270 personnes perdent la vie

Un bâtiment s’effondre au Bangladesh

27 avril 2013, par Céline Tabou

Un immeuble de huit étages qui abritait plusieurs ateliers de confection à la périphérie de la capitale Dacca s’est effondré mercredi 24 avril. Cet effondrement a entrainé la mort de plus de 270 personnes, selon le dernier bilan officiel, et la colère des ouvriers du textile.

Cet accident est le pire dans l’histoire industrielle du pays, qui a fait du secteur textile le pivot de son économie. Suite à cet évènement, des milliers d’ouvriers sont descendus dans la rue pour dénoncer le manque de sécurité dans l’industrie textile fournissant des marques occidentales.

Un bilan provisoire

Le responsable national des pompiers, Ahmed Ali, a expliqué à l’“Agence France Presse” qu’ils avaient secouru « 45 personnes aujourd’hui (26 avril - NDLR) , dont 41 ont été trouvées vivantes » au quatrième étage de l’édifice. D’autres personnes ont été localisées dans des endroits plus difficiles d’accès et les secours tardent à venir à elles. Les femmes sont les principales victimes de cet accident, petites mains du Bangladesh, le pays a vendu 1,3 milliard de tee-shirts aux pays européens en 2012, selon le site de BFM. Second fournisseur en pulls et en pantalons, les vêtements sont fabriqués dans des usines très souvent insalubres et sans sécurité.

Les secours ont été aidés par des dizaines de milliers d’ouvriers, qui ont débrayé en signe de solidarité, entrainant ainsi la fermeture de centaines d’usines dans la région. La veille, des ouvriers avaient fait part aux responsables de fissures apparentes sur les murs, mais ces derniers les ont ignoré et continué le recrutement de la journée. L’immeuble abritait cinq ateliers de confection pour des marques telles que l’Espagnol Mango, l’Italien Benetton et le Britannique Primark et employaient plus de 2.600 ouvriers.

Drapeau en berne et deuil national

La Première ministre, Sheikh Hasina, a annoncé une journée de deuil national en hommage aux victimes le 25 avril. De son côté, le ministre de l’Intérieur, Muhiuddin Khan, a indiqué à la presse que « cet immeuble était une construction illégale ».

En dépit des alertes des ouvriers, ils ont été obligés de travailler, car « les responsables nous ont forcés à revenir, et une heure après notre retour, le bâtiment s’est effondré », a rapporté à l’“AFP” Mousumi, une ouvrière de 24 ans.

Les propriétaires des ateliers « avaient délibérément ignoré un appel de fermeture lancé par les autorités et demeuraient invisibles depuis la catastrophe », a expliqué Mustafizur Rahman, responsable d’une unité de police spécialement chargée du secteur industriel.

Pour Tessel Pauli, porte-parole de Clean Clothes Campaign , association de défense des travailleurs du textile basée à Amsterdam, cet accident est « symptomatique » des problèmes dans ce secteur au Bangladesh . « Ces accidents montrent un échec des marques (étrangères) à faire de la sécurité une priorité. Ils savent ce qui doit être fait et ne le font pas », a-t-elle dénoncé à l’“AFP”. Selon l’agence de presse, les effondrements d’immeubles sont fréquents au Bangladesh, en raison des manquements aux normes de sécurité en matière de construction.

Céline Tabou


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