Forum social mondial

Un bilan riche en débats

12 février 2011, par Céline Tabou

Les délégués ont salué la richesse des débats, et ont indiqué que le forum avait été « une occasion unique de nouer des contacts. C’est aussi une précieuse source d’information. J’ai croisé des personnalités africaines très intéressantes et j’ai aussi pu rencontrer des Européens avec lesquels je désirais m’entretenir depuis longtemps. Cette manifestation est unique et elle n’a pas d’équivalent », a expliqué la députée socialiste, Margaret Kiener Nellen, au SwissInfo.

À l’instar du Festival mondial de la jeunesse et des étudiants, le Forum social mondial est le moment propice pour les forces de progrès de nouer de nouvelles relations et souder des liens existants. « Les luttes des autres sont aussi les nôtres », ont indiqué certains délégués. Autonomie alimentaire, taxation des revenus issus du monde financier, lutter contre la dépendance envers les pays du Nord, et entre autres développer une économie et une société selon les standards africains, et non occidentaux.

À la veille de la clôture du Forum social mondial, des milliers d’altermondialistes ont, face à la mer, observé une minute de silence à la mémoire des « 14.006 migrants et réfugiés » — selon des chiffres de la structure Afrique-Europe-Interact — morts en voulant atteindre l’Europe par pirogues, a annoncé l’Agence de Presse Sénégalaise (APS), jeudi 10 février. Au cœur de ce forum, la politique migratoire a été symbolisée par la marche « pour la liberté de circulation des personnes et des peuples », a expliqué Madjiguène Cissé, membre du comité d’organisation. Ce dernier a d’ailleurs dénoncé « les présidents africains qui cautionnent et exécutent les politiques racistes, injustes et xénophobes de l’Union européenne ».

Pied de nez au Forum économique mondial de Davos

Désireux de trouver des solutions pour l’Afrique et de prendre leur destin en main, comme la banderole “pour un monde meilleur, l’Afrique pense et agit par elle-même” vue lors de la marche pour la libre circulation des citoyens du monde. Certains députés suisses, dont Maya Graf ont expliqué que ce forum avait été un moment intense, celle-ci a d’ailleurs déclaré «  peut être assistons-nous véritablement au début d’une ère nouvelle » pour l’Afrique.

Dix ans après le premier FSM à Porto Alegre, de nombreuses propositions nées du courant alter-mondialiste ont été exposées lors des ateliers : taxes sur les transactions financières, régulation des marchés agricoles, autonomie alimentaire, indépendance économique, mise en place d’une démocratie africaine, notamment. Comme l’a rappelé Bernard Pinaud, délégué général du CCFD-Terre solidaire, « le défi aujourd’hui est qu’elles (les propositions-NDLR) soient concrètement mises en œuvre par les dirigeants politiques, ce à quoi les organisations réunies au forum se sont attelées ». Le CCFD-Terre conclut ce forum en annonçant que ce rassemblement citoyen est le plus grand jamais réalisé en Afrique de l’Ouest, « les sociétés civiles y ont fait une nouvelle fois la preuve de leur capacité à formuler des propositions alternatives face au néo-libéralisme et à ses dérives ».

Céline Tabou


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Messages

  • Content de voir que les débats du fsm aient permis de parler des alternatives à ce capitalisme outrancier qui spolie les pays du sud. J’espère sincèrement que les politiques agirons en profondeur pour moraliser ces pratiques. Mais bon, faut surtout ne pas hésiter à leur mettre un bon coup de pression (et pas de karsher hein^^) pour qu’ils bougent dans le bon sens ! Il existe pas mal d’initiatives en ce sens auxquelles participer si ça vous intéresse ;)


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