
C’était un 30 juin
30 juin, par1993- La disparition de Lucet Langenier. Elle a été brutale, prématurée et a frappé douloureusement non seulement sa famille mais aussi ses (…)
Les déclarations outrancières du président russe appelant l’armée ukrainienne à prendre le pouvoir à « des drogués et des nazis » vendredi laissaient déjà entendre l’échec de son plan initial
27 février 2022, par
Hier, le troisième jour de l’opération militaire russe en Ukraine a montré que le temps jouait contre Vladimir Poutine. En effet, le pouvoir ukrainien ne s’est pas effondré et l’armée ukrainienne continue de combattre. Le refus d’une intervention directe de l’OTAN a créé le sentiment chez de nombreux Ukrainiens qu’ils sont dos au mur, ce qui facilite l’émergence d’un « sursaut national ». Il est clair que les civils sont victimes de la guerre, or les liens culturels, historiques voire familiaux entre Russes et Ukrainiens sont nombreux. La prolongation du conflit sur fond de livraison d’armes par l’OTAN et de déstabilisation du marché mondial des céréales pouvant avoir de graves répercussions sur l’Afrique sont des facteurs qui fragilisent de plus en plus la solution militaire choisie jeudi par Vladimir Poutine. Retour en 6 actes sur les changements constatés hier.
Jeudi et vendredi, la totalité des programmes de la chaîne russe d’informations en français RT News étaient consacrés à l’offensive russe en Ukraine. Mais cela n’a plus été le cas samedi. La couverture de cet événement a occupé de moins en moins de place, et RT News a commencé à diffuser dans l’après-midi des sujets d’archives n’ayant rien à voir avec la crise en Ukraine, par exemple une « Grande interview » relative à l’interdiction faite à Novak Djokovic d’entrer en Australie pour participer à un tournoi de tennis parce qu’il n’était pas vacciné.
La présence des autorités russes était également plus limitée sur les écrans : aucune déclaration de Vladimir Poutine ou de Sergueï Lavrov, et une prise de parole du ministère de la Défense annonçant la reprise de l’opération militaire sur la base des objectifs défini. Manifestement, RT News était en manque de munitions.
RT News a également diffusé les images de l’immeuble d’habitation de Kiev touché par le tir d’un missile. S’il semble évident que l’immeuble n’était pas la cible, il montre que désormais l’existence de victimes civiles est admise ce qui contredit totalement un des objectifs initiaux de Vladimir Poutine : pas de victimes civiles, car il a déclaré considérer les Ukrainiens comme un peuple frère. RT News utilise également l’expression « invasion russe » pour qualifier ce qui est officiellement présenté en Russie comme une « opération militaire spéciale ».
Dans le même temps, les chaînes d’informations françaises ont maintenu le rythme en consacrant la totalité de leurs programmes à la guerre en Ukraine. L’image d’un Ukrainien sans arme, restant debout face à un char et l’obligeant à s’arrêter a fait le tour du monde. Dans la guerre de l’information, la Russie perd des points.
L’intervention russe en Ukraine le 24 février répondait également à une demande des Républiques de Donetsk et de Lougansk pour faire cesser les bombardements de l’armée ukrainienne visant les quartiers résidentiels peuplés de civils. La Russie venait de reconnaître officiellement l’indépendance de ces deux républiques, et s’estimait donc liée par des accords de défense.
Mais hier, 3 jours après le début du déploiement de l’armée russe en Ukraine, les bombardements n’ont pas cessé, continuant de faire des victimes. Depuis 8 ans, plus de 15.000 personnes sont mortes en raison de cette situation de guerre dans le Donbass. Dispersée dans de nombreuses régions ukrainiennes, l’armée russe n’a pas concentré ses forces sur les responsables de ces tirs sur des civils. Elle n’a pas réussi à mettre hors d’état de nuire les batteries d’artillerie qui menacent toujours les habitants des Républiques du Donbass. C’est donc un échec, alors que c’était le seul prétexte humanitaire qui pouvait invoquer une intervention militaire russe en Ukraine.
Au premier jour de son intervention en Ukraine, l’armée russe avait détruit et pris le contrôle de plusieurs dizaines de bases militaires dispersées sur ce territoire plus grand que la France. Ceci avait désorganisé l’armée ukrainienne qui avait encore moins la capacité de résister frontalement à l’armée russe. Mais les redditions massives n’ont pas eu lieu, et l’armée ukrainienne ne s’est pas retournée contre le pouvoir et elle continue à se battre.
Dès le 24 février, les Etats-Unis et l’OTAN avaient affirmé ne pas vouloir envoyer des troupes se battre aux côtés des Ukrainiens contre l’armée russe. Les discours du pouvoir ukrainien était alors clair : nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes pour résister à l’invasion d’une armée étrangère.
Le 25 février, il est apparu clairement que l’objectif assigné à l’armée russe dépassait la destruction de l’armée ukrainienne. Les troupes russes ont commencé à investir la banlieue de Kiev, dans le but officiel de réaliser au moins le blocus de l’entrée Ouest de la capitale de l’Ukraine. La prise d’une ville de deux millions d’habitants apparaît de plus en plus comme le but de l’opération, or Kiev n’est pas une base militaire mais le centre du pouvoir.
Contrairement à ce que devait escompter le Kremlin, le président Zelinsky ne s’est pas enfui. Il a publié une vidéo samedi matin le montrant s’exprimer devant le siège de la présidence de la République. En 1941, quand l’armée allemande était à 40 kilomètres de Moscou, Staline avait refusé de quitter la ville, se montrant publiquement à la tribune de la Place rouge alors que le canon grondait au loin. Cette décision avait contribué à galvaniser la résistance des Soviétiques à l’invasion aboutissant à la victoire lors de la Bataille de Moscou. Nul doute que le président ukrainien poursuit le même objectif.
Manifestement, la population ukrainienne n’a pas cherché à se révolter contre le pouvoir qui refusait hier de négocier sur la base de la proposition d’un cessez-le-feu à condition d’une reddition de l’armée ukrainienne. D’importantes quantités d’armes sont distribuées à la population, des Ukrainiens prennent la décision de s’engager dans l’armée, et la population fait d’importants dons de nourriture et de vêtements pour équiper ceux qui partent au front. Les Ukrainiens constatent aussi que les militaires ne sont pas les seuls à mourir. Ceci tend à faire passer au second plan la politique d’escalade du gouvernement ukrainien qui a donné à Vladimir Poutine un argument pour justifier une opération militaire de grande ampleur dans un pays plus vaste que la France.
Le fait que les Ukrainiens se considèrent comme dos au mur contribue à les souder et à créer les conditions d’un « sursaut national ».
Alors que l’Allemagne dépend à 60 % du gaz russe pour ses importations, elle a pris une décision historique : autoriser l’utilisation d’armes létales fabriquées en Allemagne à un belligérant impliqué dans une guerre en Europe.
Intervenant hier, le ministre allemand des Finances a dit être solidaire des sanctions prononcées contre la Russie tout en faisant part de l’importance d’en peser toutes les conséquences. Cette position mesurée a été suivie quelques heures plus tard de l’annonce de la livraison de 1000 roquettes anti-char et de 500 missiles anti-aériens de type « Stinger » à l’Ukraine.
Si une roquette perce le blindage d’un char de combat et touche la soute à munition, c’est la mort assurée de tout l’équipage. Quant aux missiles « Stinger », ils sont responsables de la mort de nombreux Soviétiques en Afghanistan. Ces armes s’ajoutent à celles que l’OTAN s’est engagé à fournir à l’Ukraine et qui peuvent y parvenir car l’armée russe ne contrôle pas les frontières entre l’Ukraine et ses voisins de l’OTAN.
La stratégie russe s’appuie sur la maîtrise totale de l’air pour occuper des dizaines de bases situées en profondeur sur le territoire ukrainien et pour ravitailler ces têtes de pont par avions. Si ce ravitaillement est sous la menace de tirs de missiles par de petits groupes dissimulés à proximité des pistes d’atterrissage, le risque de pertes humaines est grand. La dispersion de tireurs de roquettes anti-char dans la population fait planer l’insécurité sur les déplacements des soldats russes en Ukraine. De nombreuses familles russes ont perdu un proche dans ces conditions en Afghanistan. Leur souvenir est encore bien présent. Les Russes vont-ils accepter de voir leurs enfants risquer leur vie par milliers ? Avoir entre les mains les armes dernier-cri de l’OTAN ne va-t-il pas galvaniser les Ukrainiens ?
Intégré pendant plusieurs siècles dans l’Empire russe puis dans l’URSS, les Russes et les Ukrainiens ont développé des liens étroits. Une grande partie des Ukrainiens parlent russe, au-delà des régions historiquement colonisées par les Russes lors de la conquête d’une région baptisée Nouvelle Russie sur l’Empire ottoman.
Les liens historiques, culturels voire familiaux sont donc importants.
C’est précisément un aspect qu’avait mis en avant Vladimir Poutine dans sa déclaration du 24 février annonçant le début de « l’opération militaire spéciale » en Ukraine. Cela expliquait également toutes les précautions prises officiellement pour ne pas toucher les civils.
Dès lors, pour l’opinion russe, les combats qui opposent actuellement Russes et Ukrainiens peuvent apparaître comme fratricides. Ils mettent aux prises en tout état de cause des Slaves, avec un Etat slave attaquant un autre Etat slave alors que traditionnellement, la Russie se pose comme protecteur des Slaves en Europe.
Ceci ne peut que contribuer à rendre impopulaire auprès de l’opinion publique russe le choix de Vladimir Poutine d’intervenir militairement en Ukraine.
Si les sanctions visent des milliardaires russes qui se sont enrichis en dépeçant l’économie de l’URSS, elles ne contribueront pas à améliorer la situation sociale déjà difficile de la majorité du peuple russe. Le risque est une inflation plus importante sans que les salaires et les retraites suivent. Les sanctions touchant les banques peuvent entraîner une perte de confiance et un rush des Russes vers les guichets entraînant l’effondrement de ces banques par manque de liquidités. Car si la Russie dispose d’importantes réserves, combien de temps lui permettront-elles de tenir ?
Si les Européens et les alliés asiatiques des Etats-Unis confirment la volonté de leurs dirigeants d’exclure la Russie de nombreux aspects de leurs économies, la Russie devra se tourner encore plus vers la Chine pour les débouchés de ses matières premières, et pour l’importation des composants électroniques et de machines nécessaires à ses usines.
S’exprimant vendredi, le ministre chinois des Affaires étrangères a indiqué que la Chine plaidait pour que le conflit se règle par la négociation entre Russes et Ukrainiens.
Ceci rend les marges de manœuvres de Vladimir Poutine toujours plus étroites au fur et à mesure du temps qui passe.
M.M.
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