Relations Nord - Sud

Un moyen pour les Africains
de surmonter les séquelles de l’Histoire

Le président Thabo Mbeki défend le NEPAD

24 novembre 2003

Le président sud-africain, Thabo Mbeki, a déclaré mercredi dernier, lors de sa visite d’État en France, que le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) est un acte révolutionnaire à travers lequel le continent africain entend mettre un terme à sa marginalisation.
Selon le chef de l’État sud-africain, qui s’exprimait à l’UNESCO peu après une rencontre avec des représentants du Mouvement des entreprises françaises (MEDEF), l’Afrique ne veut plus désormais tendre la main pour recevoir des aides et des dons du reste du monde.
« Nous ne voulons plus être de simples pourvoyeurs de matières premières pour les autres. Nous ne voulons plus être ceux à qui les pays riches et les agences internationales accordent généreusement des dons et des aides. Nous voulons apporter de la valeur ajoutée et prendre avec le NEPAD la place qui est la nôtre », a martelé le président Mbeki, suscitant "un standing ovation" de son auditoire.

Retrouver confiance

« Le NEPAD mettra ensemble les ressources et les intelligences des Africains pour démentir les certitudes des cercles afro-pessimistes. Nous sommes prêts avec cette initiative à prendre notre destinée en main et nous sommes convaincus que nous sommes sur la bonne voie », a poursuivi le chef de l’État sud-africain. Il a en outre indiqué que le défi qui se pose aujourd’hui à l’Afrique est non plus « la bonne qualité » des idées contenues dans le NEPAD, mais la mobilisation des ressources humaines africaines pour leur mise en œuvre.
« L’honnêteté nous impose aujourd’hui de reconnaître que nous nous heurtons aux problèmes de ressources humaines capables de mettre en exécution l’ensemble des bons projets que nous avons conçus au titre du NEPAD. C’est pour cette raison que nous travaillons sur plusieurs schémas susceptibles de nous permettre de récupérer les cadres africains de haut niveau travaillant dans d’autres régions du monde », a-t-il suggéré.
Estimant que l’Afrique peut sur ce plan aussi compter sur elle-même, le président M’Beki, qui a eu au cours de son séjour à Paris des entretiens avec son homologue français Jacques Chirac et le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, a appelé les Africains à reprendre confiance en eux-mêmes et à avoir espoir dans l’avenir de leur continent.
« Le mal que la colonisation et l’esclavage nous ont fait a été si profond que nous nous sommes mis à douter de nous-mêmes. Nous voulons à travers le NEPAD mettre un terme à ce comportement. Reprenons, chers frères et sœurs, confiance en nous-mêmes et en notre continent. La question ne doit plus être pour chacun d’entre nous de savoir ce que le NEPAD peut faire pour lui, mais ce qu’il peut faire pour le NEPAD. C’est un processus révolutionnaire que nous avons engagé », a encore dit le chef de l’État sud-africain.

Davantage de solidarité

Dans une allocution prononcée mardi devant les députés français, le président Mbeki, qui a été entouré de tous les soins par ses hôtes pour sa première visite d’État en France, a plaidé pour une plus grande solidarité vis-à-vis de l’Afrique, estimant qu’il y va aussi de l’intérêt du reste de la communauté internationale.
Une initiative de la nature de celle dont a bénéficié l’Europe à la fin de la guerre doit être lancée en faveur de l’Afrique, a suggéré Thabo Mbeki.
Celui-ci a affirmé que ce serait un bon « geste pour tirer d’un trait l’héritage d’un demi-siècle d’esclavage et de mauvaise gouvernance ». « L’Afrique a besoin d’un nouvel ordre et d’une nouvelle gouvernance susceptible de défendre et de garantir les intérêts de ses peuples. Elle a besoin que le défi de la pauvreté soit relevé. C’est à cette tâche que doivent s’atteler, dans le cadre du NEPAD, des dirigeants africains qui, comme moi, ont l’honneur de présider aux destinées de leurs pays à travers un mandat populaire », a conclu le président Mbeki.


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