Indonésie

Un hôtel cible d’une voiture piégée à Djakarta

Nouvel attentat meurtrier dans l’océan Indien

6 août 2003

Une explosion à la voiture piégée a eu lieu hier matin dans un luxueux hôtel du centre-ville de Djakarta, capitale de l’Indonésie. L’attentat aurait fait 10 morts, dont trois étrangers, et 74 blessés.

Un attentat à la voiture piégée contre l’hôtel américain Marriott de Djakarta a fait hier au moins 10 morts et 74 blessés. Selon la police indonésienne, trois étrangers (un Américain, un Australien et un Malaisien) figurent parmi les tués. L’explosion s’est produite au cœur du quartier d’affaires de la capitale indonésienne, non loin d’ambassades étrangères, a entièrement ravagé le majestueux hall d’entrée et la façade de cet hôtel cinq étoiles, haut de 33 étages, situé dans le district Auningang.
Le ministre indonésien de la Défense Matori Abdul Jalil a condamné l’explosion qualifiée « d’attentat terroriste » mais il a ajouté qu’il était trop tôt pour l’imputer à la Jamaah Islamiyah, groupe fondamentaliste soupçonné de l’attentat de Bali. « L’explosion a été provoquée par une voiture piégée », a déclaré un responsable de la police, venu sur place, tandis que les pompiers luttaient contre les flammes s’échappant de plusieurs véhicules garés devant l’hôtel. Le chef de la police nationale, le général Da’Bachtiar, a affirmé que la bombe se trouvait à bord d’une camionnette. Il a ajouté que malgré la présence de morceaux de cadavres à proximité de l’épave du véhicule, il n’était pas certain qu’il s’agisse d’un attentat-suicide.
L’hôtel Marriott était l’un des hauts lieux de rencontre des émigrés américains présents dans la capitale indonésienne. Selon la radio d’un officier de police sur place dont les messages pouvaient entre entendus à distance, il y aurait eu trois explosions. La première se serait produite au Mutiara Plaza, un complexe commercial proche du Marriott.
Cet attentat a été commis exactement deux jours avant que soit prononcé le premier jugement dans les procès contre des intégristes accusés d’un autre attentat, commis à Bali le 12 octobre, qui avait fait 202 morts, des touristes étrangers dans leur majorité. L’enquête sur l’attentat de Bali avait mis en cause la Jamaah Islamiyah (JI), organisation soupçonnée d’être liée au réseau Al-Qaïda, bien implantée en Indonésie, premier pays musulman dans le monde. Le procès du chef présumé de JI, le chef religieux Abu Bakar Bashir, doit reprendre à Djakarta. Il est accusé notamment d’avoir participé à un complot visant à assassiner la présidente indonésienne Megawati Sukarnoputri.


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