Déclaration du représentant de la Palestine au Conseil de sécurité

Tuer des Palestiniens ne fera « jamais, jamais » d’Israël un lieu plus sûr

20 octobre 2023

L’ambassadeur palestinien aux Nations unies, Riyad Mansour, est intervenu lors de la réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient, et notamment sur la question palestinienne, aux Nations unies, à New York, le 18 octobre 2023.

Il a accusé les membres du conseil de jouer le rôle exact que « le Hamas a écrit pour eux dans leur scénario de mort et de terreur ».

Pas de pause humanitaire à cause des américains

L’observateur permanent de l’État de Palestine auprès de l’ONU a fait part le 18 octobre de son incrédulité devant le fait que « certains parlent encore du droit à l’autodéfense d’une puissance qui cherche le transfert forcé et l’anéantissement » des Palestiniens.

L’intervention de Riyad Mansour faisait suite à un vote au cours duquel les États-Unis ont mis leur veto à un projet de résolution appelant à des « pauses humanitaires » dans le conflit et condamnait l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.

Pour justifier sa décision, l’envoyée américaine a invoqué le fait que la résolution ne mentionnait pas « le droit d’Israël à l’autodéfense ».

La réunion a eu lieu lors de la plus grande escalade de la guerre depuis le 7 octobre, après une attaque contre l’hôpital Al-Ahli, à Gaza, le 17 octobre, qui a tué des centaines de patients et de civils qui s’y étaient abrités.

« Si ce conseil avait appelé à un cessez-le-feu il y a deux jours, il aurait sauvé des centaines de vies », a déclaré Riyad Mansour aux membres du conseil, faisant référence à un précédent projet de résolution proposé par la Russie le 16 octobre.

Ce dernier a également appelé à un cessez-le-feu pour des raisons humanitaires, mais il a été rejeté par le conseil. Les membres ayant voté contre la résolution ont invoqué le fait qu’elle ne mentionnait pas le Hamas.

« Arrêtez l’effusion de sang. Je le répète, arrêtez l’effusion de sang », a déclaré Riyad Mansour au conseil, ajoutant que « tuer des Palestiniens ne fera jamais, jamais, d’Israël un lieu plus sûr ».

Ce dernier a exhorté les membres du conseil à « entendre l’appel du secrétaire général des Nations unies, des chefs religieux du monde entier, du pape, des États arabes, des pays musulmans du Sud, des milliards de personnes dans le monde, y compris les millions d’individus qui ont défilé dans les rues. Écoutez-les et arrêtez l’effusion de sang. Mettez-y un terme immédiatement ».

Un deux poids, deux mesures inadmissibles

S’exprimant au nom des États membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), l’émissaire omanais, Mohammed al-Hassan, a déclaré au Conseil de sécurité que son incapacité à rester uni n’avait fait qu’accroître l’effusion de sang.

« Depuis des décennies, ce conseil est incapable de trouver une solution durable et équitable à la question de la Palestine sur la base du droit international, dont des résolutions adoptées par le conseil lui-même. Il en résulte des victimes des deux côtés et une absence totale de sécurité », a-t-il souligné.

Il a ajouté que « la politique du deux poids deux mesures a conduit Israël à défier ce conseil et ses résolutions. D’innombrables fois, Israël a commis des tueries contre les Palestiniens ».

Le massacre de l’hôpital Al-Ahli est une « escalade dangereuse et une violation du droit international ainsi que du droit humanitaire international », a déclaré Mohammed al-Hassan. « Israël met en pièces des civils palestiniens sous les yeux du monde entier. Ne s’agit-il pas d’un acte terroriste et d’une violation flagrante du droit international ? »

« Les actes criminels d’Israël, qui vont de la famine à la punition collective, ont été pratiqués par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale et ils n’ont pas leur place dans le monde d’aujourd’hui ».

Il a appelé le conseil à faire respecter le droit international et a ajouté : « Prouvez-nous que personne n’est au-dessus de la loi, même s’il s’agit d’Israël. »

S’exprimant au nom du groupe arabe à l’ONU, l’envoyé jordanien, Mahmoud Hmoud, a affirmé que les pays arabes condamnaient « avec la plus grande fermeté le massacre par les criminelles Forces de défense israéliennes [FDI] de civils innocents qui recevaient des soins » à l’hôpital Al-Ahli.

« Israël est le seul responsable de ce crime de guerre odieux », a-t-il ajouté. Mahmoud Hmoud, dont le pays assure actuellement la présidence tournante du groupe arabe, a exhorté le Conseil de sécurité à prendre « des mesures immédiates pour instaurer un cessez-le-feu et mettre fin à l’agression israélienne sur Gaza ».

Il a indiqué que l’occupation israélienne était à l’origine de ce conflit et a appelé à la création d’un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, « si nous voulons la paix et la sécurité ».

Le représentant permanent de l’Égypte auprès des Nations unies, Osama Abdelkhalek, a lui décrit l’attaque contre l’hôpital Al-Ahli comme une « tentative de déraciner le peuple palestinien et de le chasser de son territoire ». Pour lui, « cette guerre n’a pas commencé le 8 octobre, mais bien avant. Elle a démarré lorsque l’occupation a commencé. »

« L’occupation ne peut pas continuer. Les crimes d’Israël ne peuvent être ignorés », a averti Osama Abdelkhalek.


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