Oleksandre Tourtchinov président par interim

Ukraine : la tension reste vive

24 février 2014, par Céline Tabou

Viktor Ianoukovitch a été destitué samedi 22 février, est aujourd’hui introuvable, alors que le pays a décidé d’entrer dans une nouvelle ère en mettant en place un chef de l’Etat par intérim.

Manifestants à Kiev. (Photo Amakuha)

Le président du Parlement Oleksandre Tourtchinov, proche de l’opposante Ioulia Timochenko, a été élu chef d’Etat par intérim par les députés. D’après la Constitution, ce dernier a la responsabilité du président de la Républiaue en cas de vacance du pouvoir.

Vers un nouveau gouvernement

Les parlementaires ont jusqu’à mardi 25 février pour constituer un gouvernement d’union nationale. Pour Viktor Ianoukovitch, les opposants ont mené un « coup d’Etat » contre lui, alors que son propre parti, le Parti des Régions, l’a désavoué. Dans un communiqué, le parti a indiqué que « L’Ukraine a été trahie, les Ukrainiens dressés les uns contre les autres », ajoutant que Viktor Ianoukovitch est « responsable des événements tragiques » en Ukraine.
De son côté, Ioulia Timochenko, ex-égérie de la Révolution orange, devrait, selon l’Agence France Presse, rencontrer des ambassadeurs occidentaux et notamment « très prochainement » la chancelière allemande Angela Merkel, a indiqué son parti, Batkivchtchina (Patrie).

Dans un paysage politique totalement chamboulé en l’espace de 24 heures, l’un des principaux responsables de l’opposition ukrainienne, le champion du monde de boxe poids lourds, Vitali Klitschko, s’est réjoui que « Ianoukovitch ait été mis KO ». Alors que cette dernière revient, bien qu’affaiblie, sur le devant de scène politique, elle n’a pas précisé si elle se présenterait aux prochaines élections présidentielles, du 25 mai.

Dans l’opposition, on se réjouit de la chute de l’ancien président. L’un des principaux leaders de l’opposition, le champion du monde de boxe poids lourds, Vitali Klitschko, s’est réjoui que « Ianoukovitch ait été mis KO ». Son parti, Oudar (coup), a demandé d’après l’AFP, le lancement d’un mandat d’arrêt international, « pour que les criminels qui se sont enfuis ou qui souhaitent le faire n’échappent pas à la justice ».

La communauté internationale prudente

A l’annonce de la destitution de Viktor Ianoukovitch, la communauté internationale a réitéré sa volonté d’aider et de soutenir l’Ukraine, au bord de la faillite financière. « Les Etats-Unis et d’autres pays sont prêts à aider l’Ukraine dans ses efforts de retour à la démocratie, à la stabilité et la croissance », a déclaré le secrétaire américain au Trésor, Jack Lew. Le débat a eu lieu lors de la réunion G20, dimanche 23 février, à Sydney, le secrétaire américain, a d’ailleurs souhaité la formation d’un « gouvernement multipartite et technocrate, désireux de mener les réformes économiques nécessaires ».

Face à cette crise, la crainte est des divisions plus importantes au sein du pays, entre l’Est russophone et russophile, majoritaire, et l’Ouest nationaliste et ukrainophone. Catherine Ashton, diplomatie européenne, a appelé les responsables politiques ukrainiens à agir « de manière responsable » pour maintenir l’« unité » du pays.

Pour les russes, les opposants restent des « extrémistes armés et les pillards dont les actes constituent une menace directe (pesant) sur la souveraineté de l’Ukraine », tandis qu’à Kharkiv (est), des responsables locaux des régions pro-russes de l’est ont remis en cause samedi la « légitimité » du Parlement ukrainien, qui selon eux travaille actuellement « sous la menace des armes », a indiqué l’AFP.

Céline Tabou

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