Deux jours d’entretiens informels entre Barack Obama et Xi Jinping

Un nouveau type de coopération sino-américaine

10 juin 2013, par Céline Tabou

Après deux jours d’échange, les présidents Barack Obama et Xi Jinping ont annoncé la mise en place d’un nouveau type de coopération, sans confrontation, avec un « respect mutuel » et une coopération dans le cadre d’un « résultat gagnant-gagnant ».

(Photo Pete Souza)

Climat

« Le président Obama et le président Xi ont conclu un accord qui représente une nouvelle étape importante pour lutter contre le réchauffement climatique »

Xi Jinping

« P as de conflit et pas de confrontation », « respect mutuel » et «  coopérer pour obtenir des résultats gagnant-gagnant »

Barack Obama

« Nous, deux grandes économies mondiales, aurons sans doute une concurrence économique saine. Mais nous avons également des défis à relever ensemble : des programmes nucléaires et balistiques nord-coréens et de la non-prolifération nucléaire au changement climatique »

Pour Barack Obama, la relation sino-américaine « est importante non seulement pour nos deux pays, mais aussi (...) pour le monde ». Les deux dirigeants vont maintenir la coordination et la coopération, améliorer la gouvernance économique à l’échelle mondiale et promouvoir conjointement une croissance forte, équilibrée et durable de l’économie mondiale, a indiqué l’agence de presse chinoise, Xinhua.

Entente sur les points de tensions

Sur la question du cyber-sécurité, le président chinois « a pris acte » des propos de Barack Obama. Ce avait indiqué qu’il s’agissait d’un problème « central », qui pourrait constituer « un obstacle à de bonnes relations », si celui-ci n’était pas pris au sérieux. « La question de la cyber-sécurité et le besoin de règles et d’approches communes, vont devenir de plus en plus importants dans le cadre de nos relations bilatérales et multilatérales », a indiqué Barack Obama.

Les représentants chinois ont indiqué être régulièrement la cible de cyber-espionnage, venu de l’extérieur, mais également de l’intérieur. Xi jinping a ainsi expliqué que « la mise en place de nouvelles technologies peut créer de nouvelles problématiques pour les régulateurs et peut mettre en péril les droits des États, des individus et des entreprises ». En dépit des positions divergentes, les deux parties ont convenu de renforcer le dialogue, la coordination et la coopération, à travers « une coopération bilatérale au lieu d’être une source de suspicion et de friction », mais également des « règles du jeu communes », respectées par les deux pays.

Les deux présidents ont annoncé être « pleinement en accord » pour dénucléariser la péninsule nord-coréenne. Le président Xi Jinping a d’ailleurs indiqué que son pays «  adhère au principe selon lequel le problème devrait être réglé à travers le dialogue et la consultation, et continuera de mener des efforts incessants pour parvenir à une solution ».

L’annonce d’une entente commune sur le dossier nord-coréen est intervenue au moment même où la Corée du Nord et la Corée du Sud ont repris la table de discussions, après des mois de très vive tension. Pékin, alliée historique de Pyongyang, avait fait part de son inquiétude et de son irritation après les menaces répétées de Kim Jong-Un.

Accord inédit sur le climat

Suite à cette rencontre, un communiqué a été diffusé mettant en avant l’effort commun consenti contre le changement climatique, avec pour ligne de mire, les hydrofluorocarbones (HFC). Ces gaz industriels sont considérés comme des « super » gaz à effet de serre, utilisés dans la réfrigération, la climatisation et pour des applications industrielles. Le communiqué de la Maison Blanche a expliqué que « le président Obama et le président Xi ont conclu un accord qui représente une nouvelle étape importante pour lutter contre le réchauffement climatique ». « Pour la première fois, les États-Unis et la Chine travailleront ensemble et avec d’autres pays (...) pour faire baisser la consommation et la production d’hydrofluorocarbures », a noté le texte.

Il s’agit de mettre en place « une limitation globale des HFC » qui pourrait « potentiellement réduire de 90 gigatonnes les émissions en équivalent CO2 d’ici 2050, soit environ l’équivalent de deux ans d’émissions de tous les gaz à effet de serre ». Cette initiative va passer par « les institutions du protocole de Montréal considéré comme le traité climatique le plus réussi ». D’après le conseiller d’État chinois Yang Jiechi, Brack Obama et Xi Jinping ont convenu de « travailler de concert » pour faire face aux changements climatiques et réduire la production et la consommation des HFC.

D’ailleurs, selon ce dernier, les deux pays ont décidé de renforcer « la coordination et la coopération pratique sur le changement climatique via le groupe de travail bilatéral ad hoc ». L’objectif est de s’appuyer sur les expertises et les institutions du Protocole de Montréal, afin de réduire progressivement la production et la consommation des HFC et continuer à respecter les restrictions sur les HFC inscrites au Protocole de Kyoto et dans la Convention de cadre de travail de l’ONU sur le changement climatique.

Une rencontre « constructive »

Autre point sensible, la vente d’arme à Taiwan. Yang Jiechi a expliqué à la presse que les deux hommes « n’ont pas hésité à parler de leurs divergences ». Si bien que Xi Jinping a appelé les États-Unis à mettre fin à leurs ventes d’armes à Taïwan, et rappelé « les revendications territoriales de son pays en mer de Chine méridionale, tout en promettant d’y trouver une solution pacifique ».

A quelques heures de l’arrivée de Xi Jinping, Barack Obama a expliqué que « Nous, deux grandes économies mondiales, aurons sans doute une concurrence économique saine. Mais nous avons également des défis à relever ensemble : des programmes nucléaires et balistiques nord-coréens et de la non-prolifération nucléaire au changement climatique ». En effet, les deux pays ont intérêt à apaiser toutes les tensions pour pouvoir pérenniser leurs politiques nationales économiques et réforme en cours.

Lors de cette rencontre, Xi Jinping a résumé ce nouveau type de relation bilatérale par «  pas de conflit et pas de confrontation », « respect mutuel » et «  coopérer pour obtenir des résultats gagnant-gagnant » . Une nouvelle relation mise en avant par son style décontracté et non protocolaire, démontrant ainsi la nouvelle politique menée par Pékin au sein de son pays et à l’extérieur. En effet, se voulant plus ouvert et diplomatique, Xi Jinping est parvenu à convaincre de sa volonté de changer les règles du jeu diplomatique. Une nouvelle relation mise en avant par son style décontracté et non protocolaire, démontrant ainsi la nouvelle politique menée par Pékin au sein de son pays et à l’extérieur. En effet, se voulant plus ouvert et diplomatique, Xi Jinping est parvenu à convaincre de sa volonté de changer les règles du jeu diplomatique.

Pour conclure, Yang Jiechi a expliqué que « le sommet Xi-Obama revêt une importance stratégique, constructive et historique, et aura un effet positif sur le développement futur des liens sino-américains, sur la paix, la stabilité ainsi que la prospérité dans la région et au monde entier ».

Céline Tabou

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