Droits humains

Trois jeunes Tanzaniens recueillis par l’hospitalité des Comoriens

Des migrants jetés par-dessus bord survivent

29 octobre 2003

Après un voyage très mouvementé, trois jeunes Tanzaniens respectivement âgés de 22, 20 et 15 ans ont échoué sur les côtes Sud de la Grande Comore où ils sont arrivés le 21 octobre pour être immédiatement admis au service de réanimation du Centre médical de la ville de Foumbouni. « Nous étions quatre à quitter la Tanzanie, mais notre compagnon est mort en mer », a dit l’un d’eux. Les trois malheureux ont été jetés par-dessus bord par le commandant d’un bateau qu’ils ont pris clandestinement à Richard Bays, en Afrique du Sud, il y a plus d’une semaine et qui avait mis cap pour la Chine. « Notre destination n’était pas précisément la Chine, mais n’importe où, où nous pourrions gagner notre vie et échapper à la misère qui sévit en Tanzanie », a dit un des migrants, Shaban Mustafa, précisant qu’ils sont entrés en Afrique du Sud par voie terrestre, via le Malawi et le Mozambique.
En les jetant à la mer, le commandant du navire leur aurait accordé un sursis. Il a mis à leur disposition une sorte de radeau, fait de quatre bidons de pétrole vides, reliés entre eux et avec un peu de nourriture. « Si on pouvait nous accorder l’asile ici, nous n’y verrons pas d’inconvénient », a dit Shaban Mustafa qui a ajouté : « même si les conditions de vie ne sont pas meilleures aux Comores, il y a déjà l’hospitalité et le cœur des hommes ». On rappelle qu’un jeune Libérien qui fuyait la guerre civile dans son pays était également arrivé aux Comores dans les mêmes conditions, il y a quelques années. Il s’y trouve toujours et s’occupe à vendre des télécartes près des bureaux de la poste centrale de Moroni. Son bénéfice net de 3.000 francs comoriens (6 euros) par carte vendue lui permet de survivre en toute indépendance. Il n’a pas besoin de payer un loyer puisque la brigade de gendarmerie, toute proche, lui assure encore le gîte sans aucune condition.


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