Conflit israélo-palestinien

Un Palestinien tué par les forces israéliennes en Cisjordanie

20 août 2022

Plusieurs palestiniens ont récemment perdu la vie dans des opérations des forces armées israéliennes en Cisjordanie occupée. L’armée israélienne a également fait fermé plusieurs ONG palestinienne, sous prétexte de liens terroristes.

Un Palestinien a été blessé le 19 août matin par des tirs à balles réelles des forces israéliennes dans le nord de la Cisjordanie occupée. Salah Sawafta, 58 ans, "blessé grièvement à la tête par des balles réelles" tirées par les forces israéliennes, est mort à Tubas, a indiqué le ministère palestinien de la Santé dans un communiqué.

L’armée israélienne avait indiqué avoir mené une opération et ouvert le feu dans cette ville de Cisjordanie occupée. Elle a souligné que "durant l’opération à Tubas, plusieurs suspects ont jeté des cocktails Molotov et ouvert le feu en direction de soldats, qui ont riposté en ouvrant le feu".

Dans un communiqué, l’armée israélienne a assuré que des personnes avaient été "touchées". Cette dernière a également précisé qu’à Tubas et dans la localité voisine de Tamun, cinq personnes ont été arrêtées, "suspectées d’implication et de planification d’attaques terroristes contre des civils innocents".

Selon le maire de Tubas, Hossam Daraghmeh, Salah Sawafta sortait de la mosquée après la prière du matin lorsqu’il a été atteint par le tir d’un soldat israélien posté dans le secteur. Salah Sawafta "n’avait ni une pierre ni quoi que ce soit dans les mains et ne savait pas que l’armée était positionnée" à proximité, a déclaré à l’AFP, Hossam Daraghmeh.

La veille, un Palestinien de 20 ans a également été blessé par balle dans des heurts avec les forces israéliennes est mort à Naplouse (nord). La Cisjordanie est un territoire palestinien occupé depuis 1967 par l’armée israélienne.

Outre les opérations dans des zones abritant des palestiniens, l’armée israélienne a perquisitionné et fermé les bureaux de sept ONG palestiniennes basées en Cisjordanie occupée. Elles sont accusées de "terrorisme" par l’Etat hébreu.

Le gouvernement israélien avait annoncé en octobre 2021 avoir placé sur sa liste des "organisations terroristes" six ONG palestiniennes liées selon lui au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Cette décision a été dénoncé par des organisations de défense des droits humains.

Le 17 août, le ministre de la Défense israélien, Benny Gantz, a ratifié la décision de fermer trois ONG. Par la suite, le 18 août, l’armée israélienne a mené des perquisitions et fermé les bureaux de sept ONG à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie.

Il s’agit des six ONG désignées "terroristes" en 2021 et de l’organisation Health Work Committees qui serait liée selon Israël au FPLP, un mouvement palestinien d’obédience marxiste, possédant une branche armée, beaucoup moins importante que les groupes islamistes Hamas ou Jihad islamique.

Ces organisations ont toutes nié avois des liens avec le FPLP. En juillet, neuf pays européens, dont l’Allemagne et la France, avaient annoncé vouloir continuer à "coopérer" avec les associations faute d’élément prouvant leurs liens terroristes.

"L’Union européenne continuera de soutenir les organisations de la société civile qui ont un rôle à jouer dans la promotion du droit international, les droits humains et les valeurs démocratiques", a affirmé Nabila Massrali, porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Ce dernier a rappelé que des "allégations passées de détournement de financements européens n’ont pas été prouvées".

"Les forces d’occupation israéliennes ont perquisitionné le bureau d’al-Haq à Ramallah, confisquant des objets et bouclant l’entrée en la recouvrant d’une porte de fer, laissant une ordonnance militaire déclarant l’organisation illégale", a indiqué l’association.

"Toute activité dans ces bureaux menace la sécurité dans ce secteur, celle des soldats et l’ordre public", a indiqué le gouvernement israélien sur une ordonnance consultée par un journaliste de l’AFP.

"Les soldats et la police des frontières ont mené une opération au cours de la nuit pour fermer des institutions utilisées par le FPLP (...) Les soldats ont fermé sept organisations et confisqué des biens appartenant à cette organisation terroriste", a indiqué l’armée israélienne dans son communiqué.

Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a assuré à l’AFP que "ces ONG respectent les lois palestiniennes (...) les affirmations israéliennes à leur égard sont sans fondement. Neuf pays européens ont aussi rejeté ces affirmations et indiqué qu’ils allaient continuer à les financer".

L’ONG Addameer, pour laquelle travaille l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri écroué depuis mars 2021 par Israël, fait partie de celles qui ont été ciblées le 18 août. Emprisonné dans le cadre d’une mesure controversée permettant à Israël d’incarcérer des suspects sans accusation formelle, Salah Hamouri a écrit au président français Emmanuel Macron pour lui demander de "faire pression" sur le gouvernement israélien pour exiger sa libération.

Récemment, Human Rights Watch (HRW) a appelé à la libération de Salah Hamouri dont le sort, selon l’organisation, est "emblématique de la lutte des défenseurs palestiniens des droits humains".


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