuse est inquiétant, d’autant plus que pour se procurer la drogue certains se prostituent ».
Enfin, « aux Seychelles le phénomène n’est pas important mais le VIH est la première cause de mortalité infantile ». « À La Réunion 560 patients sont suivis, ce qui représente quand même une augmentation de 90% en sept ans ». Le docteur se veut optimiste et déterminée car « le VIH n’est pas une maladie contagieuse, mais transmissible, il peut donc s’éviter. Avec 400 euros par an on sauve quelqu’un à Madagascar ». L’action solidaire de tous est la seule solution pour combattre l’épidémie. À cette fin, RIVE est en train de constituer un fonds thérapeutiques à la disposition des îles de l’océan Indien ainsi qu’un réseau de transports des prélèvement sanguins pour faire les examens biologiques à La Réunion.

Pour aider à sauver nos frères et sœurs des îles avoisinantes et soutenir les malades du SIDA de La Réunion, RIVE et Sid’aventure organisent une collecte parrainée par Jackson Richardson, et aussi un dîner de gala samedi 22 novembre prochain à Stella Matutina : une soirée "parisienne" avec un buffet riche et varié dans une ambiance concoctée par plusieurs musiciens.


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