Margie Sudre et Fruteau dans la majorité du Parlement européen :

Un atout pour les RUP ?

15 juillet 2004

Dans un article publié le 7 Juillet dernier et signé par Arnaud Leparmentier, “Le Monde” regrette que le Parlement européen (PE) ne porte, à sa présidence, Bronislaw Geremek. Aux yeux du quotidien parisien, l’élection de l’intellectuel polonais et ancien ministre de son pays aurait été symbolique, tout à la fois de l’élargissement de l’Europe, de l’ouverture vers un nouvel adhérent à l’Union européenne et d’une sortie des habituelles confrontations au sein de l’Europe.
Cette situation résulte, selon “Le Monde”, de l’attitude du groupe socialiste. Arnaud Leparmentier écrit : "Bien que les électeurs aient élu un Parlement penchant à droite, l’Assemblée de Strasbourg sera présidée par un socialiste, l’Espagnol Joseph Borrell, puis un démocrate-chrétien, l’Allemand Hans-Gert Pöttering".
Il rajoute que "Le groupe socialiste du Parlement européen (PSE) a en effet opté, lundi dernier, pour un accord "technique" avec le groupe du Parti populaire européen (PPE), représentant les droites traditionnelles, pour se partager le “perchoir” lors de la prochaine législature. Le vote aura lieu à Strasbourg le 20 juillet".
Les socialistes ont refusé les autres alternatives qui leur étaient proposées, notamment un accord avec le groupe centriste formé autour de l’UDF de François Bayrou.
Dans notre édition du 21 juin, nous écrivions : "jusqu’aux élections de cette année, le Parlement européen fonctionnait sur la base d’un compromis entre les deux plus grands groupes de l’assemblée : le groupe socialiste et celui de la droite. Mais si la France apporte un surplus de députés socialistes - le PS est arrivé en tête du scrutin dans l’Hexagone -, le groupe PS est moins fort qu’auparavant".

La solution du compromis

Nous indiquions également que "le groupe de droite, le PPE, est lui aussi affaibli et la constitution autour de l’UDF de François Bayrou d’un groupe centriste va réduire un peu plus sa marge de manœuvre. Les deux principaux groupes du PE vont-ils arriver à un compromis pour diriger ensemble ? Ou bien auront-ils recours au soutien d’un des autres groupes de l’assemblée de Strasbourg (les Verts ou les centristes) pour constituer une majorité ? Toujours est-il que l’on sera obligé de passer par un compromis".
C’est donc, au final, la solution du compromis qui a été choisie.
Elle contribue à relativiser un argument employé par Jean-Claude Fruteau durant la campagne électorale. Ce dernier avait expliqué qu’en votant pour lui les Réunionnais désigneraient un représentant d’un groupe fort et influent. Dans la réalité, l’élu bénédictin et ses amis devront partager le pouvoir et ce, avec le groupe de droite.
Mais, toujours est-il que, par le biais de l’accord conclu entre les deux groupes auxquels ils appartiennent respectivement, Margie Sudre et Jean-Claude Fruteau disposent de la majorité absolue au Parlement européen : près de 70% des sièges. Quel usage nos deux élus feront-ils de cette situation ? Chacun des deux sauront-ils convaincre leurs amis politiques lorsqu’il s’agira de défendre les intérêts des RUP ? Pour ne prendre qu’un exemple, lorsque le projet de réforme de l’OCM-Sucre sera présenté au Parlement européen, Margie Sudre obtiendra-t-elle du groupe PPE un vote favorable à La Réunion ? Jean-Claude Fruteau pourra-t-il en faire de même auprès du groupe PSE ?


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