L’échec américain le plus retentissant après le désastre de Kaboul

Ukraine : Game is over

14 février 2022, par Ary Yée-Chong-Tchi-Kan

La visite du président brésilien Bolsonaro, à Moscou, demain, mardi, met fin à une vaste opération médiatique, inventée par les États-Unis. Les dirigeants américains avaient annoncé l’invasion de l’Ukraine pour le 15 février, puis le 12… En somme, le président brésilien va « co-présider » l’acte de guerre !

C’est probablement l’échec américain le plus retentissant après le désastre de Kaboul, le 15 août 2021. Là-bas, le champion du monde libre et démocratique a laissé plus de 20 millions de femmes et de filles sans avenir. Leurs souffrances sont la conséquence d’un choix politique des États-Unis et de l’OTAN.

Un mois après, le 15 septembre, les Français apprendront qu’ils se sont fait voler un contrat de construction de sous-marins. Ce sont des actes immoraux d’une puissance en déclin, inapte à l’émergence du nouveau monde.

Jugez vous-même. Le Brésil a 212 millions d’habitants, la Russie 144 millions (Chiffres 2020). Une telle rencontre au sommet de leurs chefs d’État prend beaucoup de temps de préparation et mobilise beaucoup de monde, en particulier, les diplomates qui doivent négocier et rédiger des documents qui engagent les 2 pays. Sans compter le personnel logistique. Le contexte pandémique exige encore plus de vigilance. Il faut gérer une visite qui s’étale du 14 au 17 février.

Tout observateur peut raisonnablement penser que les Américains connaissaient cet agenda et qu’ils n’allaient pas applaudir à une telle initiative qui offre à la Russie une ouverture exceptionnelle sur le vaste continent. Au final, il faudra réfléchir à pourquoi tous les efforts déployés pour enrayer ce déplacement ont-ils échoué ? Mêmes interrogations pour empêcher la tenue des JO à Beijing.

Invasion inévitable de l’Ukraine, le génocide des Ouigours, l’attaque imminente de Taïwan, la disparition de la joueuse de Tennis, les sanctions commerciales, etc. Tout a été expérimenté.

Une hypothèse. Le vainqueur de la guerre froide n’admet pas que le monde a changé. Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine sont membres fondateurs des « BRIC ». Avec l’Afrique du Sud, le PIB des BRICS peut égaler à court terme celui du G6 composé des États-Unis, Allemagne, Japon, France, Royaume Uni et Italie. Le Mexique est la porte d’entrée de ce grand ensemble qui pourrait regrouper la moitié de la population mondiale.

L’expérience positive du multilatéralisme est le signe de notre temps. Les échecs successifs des Américains annoncent sur l’écran « game is over ».

Joe Biden et Emmanuel Macron ont conversé avec Vladimir Poutine, samedi. Une tentative désespérée de rester dans la lumière et récolter quelques bribes de succès sur la fin des hostilités ?

Ary Yee-Chong-Tchi-Kan

Le texte de l’accord de Doha diffusé par le Département d’Etat.
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