Référendum

Trois nouveaux sondages confirment l’avance du “non”

25 mai 2005

À six jours du référendum constitutionnel européen du 29 mai, trois nouveaux sondages ont confirmé ce lundi la prédominance du “non”, avec 53% des intentions de vote pour deux d’entre eux et 54% pour le troisième. Depuis la mi-mai, il s’agit du 10ème sondage consécutif à donner la victoire aux partisans du refus du traité de Constitution européenne.

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Selon un sondage CSA France 3/France Info/“Le Parisien”/“Aujourd’hui”, paru ce mardi, le “non” recueille 53% des intentions de vote, contre 47% au “oui”, soit une augmentation de deux points par rapport à la précédente enquête il y a une semaine.
Selon une enquête IPSOS/“Le Figaro”/Europe 1, le “non” gagne également deux points avec 53% des intentions de vote, le “oui” obtenant 47% (-2).
Enfin, selon un sondage IFOP/“Paris Match” réalisé du 21 au 23 mai, le “non” gagne toujours deux points par rapport à la précédente enquête réalisée les 19 et 20 mai mais à 54%.
Ces 3 sondages, après ceux du week-end, confirment qu’après un tassement dans la première quinzaine de mai, qui avait vu le “oui” repasser légèrement en tête, le “non” a repris une progression constante.
Ils confirment également l’ancrage du “non” chez les électeurs de la gauche parlementaire, où il recueille 60% des intentions de vote (+1), selon IPSOS, et 59% pour l’IFOP. Les opposants au Traité sont même de nouveau majoritaires parmi les sympathisants socialistes à 54% (plus quatre points) pour IPSOS et 52% (moins un point) pour l’IFOP.
En revanche, le “oui” reste largement en tête chez les sympathisants de la droite parlementaire où il recueille 73% des voix (+1) contre 27% pour le “non”, notamment chez les électeurs de l’UMP (73%, +1), indique IPSOS.
Toujours selon cet institut, de plus en plus de sondés pronostiquent une victoire du “non”. Ils sont 41% dans ce cas contre 27% dans le sondage précédent, soit 14 points de progression. Une majorité relative (45%) affirme souhaiter la victoire du “non”, contre 38% celle du “oui”.
"L’idée désormais majoritaire d’une défaite du “oui” est maintenant en phase avec le souhait des Français", souligne le directeur d’IPSOS, Pierre Giacometti. La campagne officielle pour le référendum prenant fin vendredi 27 mai à 24 heures, les instituts de sondage ne pourront plus alors publier de sondage jusqu’à la clôture du scrutin, dimanche 29 à 22 heures.


L’Europe est devenue l’"outil d’une libéralisation forcée"

Le député PS des Landes, Henri Emmanuelli, en campagne pour le “non” à la Constitution européenne, estime que l’Europe "est devenue l’outil d’une libéralisation forcée", dans un entretien paru mardi dans le quotidien économique “La Tribune”.
"L’Europe, dont on pensait qu’elle pouvait être le niveau pertinent de la résistance aux dégâts sociaux, est devenue en fait l’outil d’une libéralisation forcée" en cas de victoire du “oui”, déclare M. Emmanuelli.
Voilà des années que ce mouvement est en marche et il va s’accélérer, avec ou sans traité, ajoute le député des Landes.
Selon l’ancien président de l’Assemblée nationale, "incapable de financer l’élargissement, l’Europe encourage les nouveaux pays à pratiquer le dumping social et fiscal, alors qu’il faudrait pouvoir harmoniser la fiscalité et mettre des normes sociales européennes".


Rapports Marimbert, Camdessus et Virville...

Raffarin persiste dans sa politique de casse sociale

Jean-Pierre Raffarin a annoncé lundi soir que le gouvernement allait prendre des "mesures complémentaires" pour relancer la politique de l’emploi après le référendum de dimanche.
"En juin, avec les partenaires sociaux, nous étudierons les mesures complémentaires qui sont nécessaires pour que la France s’inspire des meilleurs systèmes européens pour sa politique de l’emploi", a déclaré le Premier ministre, en meeting à Poitiers (Vienne) pour le "oui" en compagnie du président de l’UMP, Nicolas Sarkozy.
Au risque d’accréditer l’hypothèse d’un "plan C" en cas de victoire du "oui", agitée le week-end dernier par Laurent Fabius, Jean-Pierre Raffarin a mentionné les rapports Marimbert, Camdessus et Virville. Ces rapports que l’on croyait enterrés par le gouvernement proposent des réformes profondes du service public de l’emploi, du Code du travail et du Contrat de travail.


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