Référendum en Irlande : “No” au Traité de Lisbonne

’Un référendum est l’essence de la démocratie’

14 juin 2008

Au moment où nous imprimons cette édition, l’Irlande aurait dit “No” à 55% des votants. Alors que les résultats officiels n’ont pas encore été publiés, la victoire du non semble acquise dans le référendum sur le Traité de Lisbonne. Une mauvaise nouvelle pour le gouvernement français qui s’apprête à prendre le 1er juillet la présidence de l’Union européenne.

Seul pays à se prononcer par référendum

Une victoire du "non" pourrait porter un coup fatal au texte qui réforme le fonctionnement institutionnel d’une UE désormais élargie à 27 Etats membres et qui totalise 495 millions d’habitants. Le traité doit normalement être ratifié par l’ensemble des Etats membres pour entrer en vigueur.
L’Irlande est le seul pays à se prononcer par référendum, ses partenaires européens ayant opté pour la voie parlementaire. A ce jour, 18 Etats membres ont ratifié le texte, les derniers à avoir franchi le pas, mercredi, étant l’Estonie, la Finlande et la Grèce.
Le traité doit être adopté dans l’ensemble des 27 pays de l’UE pour entrer en vigueur. Le Premier ministre français François Fillon a averti jeudi soir qu’il n’y aurait « plus de traité de Lisbonne » en cas de rejet par les Irlandais, « sauf à reprendre le dialogue avec le peuple irlandais ». « On verra l’initiative qu’il faudra prendre », a-t-il ajouté.

La Télévision publique RTE donne le premier décompte national, accordant un score de 53,6% au “non”, contre 46,4% pour le “oui”. Soit un rejet plus important qu’en 2001 lorsque l’Irlande avait repoussé à 52,2% le Traité de Nice. Le “non” semble assuré de l’emporter, selon la chaîne de Télé qui prédit que le “oui” a des chances de l’emporter dans seulement 6 des 43 circonscriptions.

Le ministre de la Justice Dermot Ahern a affirmé sur la Télévision publique RTE qu’il « semble que ce soit le “non” » qui gagne. « Nous devons attendre la confirmation des résultats complets [...], mais je ne vois pas comment cela pourrait être inversé ».

Le “non” largement en tête dans les campagnes

Le ministre des Affaires européennes Dick Roche a indiqué que les zones ouvrières urbaines et les circonscriptions rurales ont plutôt voté “non”, tandis que le “oui” fait mieux dans les zones urbaines de la classe moyenne.

Plus de "oui" dans les zones urbaines

Dans sa circonscription de Wicklow, au Sud de Dublin, « on est au coude à coude », a ajouté Dick Roche. « Et d’après ce qu’on me dit, Wicklow est l’une des meilleures circonscriptions » pour une victoire du "oui", a-t-il souligné. Selon lui, les zones ouvrières urbaines et les circonscriptions rurales ont plutôt voté "non", tandis que le "oui" fait mieux dans les zones urbaines de la classe moyenne.
« Le décompte est en cours pour le référendum sur Lisbonne, et selon les premières indications, le traité connaît peut-être quelques difficultés », a indiqué un peu plus tôt la RTE.

60% de "non" dans certaines circonscriptions

Les deux premiers résultats officiels ont été publiés en milieu de journée : dans la circonscription de Waterford (Sud-Est de l’Irlande), où le "non" s’est imposé avec 54,2% des voix, et dans celle de Sligo-nord (Nord-Ouest), où 57% des électeurs ont voté contre le traité européen.
Dans certains bureaux de vote à Dublin, les "non" semblent deux fois plus nombreux que les "oui", selon ce média. Selon l’“Irish Times”, les premières tendances dans plusieurs circonscriptions de Dublin montrent que le "non" atteint 60% des voix, contre 40% au "oui", voire 70% de "non" à Dublin Sud-Est.

Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République, infatigable défenseur du non, déclare que « c’est une claque monumentale pour Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ». Le député de l’Essonne a fait campagne en Irlande où il a été frappé par « la peur d’une Europe de la défense dans ce pays très pacifique ».


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