Comité de soutien de La Réunion pour la libération d’Ingrid Bétancourt

Un message d’affection pour « une femme de cœur »

17 janvier 2008, par Edith Poulbassia

Le Comité de soutien de La Réunion pour la libération d’Ingrid Bétancourt milite depuis 4 ans. La libération de Clara Rojas et Consuelo Gonzalez ravive l’espoir de ses membres. Hier, ils adressaient un message à la Franco-colombienne retenue dans la jungle depuis 6 ans. Un message d’encouragement pour lui dire que notre île lointaine est avec elle.

Il y a urgence. La dernière vidéo de la Franco-colombienne Ingrid Bétancourt fait état de son épuisement. On la voit amaigrie, les cheveux très longs, assise tête baissée sur une chaise au milieu de la jungle amazonienne, les mains liées, les traits tirés. Les conditions de détention se lisent sur son visage. Cinq ans qu’Ingrid Bétancourt est prisonnière des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), aucune tentative pour la libérer n’a abouti. Pourtant, l’espoir renaît en ce début d’année 2008 pour ses proches et les multiples comités de soutien qui se sont spontanément créés à travers le monde.
La libération de Clara Rojas (Directrice de campagne de l’ex-candidate à la présidence, Ingrid Bétancourt, kidnappée en même temps qu’elle le 23 février 2002), et de Consuelo Gonzalez, ex-parlementaire du Parti libéral colombien enlevé le 10 septembre 2001 sur une route, montre que des négociations sont possibles, à force de volonté.

Ingrid est en vie

La vidéo d’Ingrid Bétancourt récupérée lors de l’arrestation de guerilleros est une preuve de vie. Ses enfants, Mélanie et Lorenzo, veulent y croire et multiplient les moyens d’entrer en contact avec leur mère pour lui donner la force de tenir bon. Des photos des adolescents ont été dispersées par avion au-dessus de la forêt, des manifestations et concerts sont régulièrement organisés, et depuis la diffusion des images de la Franco-colombienne, Mélanie et Lorenzo adressent 3 fois par semaine des messages à leur mère sur les ondes de RFI. Car, ils le savent, Ingrid Bétancourt a accès à la radio dans la forêt, et ils espèrent qu’elle entende au moins une fois leur voix.
Aux côtés de la famille d’Ingrid Bétancourt, des centaines de comités de soutien.
En 2004, celui de La Réunion voyait le jour, mené par la conseillère générale et adjointe au maire de Saint-Denis, Patricia Hoarau. Un comité qu’elle dit être apolitique, et qui œuvre donc pour la libération d’Ingrid Bétancourt. « Lorsque j’ai vu la fille d’Ingrid à la télé en train d’expliquer ce qui arrive à sa mère, j’ai été très touchée », déclare-t-elle. Une femme, une mère ne peut pas rester indifférente à cette séparation forcée. Patricia Hoarau a donc réuni toutes les personnes de bonne volonté pour mener des actions sur le terrain. Josie Talpin, Murielle Célérine, Marie-Andrée Hache, Irène Lauret, Jean-Jacques Lauret... La liste est longue des membres du comité, en majorité des femmes.

Une pétition de 10.000 signatures

Depuis 2004, le comité a réussi à remplir de 10.000 signatures une pétition. Laquelle a été remise au Président de la République. Un résultat obtenu sur le terrain, à la rencontre des citoyens, devant les mairies de l’île, pendant la Journée de la Femme, sur le front de mer de Saint-Paul... Ingrid Bétancourt est même citoyenne d’honneur de Saint-Denis depuis 2005.
Le soutien d’une petite île comme la nôtre est loin d’être insignifiant pour Patricia Hoarau. C’est grâce aux pétitions, à la mobilisation de tous que les politiques se sont emparés de cette demande de libération des otages. Il faut continuer pour maintenir la pression, et aboutir à un dénouement heureux.
Hier matin, quelques membres du comité s’étaient donné rendez-vous aux Editions Azalées pour présenter le message adressé à Ingrid Bétancourt, et inciter la presse à le diffuser. « Il est important que notre petite île agisse. Je pense qu’Ingrid peut être très touchée de voir qu’un message d’une île éloignée lui arrive », Patricia Hoarau en est persuadée. « C’est un message d’affection, d’encouragement que nous allons diffuser à travers nos réseaux ».

Une chaîne de solidarité

Christian Vittori a immédiatement envoyé le message (voir encadré) à 200 personnes par mail. Ce n’est qu’un début. Chacune d’elle est invitée à construire cette chaîne de solidarité, et même à traduire le message dans toutes les langues du monde. Le comité réfléchit à d’autres actions, notamment l’installation de portraits d’Ingrid dans les mairies. En attendant sa libération.
Plus que jamais, les proches de l’ex-candidate à la présidence ont besoin de soutien. Yolanda Pulecio, la mère d’Ingrid Bétancourt, demande aux politiques de négocier un échange humanitaire avec les FARC. La libération de guerilleros contre sa fille. Un entretien avec le Président du Vénézuela, Hugo Chavez, doit avoir lieu.
Dernière nouvelle, Ingrid Bétancourt aurait été transportée dans la jungle dans un hamac, en trop mauvaise santé pour pouvoir marcher. C’est ce qu’un otage raconte, dans une lettre rapportée par Consuelo Gonzalez.
Ingrid Bétancourt est devenue le symbole de cette Colombie qui souffre de la violence, de la corruption et du trafic de drogues. On estime à 3.000 les personnes retenues dans la forêt. Des politiques, des militaires, des policiers, des civiles, des touristes, sans compter les enfants. Pas plus tard que ce week-end, 6 touristes colombiens ont été enlevés alors qu’ils se trouvaient à bord d’un bateau, sur une rivière de la province du Choco.

Edith Poulbassia


Ingrid

L’île de La Réunion,
France de l’Océan Indien
ne t’oublie pas
Nous sommes avec Toi
dans le combat que tu mènes
pour que vive La Démocratie
et La Liberté
Ingrid nous sommes avec Toi
et avec ta famille
Que 2008 puisse être l’année
de ta Liberté
Nous t’envoyons des pensées de bienveillance,
de force et d’Amour
pour que vive La Liberté !

Le Comité de soutien de La Réunion pour la liberté d’Ingrid Bétancourt demande à chacun de faire circuler ce message par mail.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages

  • C’est marrant, ils se réveillent quand c’est médiatique et sans contacter le comité officiel qui lui n’arrête pas d’être présent ....


Témoignages - 80e année


+ Lus